Norbert-Georges-Pierre Rousseau

prélat catholique français

Norbert-Georges-Pierre Rousseau
Biographie
Naissance
Luché-Pringé
Ordination sacerdotale
Décès (à 68 ans)
Précigné
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
le cardinal Louis-Ernest Dubois
Évêque du Puy-en-Velay
Autres fonctions
Fonction religieuse
supérieur du grand séminaire du Mans
vicaire à Saint-Benoît du Mans
vicaire général[dpv 1]

Blason
« Recte et amanter duce maria »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Norbert-Georges-Pierre Rousseau, né le à Luché-Pringé[dpv 1], est un prêtre, docteur en théologie ainsi qu'enseignant, spécialiste du chant grégorien et enfin évêque du Puy-en-Velay. Il mourut le [1] à Précigné[2].

Biographie modifier

Enfance et formation modifier

Norbert-Georges-Pierre Rousseau naquit à Luché-Pringé le [dpv 1].

Précigné où Norbert Rousseau grandit, ainsi que commune attachée à la famille Rousseau.

La famille dans laquelle grandit Norbert Rousseau était tellement pieuse qu'à la fin du XIXe siècle, l'ancienne abbaye du Perray-Neuf située à Précigné devint sous la possession et la protection de la famille Rousseau[2],[3]. Actuellement château, son grand portail conserve les armes de cette famille, ou plus probablement, de Norbert-Georges-Pierre Rousseau en qualité d'évêque[4].

« Je vous remercie, mon Dieu, de m'avoir fait naître dans une famille profondément chrétienne où j'ai toujours eu sous les yeux les exemples de parents admirables, d'un frère chartreux et de trois sœurs d'une vertu très élevée qui m'ont tant édifié et consolé[dpv 1], »

— Testament de Norbert-Georges-Pierre Rousseau

Par conséquent, il choisit une vie religieuse, comme deux de ses sœurs et son frère[2]. Sa formation religieuse s'était déjà commencée auprès du petit séminaire de Précigné[2], ancien couvent des Cordeliers et qui y fonctionna en tant que collège de à [5].

Norbert Rousseau reçut son ordination sacerdotale le . Cette date est précisée dans de nombreux documents, sans exception. Au contraire, le célébrant et le lieu de célébration restent de nos jours inconnus[6].

Après son ordination sacerdotale, Norbert Rousseau continua encore ses études auprès du séminaire français de Rome[7], entre et [8]. À la ville éternelle, il obtint son doctorat en théologie et en droit canonique en [dpv 1],[9],[7]. Il est possible que le jeune séminariste ait participé à la schola grégorienne réputée que Dom André Mocquereau avait créée en au sein de ce séminaire, à la suite d'une session grégorienne[pc 1].

Enseignement modifier

En , l'abbé Rousseau devint professeur auprès du grand séminaire du Mans[dpv 1]. Une fois la Première Guerre mondiale arrivée, il écrivit les Pouvoirs et privilèges de prêtres mobilisés, législation canonique de la guerre, de sorte que ces religieux comprissent plus correctement leur devoir. L'ouvrage compta jusqu'à sa 8e édition, avant la fin de guerre en [10].

Il fut nommé en supérieur du grand séminaire[dpv 2]. Enfin, son enseignement au Mans dura vingt-cinq ans[2].

Contributions en faveur du chant grégorien modifier

Collaborateur de l'abbaye de Solesmes modifier

Abbaye Saint-Pierre de Solesmes.

Non seulement pieux mais aussi amateur des arts sacrés, le jeune théologien aimait notamment la musique liturgique[dpv 2]. Il était vraisemblablement significatif que celui-ci naquit et grandit en Sarthe, car Norbert Rousseau était profondément attaché à deux établissements importants pratiquant le chant grégorien. D'une part, il s'agissait de la cathédrale Saint-Julien du Mans, d'autre part, il était ami des moines de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes. Sa fonction au Mans lui permettait une collaboration étroite avec ce monastère[dpv 2]. Il est normal que le prêtre soit également devenu spécialiste du chant grégorien. Ainsi, en , il assiste au congrès de musique sacrée de Tourcoing, avec un de ses amis, Dom André Mocquereau de Solesmes[11]. En 1910, cet ami de Solesmes publia L'École grégorienne de Solesmes 1833 - 1910[1]. Il s'agit d'un document exact, au regard de la restauration du chant grégorien auprès de l'abbaye Saint-Pierre.

