Nicolas Trigault

jésuite, missionnaire en Chine, linguiste
Nicolas Trigault
Description de cette image, également commentée ci-après
Le père Trigault en habit de cérémonie chinois (pastel de Rubens).
Naissance
Douai (Pays-Bas espagnols)
Décès (à 51 ans)
Hangzhou (Chine)
Pays de résidence Chine
Profession
Activité principale
Missionnaire, écrivain
Formation
Lettres chinoises, philosophie et théologie

Compléments

Trigault est l'auteur de De Christiana Expeditione... considéré comme le premier 'traité de Sinologie'

Nicolas Trigault, né à Douai (France) le et décédé à Hangzhou (Chine) le , était un prêtre jésuite des Pays-Bas méridionaux, missionnaire en Chine. Auteur du De Christiana Expeditione apud Sinas... il œuvra pour la romanisation de l'écriture chinoise.

Biographie modifier

Né en 1577 à Douai, Nicolas Trigault entre dans l'ordre jésuite le et fait son noviciat à Tournai. Après ses études de théologie à l'université de Douai puis à Gand, il est ordonné prêtre (en 1606 ou 1607). Le père Nicolas Trigault prend ensuite la direction de la Chine. Arrivé en 1610 à Macao, porte de la Chine, il part à Nankin en 1611, puis à Hangzhou (Hangtchéou). Il est finalement admis à entrer dans la ville impériale de Pékin en 1613 où il œuvre comme missionnaire. Envoyé par le père Longobardo Trigault revient en Europe en 1613, en traversant les Indes, la Perse et l'Égypte, pour y traiter des affaires de la mission chinoise avec le Saint-Siège et recruter des volontaires. Lors de son passage à Rome il fait sa profession religieuse définitive, le 1 janvier 1615.

Page de titre du livre De Christiana Expeditione... (1615)

Le père Trigault rédige en latin et publie à Augsbourg en 1615 De Christiana Expeditione apud Sinas, un petit traité de sinologie avec histoire de la première mission en Chine qui va du départ (1552) de Goa de François Xavier qui a l'intention de pénétrer en Chine mais meurt sur l'île de Sancian en décembre de la même année, jusqu'à la mort de Matteo Ricci en 1610, d'après les papiers qu'il avait laissés. L'ouvrage commence par un tableau géographique et sociologique de la Chine. Il est traduit aussitôt en français (Histoire de l'expédition chrestienne au royaume de la Chine 1616), en allemand et d'autres langues, et plusieurs fois réédité.

En 1615, il obtient du Pape Paul V l'autorisation de célébrer la messe en langue chinoise, et non uniquement en latin.[réf. incomplète] Afin de recruter des missionnaires, répondre à l'intérêt que suscite la Chine et obtenir un soutien financier pour l’œuvre missionnaire, le père Trigault voyage ensuite en Europe durant quelques années. Il se rend notamment à Douai, sa ville natale, Francfort-sur-le-Main, Cologne, Lyon, Madrid, Munich, Naples et Wurtzbourg.

En 1619, il est de retour en Asie et se trouve pour la seconde fois à Macao, et fonde les missions du Honan et de Kaifeng.

Avec l'aide d'un religieux chinois, il réalise en 1625 la première traduction chinoise de la fable d'Ésope (況義) et traduit en latin les textes de la stèle nestorienne[1].

Le père Nicolas Trigault meurt à Hangzhou le .

Xiru Ermu zi (西儒耳目資) modifier

Pour la réalisation de son ouvrage majeur, Nicolas Trigault a bénéficié de l'aide de deux lettrés chinois : Han Yun, baptisé sous le nom d'Étienne, et Wang Zheng (1571-1644), portant le prénom de Philippe, à qui il avait appris le latin. Ce dernier publia l'ouvrage.

Xiru Ermu zi possède des tableaux à double entrée, l'une pour les initiales, l'autre pour les lettres finales, pour l'ensemble des syllabes de la langue chinoise. Basés sur une analyse phonétique, ils permettent la classification des caractères chinois selon leur prononciation, notée en caractères latins.

Le manuscrit de l'ouvrage est conservé à la Bibliothèque nationale de France, à Paris, et a été numérisé sur Gallica[2]. L'ouvrage a été édité en Chine par xylographie[3].

Écrits modifier

Notes et références modifier

  1. Henri Havret, sj, La stèle chrétienne de Si-gnan-fou, Chang-Haï, Imprimerie de la Mission catholique de l'orphelinat de T'ou-Sé-Wè, en trois vol. 1895-1897-1902
  2. (en) « Xiru ermu zi 西儒耳目資 », sur The Ricci Institute Library Online Catalog,‎ (consulté le )
  3. Exemplaire en trois volumes disponible sur Wikimedia Commons.

Bibliographie modifier

  • (en) Liam M. Brockney, Journey to the East: The Jesuit mission to China, 1579-1724, Harvard University Press, 2007.
  • C. Dehaisnes, Vie du Père Nicolas Trigault, Tournai, 1861
  • (it) P.M. D’Elia, Daniele Bartoli e Nicola Trigault, « Rivista Storica Italiana », s. V, III, 1938, 77-92
  • (en) G.H. Dunne, Generation of Giants, Notre Dame (Indiana), 1962, 162-182
  • (it) L. Fezzi, Osservazioni sul De Christiana Expeditione apud Sinas Suscepta ab Societate Iesu di Nicolas Trigault, «Rivista di Storia e Letteratura Religiosa» 1999, 541-566
  • (en) T.N. Foss, Nicholas Trigault, S.J. – Amanuensis or Propagandist? The Rôle of the Editor of Della entrata della Compagnia di Giesù e Christianità nella Cina, in Lo Kuang (a cura di), International Symposium on Chinese-Western Cultural Interchange in Commemoration of the 400th Anniversary of the Arrival of Matteo Ricci, S.J. in China. Taipei, Taiwan, Republic of China. September 11-16, 1983, II, Taipei, 1983, 1-94
  • (it) J. Gernet, Della Entrata della Compagnia di Gesù e Cristianità nella Cina de Matteo Ricci (1609) et les remaniements de sa traduction latine (1615), «Académie des Inscriptions & Belles Lettres. Comptes Rendus» 2003, 61-84
  • Edmond Lamalle, La propagande du P. Nicolas Trigault en faveur des missions de Chine (1616), dans «Archivum Historicum Societatis Iesu», IX, 1940, 49-120

Voir aussi modifier

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