Nicolas de Son est un dessinateur et graveur français du XVIIe siècle originaire de Reims. Son œuvre débute en 1625[1] et il a réalisé beaucoup de dessins et d'estampes dans les années qui suivirent. Sa vie reste inconnue mais ses œuvres indiquent qu'il a soit été l'élève soit le suiveur de Jacques Callot. Il est parfois connu sous le nom de Maître Derson ou Deson, signant N. DeSon Rem fecit[2].

Nicolas de Son
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Naissance
Début du XVIIe siècle
Reims
Décès
Deuxième moitié du XVIIe siècle
France
Période d'activité
Depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française
Activité
signature de Nicolas de Son
Signature

Œuvre et analyse stylistique

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Le musée des Beaux-Arts de Nancy, le British Museum[3] et le Rijksmuseum[4] conservent de nombreux exemples de ses gravures. Nicolas de Son a gravé des sujets bibliques, religieux, historiques et des paysages de fantaisie. Il a également interprété par la gravure des tableaux de Claude Vignon et Johann Liss.

Sujets religieux

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Les gravures de Nicolas de Son à sujet religieux s'inscrivent dans un contexte d'émulation artistique encouragé par le développement de la gravure.

Dans sa Fuite en Egypte par exemple, Nicolas de Son conjugue la représentation de sujets bibliques avec sa prédilection pour l'invention de paysages pittoresques. Il invoque en effet le modèle établi par Annibale Carracci de la fuite en Egypte de la sainte Famille dans un large paysage arcadien. Le peintre italien fixe de fait une composition qui fera école, en tant que paysage italianisant, bien qu’elle s’inscrive dans la continuité des primitifs flamands à l’instar de Pieter Brueghel l’Ancien.  Au XVIIe siècle, la fuite en Egypte est un motif pictural en vogue et souvent illustré par la gravure, en témoigne l’estampe sur le même sujet du Lorrain, contemporain de Nicolas de Son. Dans les deux cas, la fuite en Egypte devient un prétexte à la représentation d’un paysage pittoresque et imaginaire, où la sainte Famille apparaît comme un détail anecdotique. Le traitement par l’estampe à l’eau-forte permet des jeux de contraste entre le noir et le blanc qui créent une illusion de profondeur grâce à la perspective atmosphérique et des effets de texture entre le feuillage des arbres, les éléments minéraux (roche ou bâtiments) et le ciel.

De la même manière, sa Suzanne et les vieillards entre en émulation avec les nombreuses représentations de ce sujet vétérotestamentaire développé au XVIe siècle et plébiscité par les peintres et graveurs de toute l’Europe du XVIIe siècle. Tout en s’inscrivant dans la tradition iconographique de ce motif pictural, Nicolas de Son innove par l’invention d’un cadre architectural italianisant qui invoque plutôt les représentations de Bethsabée au bain des écoles de peinture flamande et germanique du XVIe siècle et italienne du XVIIe siècle.

Au regard des précédentes illustrations de sujets bibliques, il semblerait également que, dans sa représentation de Saint François d’Assise adorant la Vierge et l’Enfant, Nicolas de Son opère une synthèse stylistique entre les écoles du Nord et italienne. Sa composition rappelle celles des saintes conversations des peintres vénitiens du XVIe siècle de même que le fond évoque les paysages peints par les primitifs flamands.

Paysages divers et caprices architecturaux

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Les estampes de Nicolas de Son qui représentent des paysages pittoresques s’inscrivent dans la veine naturaliste ou réaliste de l’œuvre de Jacques Callot tandis que ses vues urbaines italianisantes développent le motif des caprices architecturaux qui prendra son essor au XVIIIe siècle. Dans les deux cas, c'est le genre du paysage de fantaisie qui caractérise aussi bien les scènes rurales au pittoresque comique que les vues architecturales animées de personnages divers. Ces deux éléments permettent de distinguer deux périodes dans l’œuvre de Nicolas de Son : d’abord l’influence de Jacques Callot et de la gravure française du XVIIe siècle et ensuite la production romaine.

Paysages pittoresques à la manière de Jacques Callot

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Estampes issues d'une série de 12 planches inventées et gravées par Nicolas de Son :

Paysages italianisants

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Gravures d'interprétation

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Nicolas de Son a également produit des gravures d'après des tableaux peints par Johann Liss et Claude Vignon en outre. Par exemple, Nicolas de Son a réalisé une interprétation gravée du tableau de Claude Vignon représentant la scène biblique d'Esther reçue par Assuérus.

Notes et références

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  1. Charles Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes, contenant le dictionnaire des gravures toutes les nations, dans lequel sont décrites les estampes rares, précieuses et intéressantes avec l'indication de leurs différents états et des prix auxquels ces estampes ont été portées dans les ventes publiques s nations, dans lequel sont décrites les estampes rares, précieuses et intéressantes avec l'indication de leurs différents états et des prix auxquels ces estampes ont été portées dans les ventes publiques, vol. 3, Paris, Émile Bouillon, 1854-1888 (lire en ligne), pp. 565-566..
  2. (de) Georg Kaspar Nagler, Neues allgemeines Künstler-Lexicon oder Nachrichten von dem Leben und den Werken der Maler, Bildhauer, Baumeister, Kupferstecher, Formschneider, Lithographen, Zeichner,Medailleure, Elfenbeinarbeiter, etc.. 17: Sole, G. G. - Surugue, L., München, Fleichmann, (lire en ligne), p. 73.
  3. (en) « https://www.britishmuseum.org/collection/term/BIOG46774 ».
  4. (nl) « https://www.rijksmuseum.nl/en/search?q=nicolas%20de%20son&v=&s=&ondisplay=False&ii=0&p=1 »
Le somptueux frontispice de l'église Notre Dame de Reims, Nicolas de Son, 1625, estampe, British Museum, Inv. 1999,0328.3

Annexes

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Bibliographie

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  • (de) Georg Kaspar Nagler, Neues allgemeines Künstler-Lexicon oder Nachrichten von dem Leben und den Werken der Maler, Bildhauer, Baumeister, Kupferstecher, Formschneider, Lithographen,Zeichner,Zeichner, Medailleure, Elfenbeinarbeiter, etc.. 17 : Sole, G. G. - Surugue, L., Munich, Fleichmann, 1847, t. XVII, p. 65.
  • Charles Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes, contenant le dictionnaire des gravures toutes les nations, dans lequel sont décrites les estampes rares, précieuses et intéressantes avec l'indication de leurs différents états et des prix auxquels ces estampes ont été portées dans les ventes publiques s nations, dans lequel sont décrites les estampes rares, précieuses et intéressantes avec l'indication de leurs différents états et des prix auxquels ces estampes ont été portées dans les ventes publiques, Paris, Émile Bouillon, 1854-1888, vol. 3, p. 565-566.

Articles connexes

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Liens externes

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