NUWARD (réacteur)

projet de petit réacteur nucléaire modulaire

NUWARD (abréviation de « nuclear forward »)[1] est un projet de petit réacteur nucléaire modulaire (PRM ou SMR en anglais pour « small modular reactor ») en développement par un consortium composé d'EDF, de TechnicAtome, de Naval Group, du CEA, de Framatome et de Tractebel.

Histoire du projet

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Le projet est officiellement annoncé le à la conférence générale annuelle de l’Agence internationale de l'énergie atomique à Vienne[2]. Ce petit réacteur vise à remplacer les centrales électriques aux énergies fossiles dans le cadre de la transition énergétique et de la réduction des émissions de CO2[3]. Le , EDF présente le premier design du réacteur[4],[5]. Des discussions ont également lieu avec Westinghouse Electric[6]. Le projet NUWARD est financé en grande partie sur fonds propres avant d'être soutenu financièrement par l'État dans le cadre du plan de relance économique de 2020-2022 à hauteur de 50 millions d'euros[7]. Le plan France 2030 prévoit un financement de 500 millions d'euros[8].

En mai 2022, Tractebel annonce rejoindre le consortium afin notamment de participer aux travaux d'ingénierie sur l'îlot conventionnel[9].

En juillet 2024, bien qu'ayant été retenu comme co-finaliste de l'appel d'offres du Royaume-Uni pour construire de petits réacteurs nucléaires avec Rolls Royce, EDF se met en retrait et « décide de faire évoluer la conception de son SMR » vers 2030[10], car certaines des briques technologiques envisagées ne sont pas assez éprouvées ; EDF souhaite utiliser davantage de solutions sur étagères, voire nouer des partenariats, pour être en mesure de tenir les délais et les budgets. En particulier, l'utilisation de générateurs de vapeur à plaques dans le but de miniaturiser les équipements pose problème, car ces composants n'existent pas à ce jour sur le marché et présentent de nombreux défis de conception[11],[12].

Évaluation de sûreté

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EDF annonce le 2 juin 2022 que son petit réacteur modulaire NUWARD fera l’objet d’une pré-évaluation menée par l'Autorité de sûreté nucléaire française avec la participation des autorités de sûreté tchèque et finlandaise[13].

EDF dépose ainsi le le dossier d'option de sûreté (DOS) de NUWARD auprès de l'ASN[14]. Cela ouvre la phase dite de pre-licensing, préparant la demande d'autorisation de création (DAC) prévue pour 2025. D'ici là, l'objectif est d'élaborer le basic design, pour un début de commercialisation en 2025[15].

Création de la société NUWARD

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Logo Nuward
Logo de la société NUWARD.

La société NUWARD, filiale à 100 % d'EDF, est créée le . Renaud Crassous en est le premier patron. En 2024, elle compte employer 150 salariés, dont 50 travaillent sur le projet à sa création. Le coût de développement du projet de réacteur serait d'environ un milliard d'euros. EDF et ses partenaires comptent soumettre en un premier dossier d'option de sûreté à l'Autorité de sûreté nucléaire et achever en 2026 la conception et les détails techniques de cette nouvelle centrale, en vue d'une entrée sur le marché vers 2035. La construction du premier réacteur de 170 mégawatts doit démarrer en 2030[16],[17],[8],[18],[19].

Aspect technique

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La technologie de base est celle des réacteurs à eau pressurisée (REP), adaptée par TechnicAtome selon un concept très compact et modulaire pour les sous-marins nucléaires français[1].

Le pressuriseur et les générateurs de vapeur à plaques sont imbriqués dans la cuve du réacteur, occupant proportionnellement beaucoup moins de place que dans un grand réacteur[20]. Des innovations importantes sont apportées en matière de sûreté passive (sans source électrique ni intervention humaine) et de simplifications d'exploitation. Le produit proposé à l'exportation est une petite centrale de 340 MWe composée de deux réacteurs identiques de 170 MWe[11],[12],[10].

