Opération Boali

Opération militaire française en République centrafricaine

L'opération Boali est une opération menée en République centrafricaine par l'armée française. Lancée en , cette opération est prolongée tout au long des guerres civiles successives en Centrafrique, et se termine en 2013[1], à la suite du lancement de l'opération Sangaris. Il s'agit d'une des composantes des forces françaises hors de la métropole.

Opération Boali
Localisation Drapeau de la République centrafricaine République centrafricaine
Planifiée par Drapeau de la France France
Objectif Stabilisation de la Centrafrique
Date -
(10 ans, 8 mois et 18 jours)
Participant Drapeau de la France France

Histoire

modifier

En , en réponse à l'instabilité chronique en Centrafrique, la France lance une opération militaire visant à soutenir la mise en place de la Force multinationale en Centrafrique (FOMUC), force multinationale africaine en Centrafrique de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Il s'agit d'une déclinaison du programme français en Afrique intitulé RECAMP (Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix). Le rôle de l'opération Boali est aussi d'encadrer la formation militaire de l'armée centrafricaine[2].

Par la suite, pendant la première guerre civile, Boali vient également appuyer les opérations de l'armée régulière centrafricaine du régime de François Bozizé, dans le cadre plus large de la MINURCAT, contre les rebelles de l'UFDR. C'est par exemple le cas en à Birao, Ouanda Djallé et Sam Ouandja après son occupation un mois durant par les rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR)[3],[4].

Le dispositif est renforcé après la prise de pouvoir de la Seleka en pour protéger les ressortissants français à Bangui, capitale du pays. Les 500 hommes envoyés en renfort proviennent d'unités préalablement stationnées au Gabon. Les missions confiées aux 240 hommes à Boali viennent en appui de celles confiées à la MICOPAX, qui a succédé à la FOMUC en 2008, puis à la force Sangaris lors de son arrivée fin 2013, et préparant l'arrivée de la MISCA. Il s'agit notamment de sécuriser les abords de l'aéroport international de Bangui-M'Poko[2].

Forces en présence

modifier

La force de Boali comporte environ deux cents hommes depuis 2003. Ses effectifs ont varié en fonction de la situation du pays.

En 2006, son effectif est porté à trois cents avec l'arrivée de cent hommes supplémentaires le [5]. Il s'agit des hommes du 13e bataillon de chasseurs alpins, qui quittent le pays en 2008[6].

Le renforcement de Boali au début de l'année 2013 est l'œuvre du 1er régiment d'infanterie, stationné à Sarrebourg. À cette occasion, le lieutenant-colonel Demay prend le commandement de Boali[7]. Ce renforcement est complété par cinq cents hommes envoyés en renfort, en provenance d'unités préalablement stationnées au Gabon[2], venant s'ajouter aux deux-cent-quarante précédemment déployés. Les forces françaises au Gabon constituent la base arrière de Boali et assurent une part de sa logistique[8].

Commandement

modifier
  • À partir de  : lieutenant-colonel Demay, 1er RI
  • Jusqu'en  : colonel Yvan Gouriou, ancien chef de corps du 27e BCA[9]
  • À partir de  : colonel Vincent Tassel, chef de corps du 8e RPIMa

À partir de la fin 2013, le commandement opérationnel de Boali est soumis au commandement de Sangaris ; son commandant principal est alors le général de brigade Soriano[10].

Missions

modifier

Les missions de Boali ont varié au fil de temps. Néanmoins, les objectifs principaux de Boali sont demeurés la protection des ressortissants français et l'entraînement de l'armée centrafricaine[5].

Le rôle de cette force prépositionnée a joué un rôle d'appui important lors du déploiement de diverses forces internationales, en Centrafrique mais également au Tchad voisin. Boali a ainsi servi d'appui successivement ou simultanément au forces de la FOMUC, de la MINURCAT, de la MICOPAX, de l'EUFOR Tchad/RCA[11] lors de la première guerre civile centrafricaine. Lors des conflits suivants, elle sert d'appui logistique à Sangaris et à la MISCA.

Les détracteurs de la présence française en Centrafrique l'accusent d'avoir soutenu la rébellion Séléka en 2013 et lui imputent même une bavure, des soldats français ayant ouvert le feu sur un ou plusieurs véhicules de la FOMAC qui tentaient d’accéder à l’aéroport[12].

Notes et références

modifier
  1. Opérations achevées, site du ministère de la défense
  2. a b et c Ministère de la Défense, « L'Opération Boali », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
  3. Vincent Munié, « Jours tranquilles à Birao », sur survie.org, association Survie consulté le=22 avril 2014, .
  4. « Historique MINURCAT », sur www.operationspaix.net, Réseau de recherche sur les opérations de paix (consulté le ).
  5. a et b (en) Arnaud de La Grange, « Boali detachment recently reinforced », Le Figaro online,‎ (lire en ligne). Article mis à jour le 15 octobre 2007.
  6. François Cochet, Être soldat : De la Révolution à nos jours, Armand Colin, coll. « Vies d'autrefois », , 288 p. (ISBN 978-2-200-28707-8 et 2-200-28707-0, lire en ligne).
  7. H. G., « Centrafrique : Opération Boali », La Nouvelle Centrafrique (en ligne), reprenant Le Républicain Lorrain,‎ (lire en ligne).
  8. Pierre Pascallon, Pascal Chaigneau, Centre Maurice Hauriou pour la recherche en droit public et Club Participation et progrès, Conflictualités et politiques de sécurité et de défense en Afrique, L'Harmattan, , 268 p. (ISBN 978-2-296-96549-2 et 2-296-96549-0, lire en ligne), p. 177.
  9. ECPAD, Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense, « Transfert d’autorité du détachement BOALI », sur www.ecpad.fr, ECPAD, (consulté le ).
  10. Leparisien.fr, « Centrafrique : le général Soriano à la tête de l'opération française », Le Parisien (en ligne),‎ (lire en ligne).
  11. (en) Bjoern H. Seibert, Operation EUFOR TCHAD/RCA and the European Union's Common Security and Defense Policy, Strategic Studies Institute, , 126 p. (ISBN 978-1-58487-465-2 et 1-58487-465-1, lire en ligne).
  12. Yanis Thomas, « Centrafrique : retour sur une non intervention », sur survie.org, association Survie, (consulté le ).