Noël Clément-Janin

écrivain et critique d'art
Noël Clément-Janin
Clément-Janin
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Clément-Janin
Nationalité
Activités
Père
Michel Hilaire Clément-Janin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Légion d'honneur, Chevalier (1919)
signature de Noël Clément-Janin
Signature

Hilaire Noël Sébastien Clément, dit Clément-Janin, né le à Dijon et mort le dans le 16e arrondissement de Paris[1], est un écrivain et critique d'art français, qui fut directeur de publication, éditeur scientifique, bibliophile et spécialiste de l'histoire moderne de la gravure.

Biographie modifier

Noël Clément-Janin (dit Clément-Janin) est le fils de Michel-Hilaire Clément (1831-1885) qui fut rédacteur dans la presse bourguignonne, se spécialisant dans l'histoire et les traditions populaires locales, et de Marie-Camille Janin. Par sa mère, Noël est le petit-neveu du célèbre critique académicien Jules Janin.

Il publie tout d'abord, et à titre posthume, quelques ouvrages d'érudition écrits par son père sur la ville de Dijon, notamment une étude sur les orfèvres dijonnais puis sur les bourreaux et les suppliciés (1889), et enfin sur les enseignes et les arbres de la liberté de Dijon, tous édités chez Darantière. Il signe les préfaces en reprenant le nom de plume Clément-Janin », inauguré par son père et qu'il s'attache à perpétuer. Il communique aussi à la Revue des traditions populaires du musée d'ethnographie du Trocadéro de nombreuses archives laissées par son père.

Au milieu des années 1890, Clément-Janin se rapproche du milieu positiviste, il noue d'étroits contacts avec Édouard Pelletan qui l'entraîne dans l'aventure éditoriale de sa maison d'édition inaugurée en 1896. Clément-Janin s'est entre-temps passionné pour la gravure et le livre illustré. Pelletan va, entre autres, lui confier en collaboration avec André Mellerio la codirection de sa revue, L'Estampe et l'affiche[2] (1897-1899), et Clément-Janin devient une sorte de thuriféraire des productions de cet « éditeur-architecte », auquel il rendit hommage longtemps après sa mort[3].

Par la suite, il est un temps conservateur du cabinet d’estampes modernes de la bibliothèque d’art et d’archéologie, initié en 1908 par le couturier, mécène et collectionneur Jacques Doucet dont il fut un proche collaborateur[4]. Il participe à l'acquisition de nombreuses estampes ainsi que d'ensembles de dessins préparatoires et épreuves d'essais d'artistes comme Jacques Beltrand, Paul-Émile Colin, Käthe Kollwitz, Katharine Kimball, Alphonse Legros, Achille Ouvré, Henri Vergé-Sarrat ou Bertha Züricher.

Il est l'auteur d'importantes monographies sur des dessinateurs et graveurs comme Alphonse Legros, Frédéric Florian, Paul-Émile Colin, Eugène Béjot, Daniel Vierge, John Taylor Arms, Émile Jean Sulpis ou Marcellin Desboutin.

Il est le cofondateur en 1915 de l'association « Les Amis des artistes », caisse d'entraide destinée aux plasticiens dans le besoin.

En 1917, il est à l'origine de la première tentative de classification de la production iconographique de la Première Guerre mondiale, répertoriant près de 10 000 imprimés : en cela, il s'inscrit dans la lignée de l'iconologue pionnier John Grand-Carteret, montrant une grande rigueur dans son travail.

Après la guerre, il réside au 70, rue La Fontaine à Paris.

Le , il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[5].

L'un de ses derniers ouvrages est son remarquable Essai sur la bibliophilie contemporaine, paru en deux tomes chez René Kieffer en 1931-1932.

Il avait épousé Blanche Gabrielle Antonine Coulon, qui lui donna un enfant en 1906[6].

Publications modifier

Articles modifier

Très prolixe[7], Clément-Janin, qui fut vice-président du Syndicat de la presse artistique, écrivit pour L'Almanach du bibliophile (1898-1903), La Revue de l’art ancien et moderne, L'Art vivant, Les Nouvelles littéraires, Candide, L'Annuaire de la gravure française, Byblis, Gazette des beaux-arts, la Société de la gravure sur bois originale, etc.

Essais et monographies modifier

  • Frédéric Florian : dessinateur et graveur sur bois, Paris, Ch. Hessèle, 1911.
  • Coups d'œil sur Paris, illustrés de 84 compositions de Charles Heyman dont 21 eaux-fortes originales et 63 dessins gravés sur bois par Pierre-Eugène Vibert, Paris, Charles Hessèle, 1912
  • Catalogue général de l’œuvre d'Édouard Pelletan, 1913.
  • Alphonse Legros et Dijon, Dijon, Darantière, 1913.
  • Le Déclin et la Renaissance des industries d'art et de l'art décoratif en France, Paris, H. Floury, [vers 1910-1914].
  • Les estampes, images et affiches de la guerre, Paris, éd. de la Gazette des Beaux-Arts, 1919.
  • La curieuse vie de Marcellin Desboutin, peintre, graveur, poète, Paris, H. Floury, 1922.
  • Essai sur la bibliophilie contemporaine de 1900 à 1928, Paris, René Kieffer, 1931-1932.

Préfaces, appareil critique, catalogues modifier

  • Pierre-Eugène Vibert, Dix gravures sur bois : environs de Paris, Paris, Georges Crès & Cie, 1916.
  • Victor Hugo en exil : d'après sa correspondance avec Jules Janin, et d'autres documents inédits, bois gravés par Henry Munsch, Paris, Éditions du Monde nouveau, 1922.
  • J.T. Arms : son œuvre gravé, Paris, Galerie Marcel Guiot, 1926.
  • Livre d'or du bibliophile, préface de Louis Barthou, Paris, Chambre syndicale des éditeurs de livres d'art, 1926-1928.
  • Daniel Vierge, Paris, J. Meynial, 1929.
  • Album de la gravure sur bois originale, Société de la gravure sur bois originale, 1929.
  • Catalogue du Salon international du Livre d'art, 20 mai-15 août, Petit Palais des Beaux-Arts de la ville de Paris, 1931,, auteur du texte;
  • Émile Guilmard, Fleurs de reliquaire, Cannes, Éditions Daphné, 1945.

Romans et théâtre modifier

  • La Caverne, s.d.
  • Judith vaincue, Paris, Alfred Leclerc, 1914.
  • Les deux écoles ou Les collectionneurs : comédie en un acte, Paris, Le Goupy, 1922.
  • L'Homme obscur, Paris, Le Monde moderne, 1926

Notes et références modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Archives de la Côte-d'Or, commune de Dijon, acte de naissance no 848, année 1862 (avec mention marginale de décès)
  2. « L'Estampe et l'affiche, notice de la BnF ».
  3. Notamment dans la revue Byblis de Pierre Gusman en 1929.
  4. Lucie Fléjou, « Jacques Doucet. Aux origines de la bibliothèque » (en ligne sur inha.fr).
  5. Archives nationales de France, base Léonore cote 19800035/457/61147.
  6. Faire part de naissance de la part de Monsieur et Madame Clément-Janin, illustré par Pierre Georges Jeanniot, [S.l.] : [s.n.], 27 juillet 1906 (BnF).
  7. Agorha, « Clément-Janin, Noël (25 novembre 1862 - 6 mai 1947) (Paris) », sur agorha.inha.fr.

Liens externes modifier