Nutri-score

système d'étiquetage nutritionnel
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Le Nutri-score est un système d'étiquetage nutritionnel à cinq niveaux, allant de A à E et du vert au rouge, placé sur le devant des emballages alimentaires, établi en fonction de la valeur nutritionnelle d'un produit alimentaire. Il a pour but d'aider les consommateurs à reconnaitre la qualité nutritionnelle globale des aliments et de les aider à comparer les aliments entre eux, afin de favoriser le choix de produits plus favorable à la santé et ainsi de participer à la lutte contre les maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, certains cancers, l'obésité et le diabète[1].

Le Nutri-score « A » désigne les aliments les plus sains.

Proposé en par les chercheurs universitaires — de l'équipe de recherche du Pr Serge Hercberg de l'université Sorbonne-Paris-Nord — et mis en place à l'initiative du gouvernement français par Santé publique France en dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé[2], il est ensuite repris dans d'autres pays comme la Belgique, l'Espagne, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse, et son utilisation est recommandée par le Centre international de recherche sur le cancer[3] et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et soutenue par le Groupe de travail sur la promotion de Nutriscore de la Fédération mondiale des associations de santé publique (WFPHA), préparé avec la Société française de santé publique[4].

Des études scientifiques comparatives ont montré que dans les douze pays et pour les trois catégories d'aliments étudiés, le Nutri-score obtient les meilleurs résultats, suivi du MTL (Multiple Traffic Lights), du HSR (Health Star Rating System (en)), du symbole d'avertissement et des RI (Reference Intake (en)) en termes de compréhension par le consommateur de la qualité nutritionnelle des aliments, et ce dans des environnements socio-culturels différents[a].

En , la réglementation de l'Union européenne concernant l'étiquetage nutritionnel datant de [5] ne permet à un État que de recommander un type d'étiquetage graphique sans pouvoir l'imposer[6].

Fin , les autorités compétentes des pays ayant adopté le Nutri-score annoncent que son algorithme va évoluer pour promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé[7].

Méthode de calcul du score

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Le score est calculé par un système de points, le score le plus faible étant le meilleur[8],[9].

Mais le score d'un produit acheté avec une cuisson incomplète et dont la cuisson est terminée par le consommateur, comme des frites précuites surgelées, sera nettement meilleur que celui qu'obtiendra le même produit après cuisson dans un bain d'huile de friture. L'huile d'olive vierge, même de très bonne qualité, était initialement cotée D, car cet aliment, comme toute autre huile alimentaire, est naturellement très gras et très calorique ; des corrections d'algorithme ont toutefois remonté cette note à C en et à B en (pour application en )[10],[11].

Une évolution des calculs est mise en place à partir du , ce qui durcit les résultats[12].

Quatre catégories sont mises en place avec des algorithmes différents :

  • boissons ;
  • fromages ;
  • matières grasses ;
  • autres aliments.

Les résultats du calcul donnent une valeur comprise entre –15 et +40[13] :

Étiquette Lettre Couleur Score
A Vert –15 à –2
B Vert clair –1 à +3
C Jaune +4 à +11
D Orange +12 à +16
E Rouge +17 à +40

Éléments défavorables au score

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Éléments favorables au score

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Pour calculer la teneur en fruits et légumes, les féculents (tels que pomme de terre, patate douce, taro, manioc dont tapioca) ne sont pas pris en compte[14].

Pour les fromages, la teneur en protéines est toujours prise en compte car celle-ci est liée à celle en calcium[15].

Historique

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En France, l'idée d'un système d'étiquetage de ce type est proposée dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS). En , le président de cet organisme, Serge Hercberg, remet un rapport dans ce sens à la ministre de la santé[16]. Une pétition sur Change.org récolte également 250 000 signatures pour l'adoption du Nutri-score[2]. Par la suite, la loi de modernisation du système de santé du inscrit dans le droit « la possibilité de recommander un système d'étiquetage nutritionnel pour faciliter le choix d'achat du consommateur, au regard de la composition nutritionnelle des produits ». C'est ainsi que le Nutri-score est élaboré avec des représentants des industriels, des distributeurs, mais aussi des consommateurs, des autorités sanitaires et des scientifiques[17].

