Otto Bayard

Médecin valaisan, découvreur du dosage de l'iode dans le sel
Otto Bayard
Portrait de Otto Bayard
Biographie
Naissance
Loèche
Décès (à 75 ans)
Sierre
Nationalité Drapeau de la Suisse Suisse
Enfants Elsa de Chastonay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Thématique
Formation Université de Zurich et université de Fribourg-en-BrisgauVoir et modifier les données sur Wikidata
Titres docteur
Profession médecin

Otto Bayard, né le à Loèche et mort le à Sierre est un médecin et scientifique suisse. Il est le père de la prophylaxie par l'iode, ayant testé et dosé l'ajout d'iode au sel de cuisine afin de prévenir les carences en iode et le crétinisme[1],[2],[3].

Biographie modifier

Il fréquente le gymnase de Sarnen et les collèges de St-Maurice et de Sion. Il étudie ensuite la médecine aux universités de Zurich et Fribourg-en-Brisgau[4]. Sa thèse de doctorat, qu'il obtient en 1908[5], traite des réactions oculaires de Clamette sur les enfants atteints de tuberculose. Il étudie également à Dublin, et sert comme médecin sur des bateaux intercontinentaux.

Bayard s’installe ensuite comme médecin généraliste, d'abord à Zermatt, puis à Saint-Nicolas et Grächen. Son cabinet se situe pendant 35 ans en face du musée des guides de montagne, tout en haut de l'hôtel Lochmatter, dans le village de Saint-Nicolas.

Otto Bayard a eu quatre filles, dont trois sont devenues médecins. Sa fille Elsa de Chastonay (1918–2007), est la première femme valaisanne à diriger le département de pédiatrie d'un hôpital valaisan (celui de Sierre)[6].

Recherches modifier

Bayard en 1911 au Rotunda Hospital de Dublin.

En 1811, Bernard Courtois découvre à partir d'algues brunes (du genre Laminaris) de la mer du nord l'élément chimique iode. En 1895, Eugen Baumann isole l'iode présent dans la thyroïde et met en évidence son importance dans le fonctionnement de la glande. À partir de 1918, Otto Bayard conduit des essais pratiques dans les communes de la vallée de Zermatt : en ajoutant la bonne quantité d'iodure de potassium au sel de cuisine, il montre que le goître peut être traité de façon efficace, sans effets secondaires[7]. Il publie le résultat de ses recherches sous le titre « Contributions à la question de la thyroïde » ; elles ont porté sur l'ensemble des écoliers de Grächen, en particulier sur cinq familles suivies durant cinq mois, comprenant le boulanger de Bayard et même du bétail.

Bayard étend en 1920 le traitement à la commune de Törbel, qui confirme après six mois les résultats obtenus en 1918. Le , il communique ses recherches et conclusions à l'Office fédéral de la santé publique à Berne. Il continue ensuite le traitement durant douze mois à Grächen. En 1923, Bayard publie le fruit de ses recherches, titré « À propos du problème du goître » dans le Schweizerische Medizinische Wochenschrift.

Se basant sur les conclusions de Bayard, l'OFSP et la nouvelle Commission suisse du goitre recommandent en 1922 aux autorités des 25 cantons de volontairement ajouter entre 2.5 et 5 mg d'iodure de potassium par kilo de sel. Otto Bayard fait ainsi office de pionnier dans la création et la mise en place d'une prophylaxie par l'iode au niveau suisse[8], puis international[9].

En 1923, sur recommandation du professeur Ernst Wilczek et de Peter Dufour, Bayard est admis à la Société suisse de recherches naturelles, dont il démissionne en 1930. De 1936 à 1950, il a également publié plusieurs articles dans le domaine des soins infirmiers.

Publications modifier

Notes et références modifier

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Otto Bayard » (voir la liste des auteurs).
  1. Lucia Sillig, « L’iode, le crétin et les Alpes », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  2. P. Steiner, « Un grand bienfaiteur », L'Illustré,‎ (lire en ligne Accès libre)
  3. (de) Jonah Goodman, « Wie drei heldenhafte Ärzte die Schweiz vom Kropf erlösten » [« Comment trois médecins héroïques ont débarrassé la Suisse de son goitre »], Das Magazin (de),‎ , p. 10 (lire en ligne Accès payant)
  4. Georges Revaz, « Nos morts : le docteur Otto Bayard », Les échos de Saint-Maurice, vol. 55,‎ , p. 401-403 (lire en ligne [PDF])
  5. « Médecins. », Le Confédéré,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  6. Daniel Savioz, Joël Cerutti et Aline Savioz, Une histoire de la chirurgie en Valais, Sierre, Kniga Éditions, , 200 p. (ISBN 978-2-97-014030-6), p. 158
  7. Marie-France Vouilloz Burnier, « Bienfaits et méfaits de l'eau sur la santé : L'exemple du Valais aux XIXe et XXe siècles », Histoire des Alpes, no 13,‎ , p. 166 (lire en ligne)
  8. Claudine Als (trad. André Naon), « Crétinisme » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  9. « Remarques sur le goitre : En marge de la 4e conférence du goitre, Londres 1960 », La Source,‎ , p. 32 (lire en ligne [PDF])

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier