Nicolas de La Jugie

Noble limousin

Nicolas de La Jugie (v.1315-1376), neveu de Clément VI et cousin de Grégoire XI, frère de Hugues de La Jugie, évêque de Béziers, des cardinaux Guillaume et Pierre de La Jugie, baron de Rieux, seigneur de La Livinière, de Ferrals-les-Corbières et de Liviers en Vivarais.

Nicolas de La Jugie
Biographie
Naissance
Décès
Activité
LordVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Jacques de La Jugie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Guillemette Rogier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie

Biographie

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Nicolas naquit en Limousin au hameau de La Jugie, dans la paroisse d’Eyrein, près de Rosiers-d’Égletons. Il était le fils de Jacques de La Jugie et de Guillaumette Roger, sœur de Pierre, futur Clément VI.

Ses premiers fiefs en Vivarais et en Languedoc

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Vers 1335, il épousa Delphine de Châteauneuf-de-Vernoux en Vivarais qui lui apporta en dot Liviers. Et à partir de 1342, il vécut à Avignon auprès de son oncle Clément VI et de son frère Guillaume devenu cardinal de Sainte-Marie in Cosmedin.

Celui-ci, en pleine Peste Noire, se porta acquéreur auprès des héritiers du cardinal Pietro Colonna, de Ferrals-lès-Corbières et de la Livinière, en Languedoc. Mais la vente ne fut conclue au nom de son frère Nicolas qu’en 1350.

L’anonyme J.B.T.L.G., prêtre et chanoine de Saint-Pons-de-Thomières, affirme que les Roger de Beaufort et les La Jugie étaient apparentés à Pierre Roger, premier évêque de cette cité. Ce qui expliquerait l’intérêt de cette famille pour cette partie du Languedoc[1].

Le baron de Rieux

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Nicolas et son père Jacques de La Jugie s’installèrent à la Livinière après la mort de Clément VI en 1352. Le seigneur de La Livinière put augmenter son patrimoine languedocien, en 1372, dès lors que son cousin Pierre Roger de Beaufort devint pape[2]. Ce fut cette année-là, qu’il put acheter à Raymond de Saverdun sa baronnie de Rieux qui englobait les domaines acquis en 1348[3].

Le baron lègue ses fiefs à son neveu

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Nicolas devenu veuf de Delphine de Châteauneuf, étant sans héritier, épousa en secondes noces Éléonore de Mirepoix. Le mariage se fit, en 1368, dans le Vivarais puisque Nicolas est dit seigneur de Liviers dont le château domine Privas. Ce nouveau mariage ne lui ayant point donné l’héritier escompté, il testa le , léguant ses domaines à Guillaume de Puydeval, fils de sa sœur Élise[4] à condition que celui-ci reprenne son nom et ses armes.

C’est de cette branche que descendent tous les barons de Rieux.

Les héritiers de la baronnie de Rieux

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Trois familles héritèrent de la baronnie et reprirent toutes le patronyme de La Jugie. Ce furent la :

  • Famille de Puydeval :
Guillaume de La Jugie de Puydeval (1345-1397)
  • Famille de Morèze :
Sa petite-fille Antoinette de La Jugie fit passer la baronnie de Rieux aux Morèze, en 1456, lors de son mariage avec Pierre de Puydeval. Devenu baron de Rieux, il reprit le nom de La Jugie. Son fils Tristan hérita de son titre et de ses fiefs. Il décéda en 1521. Son petit-fils, François Ier de La Jugie (1556-1592), baron de Rieux, colonel du régiment de Rieux, fut le plus illustre de sa famille.
  • Famille Monstiers de Mérinville :
Le , Marguerite de La Jugie, petite-fille de François Ier, fut mariée avec François de Monstiers de Mérinville, issu d’une famille du Poitou.
Son fils et héritier, Charles, qui lui succéda, par contrat d’entre le père et la mère, fut obligé de porter le nom comme les armes de Rieux (La Jugie), parties avec celles de Mérinville.
En 1775, sur décision d’une ordonnance royale, François-Armand de Monstiers, petit-fils du comte François et de Marguerite de La Jugie, fit ajouter le nom de Mérinville à la commune de Rieux. Celle-ci n’abandonna définitivement le nom de Rieux-Mérinville qu’en 1838 pour porter actuellement celui de Rieux-Minervois.