Début , une étude démontre que la mise en place de cet outil a poussé les industriels à améliorer leurs notes et donc, a eu un impact positif, direct et rapide, sur la qualité de leur produits[18].

Adoption par les consommateurs

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L’efficacité d'un tel système se mesure par l'acceptabilité, la compréhension et in fine l'orientation d'achat par les consommateurs de produits de meilleure qualité nutritionnelle, sur la base de l’étiquetage nutritionnel en face-avant des emballages des produits agroalimentaire vers des choix plus favorables à la santé.

Des études en situation réelle[b] sont menées sur les effets sur les comportements, quelque temps après l'adoption du Nutri-score, dans différents pays et sur différentes catégories de population :

  • une enquête du cabinet Nielsen fin montre, sur 92 000 produits étudiés, une légère progression des ventes pour les produits classés A et B par rapport à ceux classés C et D qui reculent[19] ;
  • sur le consentement-à-payer (CAP) des consommateurs à faible revenu pour des produits de meilleure qualité nutritionnelle en [c] ;
  • sur les achats en en Colombie pour des produits plus sains[d] ;
  • sur les choix de goûters au sein de la dyade mère-enfant en [e] ;
  • sur la qualité nutritionnelle des achats alimentaires d'étudiants français en [f].

Adoption par pays

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Carte d'Europe montrant les positions par État :
  • Gouvernement favorable
  • Industriels volontaires favorables
  • Gouvernement défavorable

Dans l'Union européenne, il ne peut pas être imposé aux industriels en raison du règlement européen de concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires[20],[21],[22],[23]. L'industrie agroalimentaire aurait dépensé 1 milliard d'euros en lobbying à cette fin[24]. Cependant, la Commission doit remettre au Parlement européen et au Conseil pour le un rapport sur l'opportunité de poursuivre l'harmonisation de l'étiquetage nutritionnel[21].

En , des associations de consommateurs au niveau européen[25], soutiennent une initiative citoyenne européenne pour proposer à la Commission européenne que le Nutri-score devienne obligatoire[26]. Des études sont conduites en parallèle dans des pays comme l'Allemagne pour évaluer la pertinence de ce système[g].

Belgique

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Nutri-score affiché sur un produit et sur l'étiquette électronique dans un supermarché Delhaize (Belgique).

En , la ministre de la Santé annonce qu'il sera adopté en Belgique[27]. Le , le Nutri-score est officiellement adopté[28].

Colruyt et Delhaize ont commencé à l'appliquer progressivement sur leurs marques distributeurs vers [29]. Colruyt l'indique également pour tous les produits (toutes marques confondues) sur son site web[30]. Delhaize propose dans son application mobile une fonction qui permet d’afficher le score de la plupart des produits en scannant leur code-barres[31]. Danone prévoit de l'ajouter sur ses produits laitiers frais à partir de [29]. La société Carrefour se limite quant à elle à une application mobile[29].

Espagne

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En , la ministre espagnole de la santé, María Luisa Carcedo, annonce la mise en place du système Nutri-score, sur la base du volontariat[32].

Malgré une opposition de l'industrie agroalimentaire qui a tenté de bloquer et de retarder la mise en place de ce dispositif[33],[2],[34], son utilisation sur les emballages alimentaires est autorisée et encadrée par la loi de modernisation du système de santé adoptée en . Celle-ci recommande aux fabricants et distributeurs de s'engager dans une démarche volontaire d'utilisation de ce système d'étiquetage[35]. Un arrêté ministériel est ensuite signé en pour fixer la forme de présentation du Nutri-score[36].

