Notre-Dame de Paris (film, 1923)

film américain de Wallace Worsley sorti en 1923
Notre-Dame de Paris
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche anglaise (1923)
Titre original The Hunchback of Notre Dame
Réalisation Wallace Worsley
Scénario Edward T. Lowe Jr.
Perley Poore Sheehan
Acteurs principaux
Sociétés de production Carl Laemmle
Irving Thalberg
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 115 minutes
Sortie 1923

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Notre-Dame de Paris ou Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame) est un film américain réalisé par Wallace Worsley et sorti en 1923. Le rôle principal est tenu par Lon Chaney, et le reste de la distribution comprend Patsy Ruth Miller, Norman Kerry, Nigel De Brulier, et Brandon Hurst. Le scénario est tiré du roman éponyme de Victor Hugo, publié en 1831.

Le film a rencontré un très grand succès, et a contribué à faire de Lon Chaney une star à Hollywood. Sa performance et son maquillage de Quasimodo ont été particulièrement salués.

Synopsis modifier

Image publicitaire pour le film.

Dans le Paris du XVe siècle, la gitane Esméralda danse sur le parvis de Notre-Dame. Sa beauté bouleverse Jehan, frère de l'archidiacre de la cathédrale. Jehan décide de l'enlever avec l'aide de Quasimodo mais elle est sauvée par une escouade d'archers commandée par Phoebus de Châteaupers. Ce dernier, sensible à la beauté de la Gitane, l'invite dans une auberge. Esmeralda réussi à s'échapper mais Quasimodo est fait prisonnier et condamné à recevoir vingt coups de fouet en place publique. Il réclame à boire et c'est Esméralda, dont il est secrètement amoureux, qui lui donne de l'eau fraîche. Phoebus est fiancé à Fleur-de-Lys mais, séduit par la Gitane, il lui donne rendez-vous. Jehan, qui les a suivis, poignarde Phoebus.

Accusée de meurtre, Esméralda avoue sous la torture les faits de meurtre et de sorcellerie qui lui sont reprochés. Jehan lui propose de sauver sa vie si elle cède à ses désirs. Elle refuse. On va la pendre sur le parvis mais avant d'exécuter la sentence elle doit aller faire amende honorable à Notre-Dame de Paris pour expier ses péchés. Quasimodo s'empare d'elle et l'emmène dans la cathédrale où le droit d'asile la met à l'abri. Il la porte dans la pièce où il loge en haut de la cathédrale.

Durant ce temps les gueux de la Cour des miracles rassemblés par leur roi Clopin, assiègent la cathédrale et tentent d'y pénétrer. Quasimodo projette sur les insurgés des blocs de pierre et du plomb fondu. Jehan a réussi à parvenir près de Esméralda et tente de la violer. Entre-temps Phoebus a été prévenu par le poète Gringoire qui lui apporte un message d'Esméralda apeurée. Phoebus alerte la garnison. Quasimodo, abandonnant ses jets de projectiles, revient vers la Gitane et se bat avec Jehan qui, avant d'être projeté dans le vide, poignarde mortellement le bossu.

Fiche technique modifier

Le film en VDO

Distribution modifier

Acteurs non crédités :

Harry Holman(à d.) avec Ernest Torrence (à g.), dans Notre-Dame de Paris (1923)

Production modifier

Genèse modifier

Irving Thalberg est à l'origine du projet du Notre-Dame de Paris, il s'agit de la première production qu'il impulse chez Universal Pictures[1]. Thalberg persuade Carl Laemmle d'engager un gros budget de 1,5 million de dollars pour l'époque[1],[2]. Thalberg s'implique dans le projet[1].

Scénario modifier

L'une des scènes du film dans la cathédrale.

Les scénaristes ont pris de grandes libertés par rapport au roman. Ici c'est Jehan, frère cadet de Claude Frollo, personnage secondaire dans le roman, qui tente de séduire Esméralda. En réalité c'est l'archidiacre Claude Frollo qui tombe amoureux d'elle, lui fait interdire le parvis et tente de l'enlever avec l'aide de Quasimodo, être difforme qu'il a élevé. Ne pouvant arriver à ses fins il la dénonce pour sorcellerie. Elle sera pendue et Claude Frollo, assistant du haut de la tour à l'exécution, sera précipité dans le vide par Quasimodo. Peut-être que, pour ne pas choquer l'Église, les scénaristes n'ont-ils pas osé de faire de l'homme d'église le « méchant ».

Dans le roman, Esméralda est pendue et ses restes emmenés au charnier de Montfaucon où, après avoir projeté Frollo dans le vide, Quasimodo se laissera mourir près du corps de celle qu'il aimait. Dans le film la fin n'est pas tragique et nous avons un happy end.

Distribution et maquillage modifier

Carl Laemmle, directeur d'Universal Pictures, engage, pour tenir le rôle de Quasimodo, Lon Chaney, acteur, mime, acrobate, danseur, qui avait déjà tourné avec Wallace Worsley. Chaque jour de tournage, durant quatre heures, Lon Charney se grimait et ajustait ses prothèses d'être difforme, une trentaine de kilo au total (18 kilo pour la bosse[3] et 15 pour sa fausse poitrine). Chaney est grimé pour le visage à l'aide d'arcades sourcilières en coton et de collodion[3]. Il a un œil difforme[3].

Tournage et décors modifier

Les décors reconstituant la cathédrale, son parvis et les rues adjacentes étaient implantés sur dix hectares de terrain. Ils ont brûlé accidentellement en 1967. Le film a coûté un million et demi de dollars et duré six mois. 2000 figurants ont participé aux nombreuses scènes de foule.

Conservation du film modifier

L'immense succès du film en a fait un film maudit, toutes les copies ayant souffert. En 1947, un patron d'Universal a décidé de détruire tous les négatifs des films muets. En 2005 le restaurateur américain David Shepard retrouva une copie intacte, intégrale et teintée. Cette version a été présentée sur la chaîne de télévision Arte en . Un DVD est édité sous le label Arte[4].

Notes et références modifier

  1. a b et c Rauger 2012, p. 27
  2. « Notre-Dame de Paris », sur cineclubdecaen.com (consulté le )
  3. a b et c Pinteau 2003, p. 286-287
  4. « Ciné-club : Notre dame de Paris de Wallace Worsley » (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Jean-François Rauger, Universal, 100 ans de cinéma, Paris, La Martinière, , 1re éd., 280 p. (ISBN 978-2-7324-5392-7)
  • Pascal Pinteau, Effets spéciaux : Un siècle d'histoire, Genève, Minerva, , 1re éd., 568 p. (ISBN 2-8307-0683-8)

Liens externes modifier