Si Dom Pierre Combe de Solesmes réussit à écrire correctement l'histoire du commencement de la restauration dans son livre Histoire de la restauration du chant grégorien|... sorti en 1969[pc 2], c'était grâce à cette œuvre de l'abbé Rousseau qu'il mentionne au début de son livre. En effet, le docteur en théologie, maintenant historien, avait exactement attribué ce début des travaux à Solesmes à l'année [pc 3]. Il fit un séjour en à Rome et y créa une revue. L'année suivante, en , l'abbé Rousseau joua en tant que responsable de cette revue un rôle important à Rome. En effet à cette époque-là, Solesmes suspendait son soutien en faveur de l'Édition Vaticane. L'une de deux causes principales était une opposition forte de la commission de ce projet, contre les signes rythmiques de Solesmes, selon la théorie rythmique grégorienne développée par Dom Mocquereau. Au lieu de l'abbaye, le théologien fut invité par la Congrégation des rites afin de préciser certains points[pc 4]. Finalement, le pape Pie X approuva la reproduction de l'édition accompagnée des signes rythmiques le [pc 5] et les déclarations officielles furent communiquées, le , à Rousseau[pc 6]. Il contribua donc à résoudre le conflit entre le Saint-Siège et l'abbaye de Solesmes.

Cofondateur de la Revue grégorienne modifier

La Revue grégorienne fut fondée en , par des religieux français dont l'abbé Rousseau[pc 7]. Cette revue a pour but de promouvoir les études grégoriennes ainsi que d'améliorer la pratique du chant grégorien. Il s'agissait d'une version française de la Rassegna gregoriana fondée à Rome en , mais indépendante. Ces deux revues étaient publiées chez Desclée. Le secrétariat général de la revue était confié au chanoine Yves Delaporte[12]. À la suite de sa nomination en tant qu'évêque en , l'abbé Rousseau cède sa position.

Évêque du Puy-en-Velay modifier

Le [13],[14],[15], Norbert Rousseau fut nommé évêque du Puy-en-Velay.

D'après La Croix, le sacre de nouvel évêque du Puy, célébré le à la cathédrale Saint-Julien du Mans, fut un immense événement religieux ainsi qu'une véritable liturgie. La messe fut célébrée par le cardinal Dubois, fondateur de l'Institut grégorien de Paris en . Plus de trois cents prêtres dont une trentaine qui étaient venus du diocèse du Puy assistèrent au sacre de Rousseau. Outre le célébrant, le cardinal Dubois, il y avait l'évêque du Mans Georges Grente, le cardinal Charost, d'autres évêques ainsi que l'abbé de Solesmes, Dom Germain Cozien. Parmi les fidèles, on y trouvait le sénateur Édouard Néron, le conseiller général de la Haute-Loire le comte François Malartre, le maire de Précigné et conseiller général du canton de Sabré le vicomte Alain de Rougé. La qualité de la liturgie était assurée grâce à la maîtrise de la cathédrale du Mans[16] dont l'origine remonte au Moyen Âge ainsi qu'à l'organiste, le chanoine Auguste Fauchard[17] de la Mayenne[18]

Après être arrivé au Puy le , Rousseau chercha, dans les traditions anciennes, ceux dont son diocèse avait besoin. Dans les premières années, il souhaita y établir une liturgie de très bonne qualité, surtout à la base de la célébration en grégorien. C'est pourquoi le nouvel évêque y refonda en la manécanterie Notre-Dame près de la cathédrale, en envisageant la formation de chefs de chœur. Il s'agissait d'une chorale d'enfants, remontant au Xe siècle selon les partitions. Le chœur, actuellement attaché à la cathédrale, continue ses services liturgiques[19]. Pareillement, il renforça l'équipe de la direction des Œuvres diocésaines[dpv 2].

Celui-ci consacra le la nouvelle église paroissiale de Rosières[dpv 3]. Puis, en , il présida un synode diocésain[dpv 2].

