Début Réti
Au jeu d'échecs, le début Réti, ou ouverture Zukertort-Réti est une ouverture qui porte les noms de Richard Réti et de Johannes Zukertort. Ce début est caractérisé par le coup Cf3 joué au tout début de la partie — comme premier coup le plus souvent, mais, 1. g3 ou bien 1. c4 peuvent précéder Cf3, comme dans la partie Garry Kasparov-Anatoli Karpov ci-dessous — et ceci, sans que les Blancs jouent leur pion d à d4 (sinon, il y a transposition dans un autre début qui n'est plus une ouverture de flanc[1]).
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On parle d'un début de flanc pour décrire le début Réti, car les Blancs cherchent à contrôler le centre à distance sans l'occuper. Quant aux Noirs, ils peuvent choisir de jouer ou non le pion central d en d5 (il existe par exemple la variante de ce début 1. Cf3 d5 2. g3 Cf6 3. Fg2 g6 4. d3).
Comme l'indiquent les deux diagrammes ci-contre, deux grandes variantes du début Réti existent : Cf3 en combinaison avec le coup c4, et Cf3 en combinaison avec le coup g3 (les Blancs peuvent même jouer Cf3 + c4 + g3, comme dans la partie Richard Réti-José Raúl Capablanca ci-dessous).
Exemples de parties
modifier- Richard Réti-José Raul Capablanca, New York, 1924[2] (la première défaite de Capablanca en huit ans[3]).
L'ouverture anglaise, qui débute par 1. c4 sans se poursuivre par le coup d2-d4, est elle aussi un début de flanc, qu'il est parfois difficile de distinguer dans la pratique du début Réti. Ainsi, la partie Réti-Capablanca de 1924 à New York est parfois classifiée comme une anglaise, alors que c'est cette partie qui a lancé l'appellation « début Réti » ! Il en va de même pour la 24e partie du match de championnat du monde de 1987 entre Kasparov et Karpov : certains[4] l'appellent « partie anglaise, défense Azincourt[5] » alors qu'on y trouve bien par transposition l'ordre de coups 1. Cf3 d5 2. c4.
- Garry Kasparov-Anatoli Karpov, Championnat du monde 1987, 24e et dernière partie[6] que Kasparov devait absolument gagner pour conserver son titre.
1. c4 e6 2. Cf3 Cf6 3. g3 d5 4. b3 Fe7 5. Fg2 0-0 6. 0-0 b6 7. Fb2 Fb7 8. e3 Cbd7 9. Cc3 Ce4 10. Ce2 a5 11. d3 Ff6 12. Dc2 Fxb2 Dxb2 Cd6 14. c4xd5 Fxd5 15. d4 c5 16. Tfd1 Tc8 17. Cf4 Fxf3 18. Fxf3 De7 19. Tac1 Tfd8 20. d4xc5 Cxc5 21. b4! (bon coup) a5xb4 22. Dxb4 Da7 23. a3 Cf5 24. Tb1 Txd1+ 25. Txd1 Dc7 26. Cd3 h6?! (coup douteux[7]) 27. Tc1! Ce7? (mauvais coup[7]) 28. Db5! Cf5 29. a4 Cd6 30. Db1 Da7 31. Ce5!? (coup qui n'est pas sans intérêt, mais quelque peu risqué)[8] Cxa4??[9] 32. Txc8+ Cxc8 33. Dd1??[10] Ce7?[11] 34. Dd8+?[12] Rh7 35. Cxf7 Cg6 36. De8 De7 37. Dxa4 Dxf7 38. Fe4 Rg8 39. Db5! Cf8 40. Dxb6 Df6 41. Db5 De7 42. Rg2 g6 43. Da5 Dg7 44. Dc5 Df7 45. h4 h5? 46. Dc6 De7 47. Fd3 Df7 48. Dd6 Rg7 49. e4 Rg8 50. Fc4 Rg7 51. De5+ Rg8 52. Dd6 Rg7 53. Fb5 Rg8 54. Fc6 Da7 55. Db4 Dc7 56. Db7 Dd8?[13] 57. e5! Da5 58. Fe8 Dc5 59. Df7+ Rh8 60. Fa4 Dd5+ 61. Rh2 Dc5 62. Fb3 Dc8 63. Fd1 Dc5 64. Rg2 1-0 (le fou blanc ira inévitablement en e4 et prendra les pions noirs).
Notes et références
modifier- Ainsi, il peut par exemple y avoir 1. Cf3 d5 2. c4 dxc4 3. Ca3 ou bien 1. Cf3 d5 2. c4 dxc4 3. Da4+, mais 1. Cf3 d5 2. c4 dxc4 3. e3 peut transposer dans un gambit dame accepté par 4. Fxc4, 5. 0-0 et peut-être De2 et Td1 avant d4, comme le recommande John Donaldson dans A Strategic Opening Repertoire, Éd. International Chess Enterprises, 1998, 148 pages, (ISBN 978-1879479760), p. 3.
- (en) Partie commentée sur ChessGames.com
- Biographie de Capablanca
- Garry Kasparov dans Kasparov vs Karpov, p. 415, la considère comme une ouverture anglaise : « English Opening A14 » tandis que Karpov cite cette seule partie dans son chapitre sur le début Réti dans The Closed Openings in Action, p. 122.
- jeu de mots car à cet endroit a eu lieu une bataille entre la France et l'Angleterre, lors de la guerre de Cent Ans : « it is where the English meet the French », autrement dit, c'est là où la partie anglaise rencontre la défense française
- (en) Partie commentée sur ChessGames.com
- annotation de Nicolas Giffard dans Le nouveau guide des échecs, ed. Robert Laffont, coll. Bouquins, (ISBN 978-2-221-11013-3), 2009, page 640
- annotation de Raymond Keene, David Goodman & David Spanier dans Showdown in Seville: Kasparov-Karpov IV, ed. Batsford, (ISBN 0-7134-5657-4), 1987, page 122
- ce coup fait perdre un cavalier
- Kasparov manque Db5 pour le gain du cavalier et de la partie
- Cc5 maintenait une partie égale
- Fh5 était plus fort
- De5 était meilleur
Bibliographie
modifierNigel Davies, The dynamic Reti, Everyman Chess, 2004