En mathématiques, les nombres de Lucas sont les termes de la suite de Lucas généralisée associée à la suite de Fibonacci. Cette suite est donc définie par la même relation de récurrence linéaire :

La spirale des nombres de Lucas, formée à l'aide de quarts d'arcs de cercle à l'intérieur de carrés dont la mesure des côtés correspondent aux nombres de Lucas.

mais par deux valeurs initiales différentes : au lieu de 0 et 1,

La suite (Ln) est appelée « suite de Fibonacci-Lucas » ou plus simplement « suite de Lucas ».

Premières valeurs

modifier

Cette suite d'entiers est strictement croissante à partir de n = 1. Ses dix premiers termes (pour n de 0 à 9) sont 2, 1, 3, 4, 7, 11, 18, 29, 47 et 76 (pour n jusqu'à 500, voir la suite A000032 de l'OEIS).

Propriétés

modifier

Relation entre un nombre de Lucas et le nombre d’or

modifier

Le terme général Ln de la suite de Lucas s'exprime en fonction du nombre d'or φ par la formule suivante, analogue à la formule de Binet pour la suite de Fibonacci :

 ;

Les puissances successives de φ sont donc voisines des nombres de Lucas. Plus précisément, est égal à 1/φn, qui est strictement inférieur à 1/2 pour (et qui tend rapidement vers 0), ce qui montre que Ln est alors l'entier le plus proche de φn. Par exemple : φ2 = 2,61809..., φ3 = 4,23606..., φ4 = 6,85410...

Relations entre les nombres de Lucas et ceux de Fibonacci

modifier

Les nombres de Lucas sont liés aux nombres de Fibonacci par les identités :

  • , et ainsi la suite converge vers .
  • , et donc
  • , et

Relation entre Ln, Fn et le nombre d’or

modifier

En comparant la formule de Binet, , et la formule analogue pour la suite de Lucas, , on déduit la relation entre Ln, Fn et φ :

Divisibilité des nombres de Lucas

modifier

Une première approche de la question de la divisibilité de Ln par un entier a consiste à étudier la suite des restes de Ln modulo a : cette suite (rn) vérifie (dans Z/aZ) la même récurrence (rn + 2 = rn + 1 + rn) et est donc périodique de période au plus a2 (les longueurs des périodes en fonction de a forment la suite des périodes de Pisano, suite A001175 de l'OEIS). Plus précisément, l'étude de cette récurrence, et de la relation Ln = F2n/Fn, dans le corps Z/pZ (où p est un nombre premier) amène à des résultats analogues à ceux obtenus pour la suite de Fibonacci[1],[2].

On démontre également qu’aucun nombre de Lucas n'est divisible par un nombre de Fibonacci [1].

Nombres de Lucas premiers

modifier

On conjecture que la sous-suite des nombres de Lucas premiers, 2, 3, 7, 11, 29, 47, 199, 521etc. — suite A005479 de l'OEIS — est infinie[3].

Les indices correspondants, 0, 2, 4, 5, 7, 8, 11, 13, etc. (OEISA001606), sont tous, hormis 0, premiers ou puissances de 2 [3], et les seules puissances de 2 connues qui font partie de cette suite d'indices sont 2, 4, 8 et 16.

Congruences

modifier
  • (car )
  • si n est premier mais la réciproque est fausse. Les nombres composés vérifiant sont les nombres pseudo-premiers de Fibonacci.

Notes et références

modifier
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lucas number » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) T. Lengyel, The order of the Fibonacci and the Lucas numbers, Fibonacci Quarterly, 1995.
  2. (en) Thomas Jeffery et Rajesh Pereira, Divisibility Properties of the Fibonacci, Lucas, and Related Sequences, 2013.
  3. a et b (en) Chris Caldwell, « The Prime Glossary: Lucas prime », sur Prime Pages.

Lien externe

modifier

(en) Eric W. Weisstein, « Lucas Number », sur MathWorld