Les entreprises Intermarché, Leclerc, Auchan et Fleury Michon se sont engagées en à mettre en place le Nutri-score sur l'ensemble des produits de leurs marques[37],[38]. En revanche, d'autres entreprises comme Coca-Cola, Mars, Mondelēz, PepsiCo et Unilever ont annoncé être opposées au Nutri-score et vouloir adopter un système concurrent qui, d'après l'UFC-Que Choisir, « [va] contre l'intérêt des consommateurs en les empêchant de comparer les produits »[37],[38]. Le , trente-trois entreprises de l'agro-alimentaire et de la distribution ont annoncé leur engagement à mettre le Nutri-score sur leurs produits[39]. Nestlé, après avoir été du côté des opposants, déclare en qu'il se rallie au Nutri-score[40] (pour éviter un étiquetage plus strict comme au Mexique[41]). Kellogg's annonce début l'adopter sur l'ensemble de ses produits pour fin 2021[42]. En , plus de 200 marques en France affichent le Nutri-score sur 5 400 produits du commerce et plus de 12 000 de l'e-commerce[43]. PepsiCo, elle aussi, annonce finalement le son engagement en faveur de l'étiquetage nutritionnel pour une mise en place à partir du mois d'[44].

Le site internet de données alimentaires Open Food Facts calcule le Nutri-score pour les produits présents dans sa base de données même lorsque le fabricant a choisi de ne pas utiliser le dispositif[45].

L'Assemblée nationale adopte en une proposition de loi rendant obligatoire la mention du Nutri-score dans les annonces publicitaires (internet, télévision et radio), obligation à laquelle les annonceurs peuvent cependant déroger moyennant une contribution financière à l'Agence nationale de santé publique. Cette loi devrait entrer en vigueur au plus tard le [46].

En , 90 % des consommateurs ont un avis favorable sur le nutri-score et 40 % ont acheté un produit « nutriscoré » contre 14 % un an plus tôt[43].

En , de nombreuses multinationales dont les produits sont désormais mal classés engagent un mouvement de suppression de ces étiquettages[47].

En Suisse, sans être obligatoire, le Nutri-score est soutenu par la Fédération romande des consommateurs et, depuis , par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires[48],[49],[50].

Au mois de , Migros décide d'abandonner le Nutri-score, jugé trop coûteux, après l'avoir introduit pour toutes ses marques propres en [51]. Tant la Fédération romande des consommateurs (FRC) que son pendant en Suisse alémanique (Schweizerisches Konsumentenforum (KF)) ont réagi négativement à cet abandon, dénonçant une mauvaise nouvelle pour la santé des consommateurs. L'autre grand distributeur en Suisse, Coop, n'a jamais adopté ce système, et annonce à la suite du renoncement de Migros, qu'il ne compte pas changer de politique à ce sujet. Par contre, figure le Nutri-score sur la nourriture et les boissons de la marque Nestlé qui sont vendues chez Coop. L'entreprise laitière Emmi déclare deux jours après Migros vouloir se passer également du Nutri-Score sur ses emballages. Dans la foulée de ces annonces, Aldi, présent en Suisse depuis , et Lidl, présent en Suisse depuis , déclarent quant à eux vouloir continuer à miser sur le Nutri-Score, voire à le développer[52].

Évaluation

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Le but du Nutri-score est de donner une information très simple à comprendre, comme un feu de circulation.

En , cédant aux demandes de l'industrie agroalimentaire qui souhaite retarder le projet de Nutri-score, le ministère français de la Santé accepte de mener une étude comparant plusieurs systèmes d'étiquetage[33]. Le comité de pilotage et le comité scientifique de l'étude comprennent des représentants de l'industrie agroalimentaire et de grande distribution, alors que le professeur Serge Hercberg n'y est pas nommé sous prétexte qu'il a développé le Nutri-score pour le ministère de la Santé[33]. Lancée en , l'étude est menée dans soixante supermarchés de quatre régions de France et sur une période de dix semaines pour comparer le Nutri-score, SENS, Nutri-Couleurs (en anglais Traffic light rating system (en) adopté au Royaume-Uni depuis plusieurs années) et Nutri-repères (améliorant le système des « Repères nutritionnels journaliers », adopté par l'industrie agroalimentaire depuis plusieurs années)[53].