Sous l'épiscopat de Rousseau, le XIXe jubilé du Puy-en-Velay, célébré en , demeura l'événement le plus important. Soutenu par plusieurs ecclésiastiques dont le cardinal Verdier, l'évêque commença les célébrations le vendredi , jour anniversaire du fiat de l'Annonciation de la Vierge Marie (ainsi que Vendredi saint), en présidant dix-sept jours de jubilé[dpv 2]. Il y eut 300 000 pèlerins environ, dont 100 000 le jour de clôture, le dimanche . Notamment, ce jour-là, au moins 9 000 fidèles participèrent à une grande procession de la Vierge Noire, à partir de 15 h. De nombreux ecclésiastiques, mais également des conseillers généraux et d'arrondissement, des maires, y compris le sénateur Édouard Néron ainsi que le député Joseph Antier[dpv 4] y assistèrent. L'Édition A. B. (il s'agissait des Éditions d'Art Marguerite Brémond) dans cette ville vendit une carte particulière sur laquelle se trouvent les photos et signatures du pape Pie XI, défenseur de la liturgie grégorienne, ainsi que de Rousseau. Il est donc certain que le Saint-Siège aussi le soutenait.

Procession solennelle à l'Assomption en , restaurée en par Norbert Rousseau.
Ancienne abbaye du Perray-Neuf dans le Pays de la Loire, où mourut Norbert Rousseau.

« Je veux vous dire le souvenir ému que je garde des fêtes admirables du Puy. Rien n'a manqué à ces incomparables manifestations et, au retour, tous les pèlerins ne pouvaient contenir leur admiration[dpv 2] . »

— Cardinal Jean Verdier


Le , Rousseau fit rétablir la tradition de la procession mariale, interrompue depuis [dpv 4]. Cette procession mariale remonte au au Puy-en-Velay[dpv 4], et demeure l'une de principales fêtes religieuses dans la région[20], à l'exception de l'année [dpv 4].

En , il célébra le tricentenaire d'Agnès de Langeac (morte en 1634) originaire du Puy-en-Velay, qui deviendra bienheureuse le [1].

Norbert Rousseau passa brutalement de vie à trépas le [1], à la suite d'un infarctus, à Précigné près de sa commune natale, dans l'ancienne abbaye du Perray-Neuf, propriété de sa famille[2].

Ses funérailles furent célébrées au Puy-en-Velay le , et il fut inhumé dans la cathédrale[21].

La ville du Puy-en-Velay rendit hommage à cet évêque, en lui attribuant une rue près de la gare SNCF, la rue Monseigneur Norbert Rousseau[22]. L'école Saint-Norbert ouvre dans cette rue en .

Armoiries modifier

Blason Blasonnement :
De gueules, semé de fleurs de lis d'or, à l'aigle de même, au chef de vair de deux tirs, ainsi que sa devise : Recte et amanter duce Maria[23]

.

Œuvres modifier

  • 1905 : Renseignements pratiques à l'usage du curé et du confesseur sur la législation canonique du mariage, P. Lethielleux, Paris, 147 p[24].
  • 1910 : L'École grégorienne de Solesmes 1833 - 1910, Desclée, Rome et Tournai, 181 p[1].
  • 1915 : Pouvoirs et privilèges des prêtres mobilisés, législation canonique de la guerre de 1914 - 1915, Imprimerie Monnoyer, Le Mans, 32 p[25],[26].
    1916, (1917?), 1918 : éditions successives (8e édition en 1918, intitulée ... de la guerre de 1914 - 1918)[10]
  • 1930 : Petit catéchisme de la vie religieuse, Maison Alfred Mame et fils, Tours, 85 p[1].
  • 1934 : Lettre pastorale de Monseigneur Norbert-Georges-Pierre Rousseau, évêque du Puy-en-Velay, sur le 3e centenaire de la vénérable Mère Agnès de Langeac 1634 - 1934, Imprimerie et Éditions Jeanne d'Arc, Le Puy-en-Velay, 47 p[1].

