Rhamnus cathartica

espèce d'arbustes
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Le Nerprun purgatif, Nerprun cathartique ou Nerprun officinal (Rhamnus cathartica), est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Rhamnaceae. C'est l'une des quelques espèces de nerpruns qu'on peut naturellement trouver en Europe alors que la plupart de la centaine d'espèces de nerpruns sont tropicales ou subtropicales.

Taxonomie et étymologie

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Linné a originellement nommé l'espèce Rhamnus catharticus, l'épithète ayant été corrigée en « cathartica » car « Rhamnus », le nom de genre, est féminin[1].

Écorce toxique autrefois utilisée comme purgatif.

Rhamnus vient du grec rhamnos, qui désigne le Nerprun purgatif, et cathartica est dérivé du grec καθαρτικός, « purgatif ». Le terme français de « nerprun » dérive du latin populaire niger prunus (« prunier noir ») qui a donné aussi noirprun, synonyme de nerprun[2].

On l'appelle aussi bourgépine (bourdaine épineuse) ou épine de cerf[3].

Description

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Le Nerprun purgatif est un arbrisseau caducifolié de deux à cinq mètres de haut. C'est une plante dioïque ou polygame, à l'écorce lisse, gris-brun. Les rameaux gris sont souvent terminés par une épine[4].

Les feuilles sont caduques, presque opposées, elliptiques à ovales, de 2,5 à 9 cm de long et 1,2 à 3,5 cm de large, finement dentées, aux nervures très apparentes, vertes virant au jaune à l'automne.

Les fleurs vert-jaune, à quatre pétales, sont rassemblées en grappes par cinq à dix. Elles sont unisexuées et pollinisées par les insectes.

Le fruit, de 6 à 10 mm de diamètre, est une drupe noire qui contient quatre graines. En quantité suffisante, c'est un poison pour l'homme, mais il est apprécié de nombreux oiseaux qui sèment les graines dans leurs fientes[5].

C'est une essence buissonnante, souvent introduite dans les haies ornementales.

Habitat et distribution

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En Europe, le nerprun est présent du centre de l'Angleterre jusqu'au sud de la Méditerranée et pour l'Asie on le trouve de l'ouest jusqu'au Kirghizistan vers l'est. On le trouve en France, Belgique, Suisse[6],[7]. Il est cultivé en Amérique du nord[8].

En Suisse, on le trouve en particulier parmi les « buissons xérothermophiles sur sol neutre à alcalin » (Berbéridion) et dans la « chênaie buissonnante » (Quercion pubescenti-petraeae)[9].

Propriétés

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Les fruits contiennent des glycosides d'anthraquinones à propriétés purgatives. Leur consommation peut entraîner une purgation violente et un collapsus, suivant la quantité ingérée; l'empoisonnement est rare mais le fruit est dangereux pour les enfants[8].

Envahissant

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Ce nerprun peut s'avérer localement envahissant en Amérique du Nord là où il a été introduit[10]. Au Québec, il est considéré comme étant une plante nuisible à la biodiversité, car il est très compétitif face à la végétation indigène[11],[12].

Culture et usages

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Une planche à découper dont le centre est formé de nerprun purgatif.

Comme son nom le suggère, le fruit et l'écorce de l'arbuste étaient autrefois utilisés comme purgatifs, mais leur toxicité (violents effets purgatifs et effets secondaires) fait qu'ils ont été abandonnés pour cet usage[13].

Des extraits de ses baies se révèlent très efficaces pour traiter la maladie du gros ventre (coccidiose) des lapins domestiques.

Son bois est dense et solide, mais peu utilisé.

Les fruits et les rameaux étaient récoltés autrefois, notamment dans le Comtat Venaissin, et utilisés pour leurs pouvoirs colorants comme teinture pour les tissus[14]. C’est la « graine d’Avignon », bien connue des cartiers pour le jaune des cartes à jouer[15].

Plante-hôte

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C'est la plante hôte de plusieurs papillons. Il nourrit les chenilles des Geometridae, la Laurencie douteuse Triphosa dubitata L.et la Laurencie du Nerprun Philereme transversata (Hufnagel). On y trouve aussi le Pieridae Gonepterix rhamni L. Le citron[16]. La présence du mâle jaune vif est un indice de présence du nerprun purgatif dans les environs[réf. nécessaire].

Notes et références

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  1. (en) William Jackson Bean, Trees and Shrubs Hardy in the British Isles, vol. 3, Londres, John Murray, , 782 p. (ISBN 978-0-7195-2427-1).
  2. « NERPRUN, subst. masc. », sur cnrtl (consulté le ).
  3. Pierre Lieutaghi, Le livre des arbres, arbustes & arbrisseaux, (ISBN 978-2-7427-4778-8).
  4. J-C. Rameau, D. Mansion, G. Dumé, C. Gauberville, Flore Forestière Française, guide écologique illustré, 3 région méditerranéenne, Ministère de l'agriculture et de la pêche, , 2426 p.
  5. (en) K. Rushforth, Trees of Britain and Europe, Collins, (ISBN 0-00-220013-9).
  6. Rhamnus cathartica Flora Europaea
  7. Rhamnus cathartica Germplasm Resources Information Network « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  8. a et b Memory P. F. Elvin-Lewis, Medical botany : plants affecting man's health, Wiley, (ISBN 0-471-53320-3, 978-0-471-53320-7 et 0-471-86134-0, OCLC 2463636, lire en ligne).
  9. Raymond Centre suisse de cartographie de la faune, Yves Switzerland et Pierre Pro Natura, Guide des milieux naturels de Suisse / Raymond Delarze, Yves Gonseth, Pierre Galland, Centre suisse de cartographie de la faune ; BUWAL ; Pro Natura ; Delachaux et Niestlé, coll. « La Bibliothèque du naturaliste », (ISBN 978-2-603-01083-9)
  10. Minnesota Department of Natural Resources Buckthorn - Invasive Species
  11. Ministère des affaires municipales, régions et occupation du territoire GUIDE - LA BIODIVERSITÉ ET L'URBANISATION
  12. Valérie Borde, « 14 espèces exotiques envahissantes qui se répandent au Québec », sur L’actualité, (consulté le ).
  13. Rhamnus cathartica Plants for a Future.
  14. Marie-Françoise Delarozière et Michel Garcia, De la garance au pastel, L'Herbier des plantes tinctoriales, Édisud, 2002 (ISBN 9782744907067).
  15. Henri Louis Duhamel du Monceau, Art du Cartier, Paris, 1762 (Descriptions des arts et métiers), p. 18-20.
  16. David James Carter et Brian Hargreaves, Guide des chenilles d'Europe: 500 espèces de chenilles sur 165 plantes, Delachaux et Niestlé, coll. « Les guides du naturaliste », (ISBN 978-2-603-00639-9)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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