Les algorithmes utilisés pour le calcul de deux scores synthétiques (Nutri-score et SENS) ont été validés par l'ANSES[53].

  • La base du Nutri-score est le score de la Food Standards Agency du Royaume-Uni[54]. Un score faible indique un bon produit ce qui est particulièrement intéressant pour les ménages à faible revenu, qui sont justement ceux ayant la moins bonne alimentation, la nourriture industrielle étant généralement plus économique mais aussi plus grasse et plus sucrée[55],[53],[56],[57].
  • Le système SENS, promu par la grande distribution, est jugé moins efficace que le Nutri-score par le gouvernement français[56],[58].
  • Nutri-repères utilise une représentation en colonnes de la contribution d'un produit aux repère nutritionnel journalier et est plus complexe à comprendre que le nutri-score[58].

Études scientifiques

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Deux études scientifiques publiées en confirment « le lien entre la consommation d'aliments gras, salés, sucrés et transformés et le risque de cancer ». Le professeur Serge Hercberg estime que l'étude montre la pertinence du Nutri-score[59].

En , une étude de chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique, du Conservatoire national des arts et métiers et de l'Université Sorbonne Paris Nord, en collaboration avec des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer, publiée par l'INSERM dans le British Medical Journal, montre que la consommation d'aliments moins bien classés est associée à une mortalité accrue. Portant sur plus de 500 000 personnes suivies entre et , elle montre des résultats « significatifs après la prise en compte d'un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie »[h].

D'après un rapport publié en par le Centre international de recherche sur le cancer et basé sur deux analyses des données de l'étude EPIC (celles ci-dessus), la consommation d'aliments ayant une qualité nutritionnelle faible selon le FSAm-NPS (dont le Nutri-score est issu) pourrait augmenter le risque de cancer et la mortalité liée au cancer, aux maladies des systèmes circulatoire, respiratoire et digestif[60].

En , une méta-analyse[i] portant sur l'impact des étiquetages nutritionnels sur emballage (front-of-package nutrition labelling, FOPL) sur le choix des consommateurs, trouvait pour le Nutri-score une réduction de la probabilité de sélectionner des produits moins sains. Elle notait aussi les associations suivantes pour les produits achetés :

  • augmentation de la qualité alimentaire globale de 7,9 % ;
  • réduction de 6 % de l'énergie ;
  • réduction de 7,8% du sel/sodium ;
  • réduction de 15,7 % de gras ;
  • réduction de 17,1 % de gras saturé ;

Elle rajoute en outre que « les labels de code couleurs sont plus efficaces pour orienter l'achat vers des produits plus sains, tandis que les labels d'alerte ont l'avantage de décourager l'achat de produits malsains ».

Concernant la nouvelle version du Nutri-Score, la consommation d’aliments moins bien classés au Nutri-Score est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires[61],[62],[63],[64], selon des chercheurs de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (CRESS-EREN), équipe mixte de l’INSERM, d’INRAE, du CNAM, de l’Université Sorbonne-Paris-Nord et de l’université Paris-Cité, en collaboration avec des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (OMS-CIRC). Étude publiée en , menée au sein de la cohorte européenne EPIC. Au total, 345 533 participants de la cohorte, répartis dans 7 pays d’Europe et suivis pendant 12 ans ont été inclus dans les analyses.

Critiques

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Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) en , la pertinence nutritionnelle des systèmes d'information nutritionnelle analysés (Nutri-score compris) n'est pas démontrée. L'ANSES conclut que « la mise en œuvre d'un SIN (système d'information nutritionnel) pertinent apparaît comme une mesure d'accompagnement, dans le continuum nécessaire entre actions d'éducation, d'information et d'encadrement réglementaire[65] ».

Du point de vue juridique, le Nutri-score soulève des questions de compatibilité avec le droit de l'Union et de justification[66] indépendamment de sa validité scientifique. Comme pour toute information qui apparaît sur l'emballage d'un aliment[67], le nutriscore est soumis à la réglementation de l'Union européenne concernant l'étiquetage nutritionnel datant de [5].

Pour améliorer son calcul

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Selon l'association Test-Achats, qui est favorable au nutri-score[68], un point faible est qu'il ne tient pas compte de la présence d'additifs (édulcorants, colorants, conservateursetc.), ni de la taille des portions[69].

En , plusieurs centaines de scientifiques européens appellent la Commission européenne à adopter dès que possible le Nutri-Score[70],[71]. Dans son rapport de , le CIRC recommande l'adoption du Nutri-Score[60].

En , l'agence veut faire passer le pruneau d'Agen du score A au score C, à cause de la trop grande quantité de sucre pour 100 g. L'AOP et les producteurs critiquent cette décision et font valoir que le sucre présent dans les pruneaux est d'origine naturelle (fructose), et qu'il ne s'agit pas de sucre ajouté, risquant de dégrader le produit.

Compensation

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Paquet de céréales mexicain avec avertissements « excès de calories » et « excès de sucre ».

Le Nutri-score permet de compenser une trop forte teneur en éléments négatifs par des éléments positifs[41]. Par exemple, en rajoutant des légumes ou des fibres pour obtenir un score plus favorable[41].

Selon une étude de l'Organisation panaméricaine de la santé en , les systèmes d'étiquettes noires sur la face avant de l'emballage d'aliments à teneur excessive en graisses, sucre, sel et calories aident la population à éviter les aliments malsains ; alors que les systèmes avec compensation, comme le Nutri-score, ont un impact plus faible[41],[72].

Contre son existence

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Les mêmes groupes de l'industrie agroalimentaire qui s'opposent au nutri-score (Ferrero, Lactalis, Coca-Cola, Mars, Mondelez, Kraft Heinz…)[73] l'accusent de « stigmatiser » leurs produits[37]. Par exemple, les grands industriels du lait se sont associés dans un « Centre de recherches et d'informations nutritionnelles[74] », qui multiplie les conférences de presse pour discréditer les mesures de santé « contraires aux intérêts financiers du lobby du lait[75] ».

En , Philippe Palazzi, le président-directeur général de Lactalis, affirme que le nutri-score « propose une information théorique, qui ne restitue pas avec justesse la qualité des produits Lactalis[76] ». Cependant, d'après l'INRAE, une note plus favorable pour les produits consommés en petite quantité risquerait d'augmenter la taille des portions consommées[77].

La Confédération générale de Roquefort, regroupant des fabricants du fromage de Roquefort, constate que la note de près de 90 % des fromages traditionnels oscille entre D et E, affirme qu'il n'y aurait pas, selon elle, de surconsommation de fromage en France, et que des produits industriels peuvent être notés A ou B. Elle demande alors à ce que ses producteurs en soient exemptés[78],[79].

En Italie, le nutri-score est combattu par les lobbies patronaux et une partie de la classe politique, notamment de droite et d'extrême droite, qui estiment qu'il pénalise injustement certains des produits emblématiques du pays. En , l'Autorité de la concurrence italienne a ainsi contraint Carrefour Italie à limiter l'affichage du logo Nutri-score. Selon Serge Hercberg, épidémiologiste de la nutrition à l'origine du Nutri-score, celui-ci fait l'objet d'une instrumentalisation politique en Italie[80]. La présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, entraîne plusieurs pays à rejoindre son opposition au Nutri-score : la Roumanie, la Tchéquie, la Grèce, la Lettonie, la Hongrie et Chypre. Les efforts de lobbying de l'Italie retardent ainsi la présentation du Nutri-score au Parlement européen. Pour Karl Laske, il s'agit du reflet d'une politique gastronationaliste[81].

Notes et références

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