Nicolas de Longrée

politicien belge

Nicolas de Longrée (1784-1875) est un aristocrate, fonctionnaire et homme politique belge du XIXe siècle, de tendance catholique, il fut député du district de Ruremonde dans la province du Limbourg, jusqu'à son rattachement aux Pays-Bas en , rattachement auquel il s'est fortement opposé.

Nicolas de Longrée
Fonction
Député de la Chambre des représentants de Belgique
Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
Activité
Père

Origines modifier

En 1817, son père, l'avocat Charles de Longrée (1737-1818), obtint du royaume uni des Pays-Bas, la reconnaissance de sa noblesse avec le titre de chevalier, pour lui-même et pour tous ses descendants mâles, plus précisément pour ses trois fils : Antoine, Nicolas et Jacques[1].

Famille modifier

Il a épousé Marie-Sophie Thönissen (1796-1873) en 1817. Ils eurent neuf enfants, dont deux fils. L'aîné est né à Poperinge et les huit suivants à Ruremonde. Après 1839, le couple vécut à Louvain, où ils moururent tous les deux. Les enfants les ont suivis en Belgique et ont suivi diverses carrières[1].

Carrière modifier

Après avoir été officier sous l'Empire français, le chevalier Nicolas de Longrée devient contrôleur des fonctions d'entrée et de sortie du port d'Anvers. Il devient ensuite commissaire d'arrondissement de Ruremonde (1832-1839)[2] et de Maaseik (1839-1841) sous la domination belge[3].

Entre-temps, en 1833, il est élu représentant catholique du peuple pour le district de Ruremonde, et il occupe ce mandat jusqu'au , date à laquelle le traité des XXIV articles entre en vigueur et le district qu'il représente est séparé de la Belgique et rejoint, les Pays-Bas. A la Chambre des représentants il avait voté contre ce transfert, après avoir prononcé, le un discours dans lequel il avait décrit dans les termes les plus sombres l'avenir de la population touchée par ces modifications de frontières[note 1][5]. Il opte personnellement pour la Belgique après le rattachement aux Pays-Bas d'une partie de la province de Limbourg.

Bibliographie modifier

  • A.-M. Paridaens, Le rôle politique des gouverneurs de province et des commissaires d'arrondissement sous les libéraux et les catholiques, 1847-1878, in: Belgisch Tijdschrift voor nieuwste geschiedenis, 1979.
  • Oscar Coomans de Brachêne, État présent de la noblesse belge, Annuaire 1993, Brussel, 1993.
  • Jean-Luc De Paepe & Christiane Raindorf-Gérard, Le Parlement belge, 1831-1894. Données biographiques, Brussel, 1996.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. "Messieurs, lors de l’ouverture des chambres au mois de novembre dernier, les trois grands pouvoirs de l’état apparurent sous les auspices les plus honorables, les plus flatteurs ; l’unanimité des chambres et du cabinet était loin d’être douteuse pour repousser avec un ferme dignité les propositions, la sommation même qui pourraient nous être faites par la conférence de Londres, tendantes à expulser de la grande famille belge environ 400,000 de nos frères ; le pays tout entier applaudit à cette résolution de caractère, les nombreuses adresses qui nous sont parvenues l’attestent ; personne ne voulait consentir à l’abandon de ses compatriotes, ni au moindre morcellement de notre territoire ; aucun sacrifice matériel ne serait trop onéreux pour pouvoir maintenir l’honneur national intact ; le gouvernement, fort de ces dispositions, vint nous demander tous les moyens d’action qu’il jugeait nécessaires ; les chambres votèrent avec empressement, avec enthousiasme même, tous les fonds demandés ; notre armée fut mise sur un pied respectable ; le cœur des braves qui la composent, palpitait de joie, croyant voir arriver à chaque instant l’heure à laquelle elle aspirait pour prouver à l’Europe ce qu’elle était, ce qu’elle pouvait. Au mois de janvier dernier, chacun de nous, profitant de quelques jours de repos, rentra dans sa famille ; ceux d’entre nous députés des populations menacées furent, dès leur arrivée, entourés de leurs commettants, qui s’empressaient de témoigner leur joie, comme leur reconnaissance, de l’attitude que la législature venait de prendre en leur faveur ; chacun de nous, agissant avec la plus parfaite sincérité, s’attacha à corroborer par des sentiments profondément sentis, leur espoir, leur foi même dans une solution honorable et avantageuse de nos différends avec la Hollande. Mais, hélas ! d’après ce qui se passe depuis quelque temps, dans le pays, comme dans cette enceinte, ne serait-ce pas une véritable déception de notre part, que de les entretenir dans leurs espérances, quoique fondées sur un droit sacré, sur un droit incontestable ? Mais, messieurs, qu’il me soit permis de vous retracer rapidement les maux, la terrible tourmente, auxquels vous les livrerez par un arrêt qui, pour ces populations, serait celui d’une agonie bien cuisante. Notre constitution a été acceptée avec enthousiasme par eux comme par vous ; des milliers d’entre eux, par leur position, ont juré, par un serment solennel, de la maintenir ; n’avez-vous pas à craindre de leur faire croire que de nos jours le serment n’est plus qu’un vain mot ? Cette constitution consacre les libertés religieuses, comme celles de leur exercice ; libertés si précieuses pour tous, et profondément appréciées et chéries par les malheureux ! Les libertés civiles, politiques, ainsi que celles de l’enseignement, sont également garanties par ce pacte fondamental ; autre illusion, lettre morte, pour les malheureuses populations. Vous parlerais-je des intérêts matériels de ces populations ? Non messieurs, car je vous ai promis d’être bref, tandis que l’exposé que je pourrais vous en faire serait fort long, et surtout trop affligeant ! Il n’y aura plus dorénavant pour elles que la misère, accompagnée de tout son lugubre cortège ; voilà l’héritage qui leur est réservé !! Je termine en vous conjurant de puiser profondément dans votre conscience, la résolution que vous avez à prendre sur une question de vie ou de mort de quelques centaines de milliers de vos frères ! Quant à moi, je repousse avec toute la conviction de mon âme, le terrible projet soumis à notre décision."[4]

Références modifier

  1. a et b Oscar Coomans de Brachêne, État présent de la noblesse belge, Annuaire 1993, Brussel, 1993
  2. Arrêté N°767 du 15 octobre 1832, publié dans : Premiers Actes du Nouveau Gouvernement de la Belgique : Bulletin officiel des Lois et Arrêtés Royaux de la Belgique, T. VI, Bruxelles, 1832
  3. A.-M. Paridaens, Le rôle politique des gouverneurs de province et des commissaires d'arrondissement sous les libéraux et les catholiques, 1847-1878, in: Belgisch Tijdschrift voor nieuwste geschiedenis, 1979
  4. "Histoire parlementaire du traité de paix du 19 avril 1839 entre la Belgique et la Hollande: contenant, sans exception, tous les discours qui ont été prononcés dans les chambres législatives Belges : précédée d'une introduction, des rapports, documents diplomatiques ... ; et suivie des pièces relatives a la signature et aux ratifications du traité", T.1, Bruxelles, 1839
  5. Jean-Luc De Paepe & Christiane Raindorf-Gérard, Le Parlement belge, 1831-1894. Données biographiques, Brussel, 1996.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier