Notre-Dame de Pentecôte

église située dans les Hauts-de-Seine, en France

Notre-Dame de Pentecôte (NDP) est une maison d'Église du diocèse de Nanterre située au cœur du quartier d'affaires de la Défense, dans les Hauts-de-Seine, en banlieue ouest de Paris.

Notre-Dame de Pentecôte
Présentation
Culte Catholicisme
Type Maison d'Église
Rattachement Diocèse de Nanterre
Début de la construction
Fin des travaux
Architecte Franck Hammoutène
Protection Logo monument historique Patrimoine XXe siècle (2011)
Site web ndp92.frVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Ville Puteaux et Courbevoie (La Défense)
Coordonnées 48° 53′ 31″ nord, 2° 14′ 27″ est

Carte

Ce n'est pas une paroisse à proprement parler, mais un « lieu d'Église », où les personnes de passage peuvent se rendre depuis leur lieu de travail, pour partager sur la façon dont l'Esprit agit dans le milieu du travail. Elle se veut une présence chrétienne et œcuménique au milieu du site de la Défense en se préoccupant prioritairement de ceux qui y travaillent[a].

Localisation

modifier

Notre-Dame de Pentecôte est située sur la limite communale entre Puteaux et Courbevoie, au cœur du quartier de la Défense.

Elle est encadrée par le CNIT à l'Ouest, la Maison de la Défense au Sud (bâtiment vitré devant lequel se tient l'Araignée rouge de Calder), la tour Trinity au Nord et la Tour Areva au Nord-Est.

La façade Nord-Est de l'édifice surplombe l'avenue de la Division-Leclerc et les voies rapides de la route nationale 192.

Son entrée est située sur une rue piétonne qui chemine entre le CNIT et la Maison de la Défense, accessible depuis le parvis de la Défense et la place de la Défense.

Histoire

modifier

La construction de cette maison d'Église a été voulue par François Favreau, évêque de Nanterre. Elle prend la suite du Relais Jean-XXIII, un lieu de prières existant à la Défense, construit en 1976 par l'architecte Jean Beuzard[1].

Elle est conçue par l'architecte Franck Hammoutène.

La première pierre est posée le [2] (jour de l'Annonciation) ; seule pierre présente dans cet édifice de béton et de verre[b], elle est toujours visible à côté du baptistère. Un extrait du livre d'Isaïe (28:16–17) y est gravé[c]. Elle est consacrée et ouvre ses portes le [3],[4] (jour de l'Épiphanie), ce qui en fait la première église ouverte au IIIe millénaire en France[5].

Elle est labellisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2011[6].

Mission

modifier

La mission de la maison d'Église Notre-Dame de Pentecôte est décrite dans la lettre de mission de l'évêque de Nanterre[d]. Elle s'articule autour de six axes :

  • l'accueil et l'écoute ;
  • la liturgie ;
  • le monde de l'entreprise ;
  • l'approfondissement de la foi ;
  • l'art et la culture ;
  • la solidarité.

Notre-Dame de Pentecôte constitue, selon l'expression de l'évêque de Nanterre entre 2002 et 2013, Gérard Daucourt, un « laboratoire pour l'évangélisation de notre société laïque et sécularisée »[7].

Architecture

modifier

La position de l'édifice en surplomb de la route donne l'impression qu'il est suspendu au-dessus du vide[8].

La maison d'Église semble avoir été conçue pour s'intégrer dans le site : sa forme générale essentiellement cubique n'adopte pas le plan en croix ni l'orientation vers l'est, habituels de la plupart des églises du IIe millénaire[9].

L'église est signalée par une croix discrète aux abords de l'entrée. La façade s'élève sur une hauteur de 35 mètres, en partie détachée du bâtiment, comparable à un clocher. La façade abrite un carillon à huit cloches. Sur le mur en béton recouvert de vitres en verre opaque gris, deux lignes de couleur plus claire dessinent sur toute la hauteur et dans toute la largeur une autre croix, grande mais discrète, à la manière d'un filigrane. Cet écran monumental, d'une épaisseur de 80 cm[10], est conçu pour résister aux vents forts induits par l'environnement découvert, en se déformant légèrement[11]. Ce dispositif a été imaginé en collaboration avec la société Rice Francis Ritchie (RFR)[12].

Le matériau employé pour le gros œuvre est le béton, ce qui n'est en revanche pas une nouveauté pour les églises du XXe siècle, qui ont commencé à comporter ce type de matériau. Du fait de l'organisation complexe des équipements situés sous la dalle du parvis de la Défense, les fondations de l'édifice ont représenté à elles seules le tiers du coût total (on a recouru à 62 piles, dont certaines inclinées jusqu'à 20° pour éviter les obstacles souterrains)[11].

Les trois parties de la maison d'Église s'organisent verticalement, chacune sur un niveau :

  • La chambre haute, qui accueille la chapelle, à laquelle on accède par un escalier, avec des bancs en bois pour les fidèles. Elle peut accueillir 300 personnes[13]. La lumière provient du nord / nord-est, mais comme l'ensemble du côté nord est en verre (opaque), cela donne une luminosité satisfaisante, pour l'autel, à laquelle s'ajoute celle des éclairages.
L'autel, l'ambon et le tabernacle sont dus au sculpteur Pierre Sabatier, et sont en acier oxydé. À noter que l'ambon est situé au milieu des fidèles, dans une direction opposée à celle de l'officiant lors de la consécration, reprenant une disposition ancienne courante dans les églises du Ier millénaire. L'autel symbolise la Pentecôte et comporte trois fentes sur chacune des quatre faces, soit 12 comme le nombre d'apôtres. L'ambon évoque le buisson ardent au chapitre 3 du Livre de l'Exode. Le tabernacle symbolise la présence invisible de Dieu. Le grand écran de verre derrière l'autel a été conçu par le vitrailliste Jacques Loire. La statue de la Vierge Marie est due au sculpteur Étienne ; elle est surmontée de langues de feu symbolisant la Pentecôte. La tapisserie à droite de la porte d'entrée est due au frère Yves de l'Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire et représente le Christ en croix.
  • Le niveau du rez-de-chaussée est le parvis d'accueil et de rencontre, où est installée une librairie (annexe de la Procure dans le 6e arrondissement de Paris), et où ont lieu des conférences ou des expositions.
  • Le sous-sol est composé de salles de réunions, d'un restaurant, d'une cuisine ainsi que de toilettes accessibles aux handicapés. Le restaurant permet de servir des repas le mercredi à partir de 13 h 15 environ après la messe du mercredi, ce qui laisse un temps de convivialité avant la reprise du travail à 14 h. La cuisine est de dimension réduite, les repas étant livrés par un traiteur.

Notre-Dame de Pentecôte a valu à son architecte le Grand prix du ministre de la Culture en 2006, remis par Renaud Donnedieu de Vabres[14],[15].

Activités

modifier
  • Une messe chaque jour de la semaine ;

Équipes et groupes

modifier

Foi et vie, par ordre alphabétique :

Solidarité

modifier

Voir : Solidarité, sur le site de Notre-Dame de Pentecôte

  • Fondation Sainte-Geneviève ;
  • Groupe partage et solidarité[u] ;
  • Les p'tits cafés ;
  • La maison de l'amitié ;
  • GRED - Groupe de recherche d'emploi à la Défense[v] ;
  • Cercle de silence de la Défense ;
  • Alcooliques anonymes ;
  • Souffrance au travail.

Activités culturelles

modifier

Forums et conférences

modifier
  • des forums et conférences.

Librairie

modifier

La librairie, annexe de la Procure, propose des livres sur la religion (Bible, dialogue interreligieux, œcuménisme, écologie intégrale...).

Paroisse

modifier

Depuis 2001, les responsables de la maison d'Église ont été :

  • 2001 - 2003 : Père Jacques Turck
  • 2003 - 2012 : Père Michel Anglarès
  • 2012 à 2017 : Père Alain Lotodé
  • 2017 à aujourd'hui : Père Hugues Morel d'Arleux

Autres maisons d'Église

modifier

D'autres maisons d'Église ont ouvert en France sur le modèle de Notre-Dame de Pentecôte. En 2020, il y avait ainsi des maisons d'Église dans une quinzaine de diocèses en France[16].

Notes et références

modifier

Références

modifier
  1. « Relais paroissial Jean XXIII », notice no 00073517, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Archidoc, ministère français de la Culture.
  2. « Pose de la première pierre de Notre-Dame de Pentecôte », Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, no 4921,‎ , p. 150 (lire en ligne).
  3. « Notre-Dame-de-Pentecôte ouvre ses portes », Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, no 5067,‎ , p. 6 (lire en ligne).
  4. Bernard Jouanno, « Une « maison d'Église » a poussé au cœur des tours de la Défense », La Croix,‎ , p. 23.
  5. Daniel Licht, « À la Défense, Notre-Dame des cadres », Libération,‎ (lire en ligne).
  6. Notice no EA92000018, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Anglarès 2012, p. 14 [lire en ligne].
  8. Voir ce lieu sur Google Street View.
  9. France Culture, émission Les Nouveaux Chemins de la connaissance de Raphaël Enthoven : « Les Traces du sacré », diffusé le 30 avril 2008 avec le frère Marc Chauveau, dominicain. Dans cette émission, l'architecte affirme que les édifices religieux actuellement construits « ne s'inscrivent plus dans aucune tradition », c'est ainsi qu'il justifie sa construction qui ne ressemble guère à une église et se félicite qu'elle soit fréquentée et appréciée par les non-croyants.
  10. (en) « Franck Hammoutene's design for a 21st century urban church », sur Glass on Web, .
  11. a et b Ayers 2004.
  12. « Notre Dame de Pentecôte, La Défense, Paris - France », sur le site de RFR.
  13. Isabelle Duranton, « Nouvelles perspectives pour l'architecture sacrée », Le Monde de la Bible, no 174,‎ , p. 6–11 (lire en ligne).
  14. « Discours et communiqués : Cérémonie de remise des prix aux lauréats 2006 de l'Académie internationale d'architecture », sur le site du ministère de la Culture, 12 décembre 2006.
  15. « Actualités internationales », La Lettre, Académie d'architecture, no 1,‎ , p. 8 (lire en ligne).
  16. Claire Lesegretain et Bénévent Tosseri, « Les maisons d’Église : Un modèle pour les centres-villes ? », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Sur le site de Notre-Dame de Pentecôte ou du diocèse de Nanterre :

  1. « Notre-Dame de Pentecôte », sur le site du diocèse de Nanterre.
  2. « La bénédiction de la première pierre », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  3. « Une église au cœur de la cité d'affaires : Guide de visite », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte, p. 7–8.
  4. « La mission de NDP », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  5. « Café-Doc », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  6. « Cercle de formation chrétienne dans la spiritualité de l’Opus Dei », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  7. « Groupe de coachs chrétiens », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  8. « Déjeuner défense », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  9. « DRH », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  10. « En chemin » sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  11. « Entrepreneurs et dirigeants chrétiens », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  12. « Éthique en entreprise », sur le site de Notre-Dame-de-Pentecôte.
  13. « Groupe louange », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  14. « Groupe œcuménique », sur le site de Notre Dame de Pentecôte.
  15. « Groupement Chrétien des Professions Financières », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  16. Jeunes et entreprises, sur le site de Notre-Dame de pentecôte
  17. « L'écologie et nous » sur le site de Notre-Dame de Pentecôte
  18. « Mouvement chrétien des cadres et dirigeants », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  19. « Parcours Zachée », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  20. « SAB (Seniors actifs bénévoles) », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  21. « Partage et solidarité », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.
  22. « GRED », sur le site de Notre-Dame de Pentecôte.

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Michel Anglarès (ancien responsable de la Maison d'Église), Chrétiens en quartier d'affaires, Une église à La Défense : enjeux pastoraux et théologiques, Paris, L'Harmattan, coll. « Religions et spiritualité », , 106 p. (ISBN 978-2-336-00500-3)
  • Jean-Paul Lannegrace (président de l'OCHRES[N]) et Patrick Vincienne (préf. Michel Camdessus), L'entreprise au risque de l'Évangile : Témoignages et réflexions, Notre-Dame de Pentecôte, La Défense, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, coll. « Vie des hommes », , 251 p. (ISBN 978-2-85313-521-4) : synthèse des cahiers repère.
  1. L'Observatoire chrétien de l'entreprise et de la société (OCHRES) exerce une mission d'observation des problèmes économiques et sociaux, particulièrement de ceux qui relèvent des interactions entre l'entreprise et la société. Il a été lancé en 1997.

Sur l'architecture :

  • Jean-Pierre Ménard, « Frank Hammoutène/RFR : voile de verre de Notre-Dame-de-la-Pentecôte, La Défense-Puteaux », AMC Le Moniteur architecture, no 116,‎ , p. 57–59 (résumé).
  • (de) Markus Feldmann et Wilfried Laufs, « Die Stahl- und Glaskonstruktionen des Neubaus der "Église Notre Dame de Pentecôte" in Paris-La Défense », Stahlbau (de), vol. 70, no 11,‎ , p. 827–834 (ISSN 0038-9145).
  • Markus Feldmann, Martin Baitinger et Bernard Vaudeville, « Le grand écran de verre de la nouvelle église « Notre Dame de Pentecôte » à Paris-La Défense », Construction métallique, vol. 39, no 2,‎ , p. 41–55 (ISSN 0045-8198).
  • (it + en) Stefano Piccardi, « Religiosità urbana : Notre Dame de Pentecôte, Paris la Défense », L'Arca, no 183,‎ , p. 22–29 (ISSN 0394-2147).
  • (en) Andrew Ayers, chap. 27.2 « Notre-Dame-de-la-Pentecôte », dans The Architecture of Paris : An Architectural Guide, Stuttgart & London, Axel Menges, , 415 p. (ISBN 3-930698-96-X), p. 311 [lire en ligne].
  • M. Feldmann, M. Baitinger et B. Vaudeville, « Le grand écran de verre de la nouvelle église « Notre Dame de Pentecôte » à Paris-La Défense », Revue Construction métallique, no 2,‎ , p. 40-55

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier