Nukufotu

île de Wallis-et-Futuna

Nukufotu
L'île aux oiseaux (mul)
Nukufotu (premier plan) et Nukuloa vus du ciel (l'île principale de Wallis à l'arrière-plan), à marée haute.
Nukufotu (premier plan) et Nukuloa vus du ciel (l'île principale de Wallis à l'arrière-plan), à marée haute.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 13° 11′ 07″ S, 176° 12′ 16″ O
Administration
Collectivité d'outre-mer Wallis-et-Futuna
Autres informations
Fuseau horaire UTC+12
Géolocalisation sur la carte : Wallis
(Voir situation sur carte : Wallis)
Nukufotu
Nukufotu
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Nukufotu
Nukufotu
Île en France

Nukufotu est un îlot de Wallis-et-Futuna, située dans le nord du lagon de Wallis. Il est surnommé « l'île aux oiseaux » en raison des nombreux oiseaux qui viennent y nicher[1].

Toponymie modifier

Nukufotu signifie « la terre qui apparaît » (nuku « terre »[2], fotu « apparaître »[3]). On retrouve à Tonga un lieu avec le même nom et une signification similaire (« la terre en vue »)[4].

Géographie modifier

Nukufotu est situé au nord du lagon de Wallis et dépend du district de Hihifo. Les îlots de Nukuloa et Nukula'ela'e se trouvent à proximité. Il est l'îlot le plus septentrional de Wallis. Avec Nukula'ela'e, c'est un des îlots (motu) de Wallis possédant un relief caractéristique[5]. Son point le plus haut s'élève à 61 mètres[6]. Il est composé de roches volcaniques[7] basaltiques.

Biodiversité modifier

Nid de fous bruns à Nukufotu en septembre 2016.

Faune modifier

Parmi les oiseaux présents à Nukufotu, on trouve le noddi noir. D'après une étude des oiseaux marins à Wallis menée de 2016 2019, « les forêts des îlots Nukufotu et Nukuloa (...) pourraient constituer un site remarquable au niveau mondial pour la reproduction de cette espèce ». On trouve également des colonies de fous bruns, de fous masqués, de fous à pieds rouges et de noddis bruns[8]. De tous les îlots de Wallis, Nukufotu est celui où le plus grand nombre d'oiseaux marins ont été observés[8].

Toutefois, plusieurs espèces invasives ont été répertoriées, comme le rat ou la fourmi folle jaune (présente en 2019 et absente en 2008-2009)[8].

Flore modifier

La flore de Nukufotu se caractérise par une forêt et un sous-bois. On y trouve des Barringtonia, Pisonia grandis, Thespesia, Cordia, Erythrina, Macaranga, Hibiscus tiliaceus, Premna, et en sous-bois des Randia, Ipomea macrantha, des fougères Asplenium nidus, Microsorum et Nephrolepis[9].

En 2021, une mission est menée pour éliminer la liane du diable (Epipremnum aureum), espèce invasive[1].

Tradition orale modifier

D'après la tradition orale wallisienne, le dieu Tagaloa résiderait sur l'îlot, d'où il protège l'ensemble d'Uvea[5]. L'îlot aurait été créé par des démons[Note 1] venus voler des rochers sur l'îlot de Faioa, devenus ensuite Nukufotu et Nukula'ela'e. Des récits font également état de démons résidant sur l'îlot : en voulant voler de la terre à Kolopopo, dans le sud de Wallis, ils échouent et créent les îlots de Nukuafo et Nukutapu[5]. Néanmoins, l'anthropologue Raymond Mayer note que les récits de vols de terre, très nombreux, se ressemblent et paraissent se transposer à tous les îlots de Wallis, sans forcément reposer sur une base toponymique précise[5].

D'autres récits rapportent la présence de démons au sommet de Nukufotu, qui en gardent l'accès : plusieurs personnes montant tout en haut ne peuvent redescendre, car les pierres sont devenues soudainement glissantes[5]. Mayer relate également la présence d'un tanoa, récipient utilisé pour préparer la boisson cérémonielle du kava. Selon les récits, ce tanoa se trouve soit à Nukufotu, soit à Nukula'ela'e[5].

Galerie d'images modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les démons (en wallisien temonio) sont souvent d'anciennes divinités transformés en entités maléfiques par la religion chrétienne.

Références modifier

  1. a et b « Wallis : l'île aux Oiseaux Nukufotu envahie par la liane du diable », sur Wallis-et-Futuna la 1ère (consulté le )
  2. « Entries for NUKU.1 [FJ] Earth, land », sur pollex.shh.mpg.de (consulté le )
  3. Karl Rensch, Tikisionalio Fakauvea-FakafalaniDictionnaire wallisien-français, Canberra, The Australian National University, (lire en ligne), p. 124
  4. (en) Edward Winslow Gifford, Tongan Place Names, The Museum, (lire en ligne), p. 178
  5. a b c d e et f Raymond Mayer, Les transformations de la tradition narrative à l'Ile Wallis (Uvea). — Essai sur les lois de transformation des contenus narratifs (Thèse de doctorat de 3e cycle en ethnologie, Université de Lyon 2), Lyon, (lire en ligne), p. 84, 102, 106
  6. Michel Allenbach, Mission d'expertise sur l'érosion du linéaire côtier de l'île de Wallis : évolution naturelle et anthropisation, gestion et aménagement littoral, Université de la Nouvelle-Calédonie, laboratoire de géosciences, , 24 p. (lire en ligne), p. 5
  7. Elisabeth Worliczek, La vision de l’espace littoral sur l’île Wallis et l’atoll Rangiroa dans le contexte du changement climatique : Une analyse anthropologique de la perception des populations locales (Thèse de doctorat en Anthropologie), Université de la Nouvelle-Calédonie/Universität Wien, , 503 p. (DOI 10.6098/2013NCAL0049, lire en ligne), p. 24
  8. a b et c Les oiseaux marins de Wallis et Futuna : Un patrimoine à préserver restaurer et étudier, Nouméa, , 4 p. (lire en ligne)
  9. Jean-Yves Meyer, Rapport de mission sur l’ile d’Uvea (Wallis & Futuna) du 6 au 17 novembre 2007 : inventaire préliminaire de la flore vasculaire secondaire, (lire en ligne), p. 24

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