Une officine politique est un « endroit où se trame quelque chose »[1]. Il s'agit généralement d'une organisation ou d'un rassemblement occulte et secret. Le terme est connexe à celui de cabinet noir.

Description

modifier

Une officine peut tout aussi bien être une agence de détectives, une entreprise de sécurité privée ou un cabinet d’intelligence économique[2]. Le propre de l'officine politique est d'intervenir dans le monde politique. Elle agit de manière cachée. Elle peut avoir un rôle opérationnel tout comme faire du renseignement[3].

Histoire

modifier

L'origine du terme est inconnue. Il apparaît dès un ouvrage de 1853 qui décrit comment le cabinet ministériel d'Adolphe Thiers avait rédigé pour lui un projet de loi[4]. Pour l’historien Jean Garrigues, « Les officines ont toujours existé ; traditionnellement, elles sont liées au sommet de l’État, à la police ou aux services de renseignement et participent à la manipulation ou à l’obstruction d’un dossier ».

L'Institut d'histoire sociale agit comme une officine politique pour la droite dans les années 1980[5].

Jean-Pierre Chevènement déclare, lors d'un entretien sur La Chaîne parlementaire : « On peut très bien soudoyer une personne, je connais l’existence d’officines louches »[2].

D'après Yves Bertrand, les officines, sous couvert de sécurité et de protection, font pour la plupart du renseignement et peuvent tuer professionnellement ou politiquement une personnalité[2]. Ces activités seraient aujourd'hui majoritairement passées dans le secteur privé[2].

Références

modifier
  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « officine » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. a b c et d Emmanuel Fansten, « Affaire DSK : la république des officines », sur slate.fr,
  3. Sébastien Laurent, Politiques du renseignement, Presses Univ de Bordeaux, (ISBN 978-2-86781-548-5, lire en ligne)
  4. P. L. Jacob, Histoire politique, anecdotique et populaire de Napoléon III: empereur des franca̧is et de la dynastie napoléonienne, Dufour, Mulat et Boulanger, (lire en ligne)
  5. Frédéric Charpier, Génération Occident, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-115751-2, lire en ligne)