Opération Southern Focus

opération militaire

L'opération Southern Focus était une opération militaire de bombardements aériens en Irak dans les mois précédant la guerre d'Irak.

Les zones d’exclusion aérienne en Irak.

L'opération modifier

L'opération visait à perturber le système de commandement et de contrôle militaire irakien. Elle comprenait des frappes aériennes sur les stations de répéteurs du réseau de câbles en fibres optiques utilisé pour les communications militaires irakiennes, ainsi que sur des centres de commandement, des radars et d'autres installations militaires importantes. Le centre de commandement de défense aérienne sur la base aérienne H-3 fut également frappé[1] le 5 septembre 2002 par une douzaine d'avions américains et britanniques[2] pour permettre aux aéronefs et aux forces spéciales de la coalition d'opérer librement dans l'ouest de l'Irak dès le déclenchement de l'invasion.

Localisation de la base aérienne H-3
H-3 AB
Voir l’image vierge
Localisation de la base aérienne H-3

Ces frappes, menées de juin 2002 jusqu'au début de l'invasion de l'Irak en mars 2003, étaient justifiées publiquement comme des ripostes à des violations d'une zone d'exclusion aérienne que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient imposée au-dessus du sud de l'Irak (opération Southern Watch). Mais le lieutenant général T. Michael Moseley, commandant des opérations aériennes de la guerre, a reconnu par la suite que les attaques pavaient la voie à l'invasion de l'Irak. Ces bombardements déclenchèrent un cercle vicieux qui fonctionnait tout à l'avantage des Américains : alors qu'ils bombardaient plus fréquemment, les défenses antiaériennes irakiennes ouvraient plus souvent le feu sur leurs appareils, ce qui leur fournissait une raison de mener plus de bombardements.

Combat aérien entre un drone Predator et un MiG-25 modifier

Des drones MQ-1 Predator étaient utilisés pour le renseignement et la désignation de cibles au laser. Après qu'ils eurent été menacés par des avions de chasse irakiens, un Predator fut équipé de missiles air-air Stinger dans l'espoir de surprendre et d'abattre un chasseur irakien. Le 23 décembre 2002, le Predator engagea ainsi le premier combat aérien entre un drone et un avion de chasse face à un MiG-25. Les deux appareils tirèrent leurs missiles sur l'autre, et le MiG-25 abattit le drone[1],[3].

Bilan de l'opération modifier

Au total, les forces de la coalition larguèrent 606 bombes sur 391 cibles dans le cadre de cette opération, au cours de laquelle les Irakiens ouvrirent le feu à 651 reprises sur des aéronefs alliés[1].

En réponse à deux questions parlementaires, le ministère de la Défense britannique a publié le nombre de ripostes faites par des avions de la coalition en état d'autodéfense dans la zone d'exclusion aérienne sud, et le tonnage d'armement largué[4] :

Mois Nombre de ripostes Tonnage d'armement (t)
Mars 2002 0 0
Avril 1 0,3
Mai 5 7,3
Juin 3 10,4
Juillet 5 9,5
Août 8 14,1
Septembre 10 54,6
Octobre 6 17,7
Novembre 10 33,6
Décembre 13 53,2
Janvier 2003 12 23,9

Pays participants modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Références modifier

  1. a b et c (en) Michael R. Gordon, « U.S. Air Raids In '02 Prepared For War in Iraq », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ) ; (en) Michael R. Gordon et général Bernard E. Trainor, Cobra II : The Inside Story of the Invasion and Occupation of Iraq, New York, Vintage Books, (1re éd. Pantheon Books, 2006), 727 p. (ISBN 978-1-4000-7539-3), p. 79-80
  2. (en) Michael Smith, « 100 jets join attack on Iraq », The Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Elizabeth Bone et Christopher Bolkcom, Unmanned Aerial Vehicles: Background and Issues for Congress, Congressional Research Service, 25 april 2003, p. 16 [lire en ligne]. Épisode The Predator de la série 60 Minutes II. Diffusé pour la première fois le 9 janvier 2003 sur le réseau CBS. Visionner l'épisode en ligne
  4. Réponses aux questions parlementaires posées par Menzies Campbell, House of Commons Written Answers Hansard du 27 novembre 2002 [lire en ligne (page consultée le 23 mai 2013)] et du 10 mars 2003 [lire en ligne (page consultée le 23 mai 2013)]

Liens externes modifier