Nicolas Gelent
Nicolas Gelent ou Nicolas Gellent ou Nicolas Geslant, mort le , est un ecclésiastique français, évêque d'Angers de 1260 à sa mort.
Évêque diocésain Diocèse d'Angers | |
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Michel Villoiseau (d) |
Décès | |
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Activités |
Biographie
modifierNicolas Gelent est né au début du XIIIe siècle[1], probablement à Angers. Il est le fils de Robert, prévôt d'Angers[2].
Nicolas Gelent a probablement une formation de juriste[3]. Il est chapelain de l'évêque d'Angers Guillaume de Beaumont[2],[3].
Le , le chapitre l'élit évêque d'Angers, succédant à Michel de Villoyseau[2].
Statuts synodaux
modifierIl réunit 25 synodes de 1261 à 1282[2],[3]. En 1310, son successeur, l'évêque Guillaume Le Maire, fait recopier les 25 statuts synodaux publiés par Nicolas Gellent entre 1261 et 1281[4]. Ces statuts montrent quatre centres d'intérêt majeurs : le gouvernement du diocèse, le statut des prêtres, la liturgie et la vie de fidèles et enfin les moines et les mendiants[5].
Nicolas Gelent suit assez précisément la législation de son époque[6] et il impose notamment aux prêtres de rappeler que toute union préalable à la bénédiction nuptiale est interdite[7],[4],[8],[9]. Cette insistance montre que la nouvelle conception du mariage chrétien définie au quatrième concile du Latran de 1215 ne s'est pas encore imposée partout dans l’Ouest de la France à la fin du XIIIe siècle[4].
Ces statuts sont distribués à tous les archiprêtres ou doyens du diocèse, qui doivent veiller à ce que chaque desservant en possède un exemplaire[10].
Autres décisions
modifierEn 1267, le pape Clément IV demande par une bulle à Nicolas Gelent de cesser ses prélèvements sur les offrandes versées par les fidèles sur la tombe de Gilles de Tyr, inhumé dans l'église Notre-Dame de Nantilly à Saumur. Ces offrandes sont un enjeu de querelle entre l’évêque d’Angers et l'abbaye Saint-Florent de Saumur[11].
Il introduit dans le diocèse d'Angers les Frères de la pénitence de Jésus-Christ ou Sachets. Il approuve en 1280 la fondation du prieuré de Notre-Dame de La Papillaie par Hébert Lanier[2]. En 1286, ses comptes montrent l'apparition d'un chœur d'enfants dans la cathédrale[12]. En 1289, avec l'accord du comte Charles II d'Anjou, il fait expulser d'Anjou les juifs et les banquiers étrangers[2].
Mort et sépulture
modifierIl meurt le au château d'Eventard[13],[2] qu'il avait acquis comme résidence des évêques d'Angers et il est enterré dans le chœur de la Cathédrale Saint-Maurice d'Angers le [2].
Sa tombe comporte une plaque gravée sur cuivre à son effigie. Elle est fabriquée à Paris, du vivant de l'évêque, en 1286. Il y est représenté avec ses ornements ecclésiastiques, avec une inscription en son honneur. Cette tombe est déplacée en 1699[13] et la plaque de cuivre est fondue[14].
Références
modifier- de Morembert 1984, p. 314.
- de Morembert 1984, p. 315.
- Avril 1988, p. 44.
- Michel Rubellin, Église et société chrétienne d'Agobard à Valdès, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Collection d’histoire et d’archéologie médiévales », (ISBN 978-2-7297-1077-4, DOI 10.4000/books.pul.19131, lire en ligne), p. 513-526.
- Avril 1988, p. 45.
- Avril 1988, p. 48.
- Avril 1988, p. 51.
- Carole Avignon, « Chapitre XLI. Cadrage et contrôle du mariage », dans Marie-Madeleine de Cevins et Jean-Michel Matz (dir.), Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l’Occident latin (1179-1449), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-6757-3, DOI 10.4000/books.pur.131418, lire en ligne), p. 511–522.
- Carole Avignon, « Les mariages clandestins : impasse disciplinaire, scandale ou moteur de la réflexion doctrinale ? », Médiévales. Langues, Textes, Histoire, vol. 71, no 71, , p. 55–74 (ISSN 0751-2708, DOI 10.4000/medievales.7911, lire en ligne, consulté le ).
- Florian Mazel, L'évêque et le territoire : L'invention médiévale de l'espace, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'univers historique », (ISBN 978-2-02-118310-8), p. 317.
- Pierre-Vincent Claverie, « De l’entourage royal à l’entourage pontifical : l’exemple méconnu de l’archevêque Gilles de Tyr († 1266) », dans Jean-Louis Kupper et Alain Marchandisse (dir.), À l’ombre du Pouvoir : Les entourages princiers au Moyen Âge, Liège, Presses universitaires de Liège, coll. « Bibliothèque de la faculté de philosophie et lettres de l’université de Liège », , 55–76 p. (ISBN 979-10-365-2063-1, DOI 10.4000/books.pulg.5634, lire en ligne)
- Patrick Demouy, « Les pueri chori de Notre-Dame de Reims : Contribution à l'histoire des clergeons au Moyen Age », dans Le clerc séculier au Moyen Âge : XXIIe Congrès de la SHMES (Amiens, juin 1991), Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale » (no 27), (ISBN 979-10-351-0237-1, DOI 10.4000/books.psorbonne.25203, lire en ligne), p. 135–149.
- Denais 1899, p. 178-179.
- Denais 1899, p. 40.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Joseph Avril, Les statuts synodaux français du XIIIe siècle. 3, Les statuts synodaux angevins de la seconde moitié du XIIIe siècle : précédés d'une étude sur la législation synodale angevine, Paris, éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, coll. « Collection de documents inédits sur l'histoire de France / in-8° » (no 19), , 310 p. (lire en ligne).
- Joseph Denais, Monographie de la cathédrale d'Angers : Monuments, sépultures, trésor, tapisseries, vitraux, etc., Angers, Lachèse et Cie, imprimeurs-libraires, , 523 p. (lire en ligne).
- T. de Morembert, « Gelent ou Geslant (Nicolas) », dans Roger Aubert (dir.), Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 20, Paris, Letouzey et Ané, , 1520 p. (lire en ligne), p. 314-315.
Liens externes
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- Ressource relative à la religion :