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  1. a b c d e et f p. 410
  2. a b c d e f et g p. 411
  3. p. 494
  4. a b c et d p. 412
  • Pierre Combe, Histoire de la restauration du chant grégorien d'après des documents inédits, Solesmes et l'Édition Vaticane, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, , 488 p. (lire en ligne)
  1. p. 150 - 151
  2. p. 1 - 488
  3. p. 15 : « I. DOCUMENT NOUVEAUX
    Il y a déjà plus de cent ans que, sur l'ordre de dom Guéranger, un tout jeune moine commençait à étudier avec méthode les éléments du chant grégorien et à copier les vieux manuscrits. Mgr Rousseau, dans son livre sur l'École Grégorienne de Solesmes, donne en effet l'année 1856 comme date des tout premiers travaux relatifs au chant grégorien entrepris à l'Abbaye.... » ;
    cf., note no 1 de cette page : Norbert Rousseau, 1910, p. 51 ;
    (traduction en anglais du livre de Dom Combe, p. 11 : (en)https://books.google.fr/books?id=-Xlaj4iNuCwC&pg=PA11)
  4. p. 449
  5. p. 453
  6. p. 451
  7. p. 446

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g « Norbert Rousseau (1871-1939) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  2. a b c d e et f http://precigne.com/index.php?option=com_content&view=article&id=112:quelques-precigneens-remarquables&catid=21:notre-histoire&Itemid=169 site officiel de Précigné
  3. « Patrimoine de la région Pays de la Loire », sur paysdelaloire.fr (consulté le ).
  4. http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mdp-etudes_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_98=EDIF&VALUE_98=Abbaye%20des%20Pr%e9montr%e9s%20&DOM=AllREL_SPECIFIC=3
  5. « Bienvenue à PRECIGNE », sur Accueil (consulté le ).
  6. Normalement, il s'agirait de l'évêque du Mans et à sa cathédrale. Cependant, l'année précédente, l'évêque Guillaume-Marie-Joseph Labouré avait été promu en tant qu'archevêque de Rennes. D'ailleurs, il n'est pas certain que son successeur Charles-Joseph-Louis-Abel Gilbert, consacré le , ait été en fonction. Il reste donc une autre possibilité. Encore faut-il trouver un document sûr.
  7. a et b Revue grégorienne, tomes 25 - 26, 1946, p. 162, consulté le 25 août 2015
  8. La province de la Maine, 1949, p. 50, consulté le 25 août 2015
  9. Les Échos de Santa Chiara, Séminaire français de Rome, 1911, p. 138, consulté le 25 août 2015
  10. a et b Guillaume Cuchet, Le crépuscule du purgatoire, , 256 p. (ISBN 978-2-200-26001-9, lire en ligne), p. 213.
    note no 18
  11. http://data.bnf.fr/12207610/fernand_de_la_tombelle/ puis rubrique [catalogue] d'Auteur du texte → La Musique d'église (Il s'agit du compte-rendu du congrès.)
  12. Revue grégorienne, 1946, p. 164
  13. (en)http://www.gcatholic.org/dioceses/diocese/lepu0.htm#16492
  14. Revue grégorienne, tome 25 - 26, p. 162 : « Élu évêque du Puy-en-Velay, 15 mai 1925 ; sacré au Mans le 8 septembre suivant. », consulté le 23 août 2015
  15. La Province de Maine, 1949, p. 50, consulté le 23 août 2015
  16. « Choeur Grégorien du MANS », sur psallette.org (consulté le ).
  17. « Auguste Fauchard », sur musimem.com (consulté le ).
  18. « La Croix », sur bnf.fr, (consulté le ).
  19. « La Maîtrise de la Cathédrale - Diocèse du Puy-en-Velay », sur cef.fr via Wikiwix (consulté le ).
  20. http://culture43.fr/fete-de-lassomption-procession-mariale-15-aout-puy-en-velay/ site Culture43, en août 2015
  21. La Province de Maine, 1949, p. 50, consultée le 20 août 2015 : « … décédé au Perray-Neuf à Précigné le , dans sa 69e année. Obsèques au Puy le . Enterré dans la cathédrale du Puy. » Ce document attribuait donc la date de décès au (sans doute dans la nuit du au . D'ailleurs, la Revue grégorienne, tome 25 - 26, 1946, adoptait également le ). Plusieurs cartes postales précisent ses funérailles au .
  22. « Rue Mgr Norbert Rousseau · 43000 Le Puy-en-Velay », sur Rue Mgr Norbert Rousseau · 43000 Le… (consulté le ).
  23. « Maison dite villa balnéaire Hélène », sur paysdelaloire.fr (consulté le ).
  24. « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
  25. [PDF]http://nantes.cef.fr/wp-content/uploads/2012/01/3D_sec_eveche_v2.pdf p. 2
  26. « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).