Olivier Pozzo di Borgo
Olivier Vincent Napoléon Joseph Victor Pozzo di Borgo, né le à Paris et mort le à Alençon[1], est un professeur, historien, résistant et haut fonctionnaire français.
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Biographie
modifierLicencié ès-lettres à la Sorbonne en 1917, élève de l'École normale supérieure (promotion littéraire concours Ulm - 1919), Olivier Pozzo di Borgo sort huitième au concours de l'agrégation de philosophie en 1921[2], et obtient également celle de grammaire. Il devient professeur agrégé et enseigne la philosophie, successivement au Prytanée national militaire, à Niort, à Alençon, à Annecy, puis au lycée Hoche à Versailles[3],[4].
Historien également, il est spécialiste de l'époque bonapartiste et de Benjamin Constant.
Il donne au Cercle Fustel de Coulanges une étude sur l'université démocratique, la patrie et la paix[5], ainsi que des conférences aux étudiants d'Action française (AF) en Normandie, en 1935, sur l'hitlérisme, établissant que son principe essentiel est le racisme, menant à l'élimination et l'asservissement. Il aurait affirmé que le nationalisme intégral et la dynastie peuvent seuls assurer la sécurité de la France[6].
Dans un de ses articles donnés à L'École française, il critique le « pacifisme démocratique » et rend hommage à Charles Maurras : « (...) nous ne pouvons ni oublier ni taire le nom de celui qui a le plus contribué à nous refaire une conscience et à nous sauver du déshonneur: Charles Maurras »[7].
Il s'engage dans la résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Professeur de philosophie au lycée de Casablanca, il collabore au périodique Combat d'Alger et siège à la commission pour la réforme de l’enseignement, réunie à Alger à partir de mars 1944, du Conseil national de la Résistance. Il est promu directeur de l'enseignement du second degré du Commissariat à l'Éducation nationale du Gouvernement provisoire de la République française en 1944, puis inspecteur général de lettres le 1er mars 1945.
Il est le troisième président du Conseil supérieur d'enquête (CSE), institué par l’arrêté du 26 octobre 1944 et chargé de l'épuration des enseignants, à la suite de Léon Julliot de La Morandière et de Pierre Petot. Il se charge de centraliser les dossiers et de formule les propositions définitives, après complément d’enquête s’il le souhaite, avant que le ministre ne tranche[8],[9],[10],[11],[12].
Il collabore notamment au Monde ou à la Revue d'Histoire littéraire de la France. Le Monde publiera plusieurs de ses « libres opinions ».
En 1955, il participe à la première mouture de l'Union démocratique du travail, qui dénonce à la fois les Accords de Paris (1955), souhaitant le désarmement et la paix, et le rétablissement en France, « sous prétexte d'anticommunisme, d'un climat préfasciste », la « renaissance de la presse vichyssoise (...) qui développe les thèses racistes »[13]. Il cosigne une adresse au Parlement demandant de rejeter le projet d'extension des pouvoirs spéciaux en Algérie[14], des appels pour la paix en Algérie en 1957-58[15]. Il appelle à venir défiler silencieusement et se recueillir le dimanche 23 avril 1961, devant le mémorial du Martyre juif, à l'occasion du procès d'Adolf Eichmann[16].
Distinctions
modifierPublications
modifier- L'Université démocratique, la patrie et la paix..., Marmy, 1931
- Notes sur le problème de la sélection..., Marmy, 1932
- Mémoires sur les Cent-jours / par Benjamin Constant. Préface ; notes et commentaires de Olivier Pozzo di Borgo, Pauvert , 1961
- Benjamin Constant, écrits et discours politiques ; présentation, notes et commentaires par Olivier Pozzo di Borgo", Pauvert, 1964
- Choix de textes politiques / par Benjamin Constant ; présentation et notes par Olivier Pozzo di Borgo, Pauvert, 1965
- De Bonaparte et des Bourbons / par Chateaubriand ; présentation et notes par Olivier Pozzo di Borgo, 1966
Notes et références
modifier- Relevé des fichiers de l'Insee
- « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur cnrs.fr (consulté le ).
- L'Ouest-Eclair, 16 septembre 1936
- Biographie sur le site familial casa-longa.org
- L'Action française, 6 mars 1931
- L'Action française, 23 mai 1935
- L'Action française, 1er juillet 1937, "L'humanitarisme"
- L'Echo d'Alger, 4 janvier 1944, "A l'officiel"
- Claude Singer, L'université libérée, l'université épurée (1943-1947), Les Belles lettres, 1997, p. 32 et 181
- Jean-François Condette ( dir. ), Les écoles dans la guerre, Presses univ. du Septentrion, 2014 ( chap. 23 )
- Clémence Cardon-Quint, Lettres pures et lettres impures ? : les professeurs de français dans le tumulte des réformes : histoire d’un corps illégitime (1946-1981), Thèse de doctorat, Université Rennes 2/Université Européenne de Bretagne, 2010
- Yves Chevrel, Définir les lettres modernes: l'apport de la littérature comparée, dans la Revue de littérature comparée, 2010/4, n° 336
- Le Monde, 25 janvier 1955, Ibid., 3 février 1955, "L'Union démocratique du travail prend nettement parti contre les accords de Paris"
- Le Monde, 8 juillet 1957
- Le Monde, 7 février 1958
- Le Monde, 19 avril 1961
- Journal officiel de la République française (BnF-Gallica) n° 162 du 14/7/1937
Annexes
modifierBibliographie
modifier- François Lavergne, Rencontres et souvenirs, 2013
- André Zeller, Journal d'un prisonnier. Le témoignage d'un des quatre généraux du putsch d'Alger, Tallandier
- Jean-François Condette, Les Écoles dans la guerre: Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (XVIIe – XXe siècles), Presses universitaires du Septentrion, 2016
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :