Nersès III le Bâtisseur

catholicos d'Arménie

Nersès III le Bâtisseur (en arménien Ներսես Գ Շինող) ou Nersès III Tayétsi (Ներսես Գ Տայեցի) est un catholicos d'Arménie de 641 à 661. Son surnom lui vient de ses réalisations, dont la plus connue reste Zvartnots, près d'Etchmiadzin en Arménie.

Nersès III le Bâtisseur
Ներսես Գ Շինող
Naissance
Ichkhan
Décès
Dvin
Désignation 641
Fin 661
Prédécesseur Ezr Ier
Successeur Anastase Ier

Catholicos de l'Église apostolique arménienne


Biographie

modifier

Nersès naît à Ichkhan dans le Tayk, une province de l'Arménie historique, et se destine tout d'abord à une carrière militaire[1] : formé à Constantinople, il sert dans l'armée impériale[2]. Mais la situation en Arménie, tiraillée entre Byzantins et Arabes, fait que ce lettré hellénophile[3] et préoccupé par la menace arabe est fait évêque du Tayk[2].

Il succède ensuite sur le trône catholicossal à Ezr de Paraznakert en 641[1]. Son activité se caractérise notamment par la construction, comme à Dvin où il fait reconstruire la cathédrale Sourp Sargis, à Khor Virap[1], à Varagavank[4] et selon certains à Banak[5], mais surtout à Zvartnots[6], où il transfère pour une période très courte son siège, avant de regagner Dvin[7]. Il y laisse sa marque d'une manière inhabituelle en Arménie, en faisant inscrire son monogramme grec sur les chapiteaux[8].

En 645, il préside un concile à Dvin, où une tentative byzantine d'union sur une base monothéliste est rejetée[9]. Nersès s'aligne toutefois sur l'empereur Constant II, en lutte contre le prince d'Arménie Théodoros Rechtouni, et se retire à Constantinople en 653-654, puis dans son Tayk natal jusqu'en 659-660[2]. De retour à Dvin, il y réside jusqu'à sa mort en 661 ; Anastase Ier lui succède[10].

Notes et références

modifier
  1. a b et c Grousset 1947, p. 297.
  2. a b et c Donabédian 2008, p. 96.
  3. Donabédian 2007, p. 85.
  4. Mutafian 2007, p. 223.
  5. Marutyan 1976, p. 269.
  6. Martin-Hisard 2007, p. 218.
  7. Durand et Rapti 2007, p. 99.
  8. Donabédian 2007, p. 97.
  9. Hakobian 2007, p. 158.
  10. Grousset 1947, p. 304.

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Patrick Donabédian, « L'âge d'or de l'architecture arménienne », dans Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Paris, Somogy / Musée du Louvre, (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 76-98.
  • Patrick Donabédian, L'âge d'or de l'architecture arménienne : VIIe siècle, Marseille, Parenthèses, , 331 p. (ISBN 978-2-86364-172-9).
  • Jannic Durand et Ioanna Rapti, « Les arts somptuaires chrétiens en Arménie : les plus anciens témoins », dans Jannic Durand, Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens (IVe – XVIIIe siècle), Paris, Somogy / Musée du Louvre, (ISBN 978-2-7572-0066-7), p. 99-109.
  • René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions]
  • Aleksan Hakobian, « La littérature canonique arménienne des Ve – XIIe siècles », dans Claude Mutafian (dir.), Arménie, la magie de l'écrit, Paris, Somogy, (ISBN 978-2-7572-0057-5), p. 158-159.
  • Bernadette Martin-Hisard, « Domination arabe et libertés arméniennes (VIIe – IXe siècle) », dans Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Toulouse, Privat, (1re éd. 1982) [détail des éditions] (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 213-241.
  • (hy) Tiran Marutyan, « Բանակ », dans Encyclopédie soviétique arménienne, vol. II, Erevan, Académie arménienne des sciences,‎ .
  • Claude Mutafian (dir.), Arménie, la magie de l'écrit : [exposition, Marseille, Centre de la Vieille Charité, 27 avril-22 juillet 2007], Paris, Somogy, , 429 p. (ISBN 978-2-7572-0057-5).