Ouvrage de l'Annexe Sud de Coume

Ouvrage de l'Annexe Sud de Coume
Type d'ouvrage Petit ouvrage d'infanterie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Boulay
└─ sous-secteur de Narbéfontaine
Numéro d'ouvrage A 32
Année de construction 1931-
Régiment 160e RIF
Nombre de blocs 4
Type d'entrée(s) Entrée par un bloc (casemate)
Effectifs 194 hommes et 5 officiers
Coordonnées 49° 10′ 22″ nord, 6° 35′ 21″ est
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage

L'ouvrage de l'Annexe Sud de Coume est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Niedervisse, dans le département de la Moselle.

C'est un petit ouvrage mixte d'infanterie et d'artillerie, comptant quatre blocs. Construit à partir de 1931, il a été épargné par les combats de .

Position sur la ligne modifier

Faisant partie du sous-secteur de Narbéfontaine dans le secteur fortifié de Boulay, l'ouvrage de l'Annexe Sud de Coume, portant l'indicatif A 32, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre l'ouvrage de Coume (A 30) au nord et la casemate d'intervalle de Bisterberg Nord I (C 65) au sud, à portée de tir des canons de la casemate RFM[note 1] du Bois d'Ottonville (BCa 1)[1].

L'ouvrage est installé sur la cote 392, à la lisière sud du bois de Coume.

Description modifier

Créneaux du bloc 3.

L'ouvrage est composé en surface de quatre blocs de combat, dont l'un sert aussi de bloc d'entrée, avec en souterrain des magasins à munitions (M 2), des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtration de l'air, une usine électrique et une caserne, le tout relié par des galeries profondément enterrées. L'énergie est fournie par deux groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel Renault 6-115 (six cylindres, délivrant 54 ch à 750 tr/min) couplé à un alternateur. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

L'ouvrage devait recevoir en 2e cycle une entrée séparée à l'ouest ; il est l'un des deux seuls ouvrages du Nord-Est (avec le P.O. de Lembach) à être dépourvu de tourelle de mitrailleuses, c'est un des rares ouvrages du secteur équipé d'un peu d'artillerie.

Le bloc 1 est une casemate cuirassée d'infanterie, armée avec une cloche JM (jumelage de mitrailleuses) et une cloche GFM (guetteur fusil-mitrailleur). Le bloc est équipé d'une sortie de secours.

Le bloc 2 est une casemate cuirassée équipée avec une cloche JM, une cloche GFM et une cloche LG (lance-grenades).

Le bloc 3 sert en même temps d'entrée et de casemate mixte d'artillerie et d'infanterie, avec en sous-sol deux créneaux pour mortier de 81 mm, puis au-dessus un créneau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm) et un autre créneau pour JM, enfin sur les dessus sont installées deux cloches GFM.

Le bloc 4 sert de casemate cuirassée d'infanterie en même temps qu'observatoire, avec une cloche VDP (vue directe et périscopique), une cloche JM et une cloche GFM[2].

Histoire modifier

L'annexe sud de Coume, avec ses quatre blocs, était l'ouvrage le plus important de Coume. Il était servi par 200 hommes provenant essentiellement du 160e RIF, sous le commandement du capitaine Faucoulanche[3], qui avait également autorité sur l'ouvrage de Coume. L'architecture de l'ouvrage était étrange, avec des courbes et des chambres minuscules[3] ; les murs du bloc 3, qui servait d'entrée, étaient recouverts de fresques peintes par les soldats. Les soldats n'y étaient pas malheureux, s'estimant chanceux d'être au chaud et bien nourris[4]. Faucoulanche avait même désigné quatre hommes pour jardiner un demi-hectare de terrain afin d'améliorer l'ordinaire[4].

Après le début des hostilités, l'ouvrage n'a pas eu à combattre, les Allemands ayant contourné la ligne Maginot. À la suite de l'armistice du 22 juin 1940, l'ouvrage reçoit de l'état-major l'ordre de se considérer prisonnier des Allemands. Ceux-ci arrivent le au soir, et conduisent les Français à marche forcée en Allemagne le lendemain. La quasi-totalité de ces Français passera cinq années en captivité en Allemagne.

L'ouvrage aujourd'hui modifier

Si le gros œuvre est en bon état, les équipements ont souffert du vandalisme et des pillages. Cloches et cuirassements sont encore visibles en surface, mais pour des raisons de sécurité l'accès a été rendu impossible par le remblaiement des façades.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, le STG (Service technique du Génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.

Références modifier

  1. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 99.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 110.
  3. a et b « Annexe Sud de Coume », sur maginotlinie.net (consulté le ).
  4. a et b [PDF] Michaël Seramour, « L’iconographie du silence : expression pariétale des systèmes fortifiés contemporains lorrains et alsaciens », sur ftp://ftp.scd.univ-metz.fr/ (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

Liens externes modifier

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Descriptions et photos

Articles connexes modifier