L'aspect modulaire de l'installation nucléaire doit permettre sa fabrication en usine[21].

Le réacteur prend place dans un cube d’eau de 25 mètres sur 25 et sera semi-enterré pour le protéger des agressions extérieures. La cuve de NUWARD ne ferait ainsi que 4 m de diamètre et 13,50 m de hauteur, à l’intérieur d’une enceinte métallique de 15 m de diamètre et 16 m de hauteur[22], elle-même logée dans une piscine[23]. Il utilisera le combustible standard des grands réacteurs, fourni par Orano et Framatome[24][réf. incomplète]. Selon la Société française d'énergie nucléaire (SFEN), il faudra compter sur un investissement de l'ordre d'un milliard d'euros pour la construction d'un réacteur[1].

Notes et références

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  1. a b et c Michel Cabirol, « Pourquoi Nuward, le petit réacteur modulaire (SMR) à la française, reste très prometteur », La Tribune (consulté le ).
  2. « CEA, EDF, Naval Group et TechnicAtome présentent NUWARD : projet commun de « petit réacteur modulaire » (Small Modular Reactor - SMR) », sur EDF France, (consulté le ).
  3. « Nucléaire : comment EDF compte revenir dans le match des petits réacteurs », Les Échos, (consulté le ).
  4. « Nucléaire : la longue route des petits réacteurs », Les Échos, (consulté le ).
  5. « EDF crée Nuward, une filiale dédiée aux petits réacteurs nucléaires », sur Investir, (consulté le ).
  6. CEA, « CEA, EDF, Naval Group et TechnicAtome présentent Nuward : projet commun de “petit réacteur modulaire" », sur CEA/Espace Presse, (consulté le ).
  7. « Pourquoi Nuward, le petit réacteur modulaire (SMR) à la française, reste très prometteur », La Tribune, (consulté le ).
  8. a et b « EDF crée une filiale dédiée au petit réacteur nucléaire modulaire Nuward et embarque de nouveaux partenaires », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne).
  9. « Soutenir la conception de la première technologie de petits réacteurs modulaires dans l’UE », sur Tractebel, (consulté le ).
  10. a et b « SMR : EDF se retire de la course aux « petits réacteurs » nucléaires au Royaume-Uni », (consulté le ).
  11. a et b Sharon Wajsbrot, Mini-réacteur nucléaire : EDF change ses plans pour son projet Nuward, Les Échos, .
  12. a et b « Nucléaire : EDF met un coup d’arrêt à son projet phare Nuward », sur L'Informé, (consulté le ).
  13. « EDF avance ses pions en Europe sur les« petit réacteur modulaire » (Small Modular Reactor - SMR) », L'Express, (consulté le ).
  14. « Nuward remet son dossier d’options de sûreté à l’ASN », sur Sfen (consulté le ).
  15. « NUWARD annonce l’envoi à l’Autorité de sûreté nucléaire du Dossier d’Options de Sûreté de son SMR, marquant le début du processus de pre-licensing » [PDF], (consulté le ).
  16. « Nuward », sur societe.com.
  17. « Renaud Crassous (Nuward) : Nucléaire, les petits réacteurs ont le vent en poupe », BFM TV, .
  18. Sharon Wajsbrot, « Nucléaire : EDF passe un cap dans son projet de mini-réacteur « SMR » », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  19. « Nucléaire : les petits réacteurs modulaires, proposeront "une alternative compétitive au charbon pour accélérer la décarbonation" (Renaud Crassous, EDF) », La Tribune, (consulté le ).
  20. « Le petit réacteur atomique SMR fait rêver les nucléaristes », sur Reporterre, (consulté le ).
  21. « NUWARD, le futur SMR français », sur SFEN (consulté le ).
  22. Nasrine Winther, « LE PROJET NUWARD SMR », L'Armement, no 130,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Réacteurs nucléaires, la course aux petits modèles », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  24. Webinaire du organisé par PNC France.

Voir aussi

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Articles connexes

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