Héraldique

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Le blason de La Jugie : d’azur à la face d’or dès 1338, puis partie d’argent à la bande d’azur accompagné de six roses de gueules, trois en chef en orle, trois en pointe de bande, qui est de Roger de Beaufort dès 1342.

Les autres blasons :

  • Puydeval : d’azur à deux lions affrontés.
  • Morèze : d’or à un lys de gueules.
  • Monstiers : de gueules à deux lions léopardés d’or, armés et compassés de même l’un sur l’autre.
  • Mérinville : de gueules de six pièces à la face d’argent.
  1. Ce Pierre Roger, qui devint évêque de Saint-Pons-de-Thomières en 1318 quand Jean XXII érigea l’abbaye en évêché, serait le frère de Guillaume 1er et de Nicolas Roger, archevêque de Rouen, et donc l’oncle de Guillemette, épouse La Jugie, de Clément VI et du cardinal Hugues Roger. Ce premier prélat de la famille des Roger décéda en 1324.
  2. L’Histoire généalogique de la maison de Rieux, cite : Et quoique led. Nicolas [de La Jugie] eust cette belle terre de Rieux et beaucoup d’autres, il avait en particulière affection La Livinière. Il y séjournait le plus, y ayant un fort et gros chasteau et dedans une belle et riche chapelle ... Nostre Nicolas portait ordinairement le titre de seigneur de la Livinière seul.
  3. La Livinière et Ferrals-les-Corbières étaient des dépendances de la baronnie de Rieux. Celle-ci, possédée au XIIe siècle par les vicomtes de Minerve, sous la suzeraineté des comtes de Carcassonne, avait été confisquée après la croisade contre les Albigeois (1210). Le roi Louis IX l’inféoda ensuite à Raymond 1er de Saverdun en 1230. Dès le XIIIe siècle, ce fief porta le titre de baronnie et donnait droit à l’entrée aux États du Languedoc, comme représentant de la noblesse.
  4. Dans un acte daté du 27 juin 1356, il est indiqué que Guy de Puydeval et Élise de La Jugie, parents de Guillaume, résidaient dans la Livrée de Canillac, au pied de la Tour. Guy de Puydeval était un chevalier limousin attaché au palais pontifical. Cf. P. Pansier, Les Palais cardinalices d’Avignon aux XIVe et XVe siècles, Fasc. 1, 2 et 3, Avignon, 1926-1932.

Bibliographie

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  • J.B.T.L.G. prestre et chanoine de cette mesme Église, Chronologie des abbez du monastère et des évesques du Saint-Pons-de-Thomières, 1703.
  • A. De Boyes et Fr. Arbelot, Biographie des Hommes illustres de l’ancienne province du Limousin, Limoges, 1854.
  • J. Nadaud, Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, Société archéologique et historique du Limousin, 1856.
  • J. B. Champeval de Vyers, Dictionnaire des familles nobles et notables de la Corrèze, Tulle, 1911-1913.

Sources

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  • Louis Paris, Les Armoires de Baluze, Le Cabinet Historique, T. VIII, Paris, 1862.
Baluze 6717. t. XXI
  • 11 – Divers actes et extraits concernant la famille de Puydeval et de la Jugie, entre autres le testament de Nicolas de la Jugie (1374) – p. 89 à 111.
  • 22 – Anoblissement de Jacques de la Jugie par Philippe de Valois (1338) – p. 153.
  • 31 – Confirmation de la vente de la châtellenie de la Vinerie faite au cardinal Guillaume par les héritiers du cardinal Pierre de Colonna (1348) – p. 179.
  • 36 – Rémission de peine et amende encourues par Nicolas de la Jugie pour défaut de prestation d’hommage, accordées par le roi Jean II (1350) – p. 193.
  • 37 – Confirmation royale de l’acte de vente de plusieurs terres faites par Pierre Jordani de Colonna à Nicolas de la Jugie (1350) – p. 195.
Baluze 6720. t. XXII
  • 1 – Confirmation royale d’une transaction faite entre Nicolas de la Jugie, Sr de Livinière, et la commune de Livinière (1372) – p. 1.
  • 2 – Donation royale du château du Puy et de ses dépendances faite à Nicolas de la Jugie (1372) – p. 2.
  • 25 – Extrait du testament de Guillaume de la Jugie (1397) – p. 133.

Voir aussi

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Liens internes

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Liens externes

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