Ouvrage du Billig

ouvrage de la ligne Maginot

Ouvrage du Billig
Les créneaux du Bloc 5
Les créneaux du Bloc 5

Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Thionville
└─ sous-secteur d'Elzange
Numéro d'ouvrage A 18
Année de construction 1930-
Régiment 167e RIF et 151e RAP
Nombre de blocs 8
Type d'entrée(s) Entrée mixte
Effectifs 521 hommes et 16 officiers
Coordonnées 49° 21′ 00″ nord, 6° 19′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage

L'ouvrage du Billig est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Budling, dans le département de la Moselle.

C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant huit blocs. Construit à partir de 1930, il a été épargné par les combats de , avant de subir des tests de destructions de la part des Allemands et des Américains.

Position sur la ligne modifier

Faisait partie du sous-secteur d'Elzange dans le secteur fortifié de Thionville, l'ouvrage du Billig, portant l'indicatif A 18, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre d'une part au nord-ouest la casemate CORF d'intervalle du Bois-de-Kœnigsmacker (C 52) et un blockhaus RFM[1] et d'autre part à l'est trois blockhaus RFM et la casemate CORF de Hummersberg Nord (C 53), à portée de tir des canons des gros ouvrages de Métrich plus loin à l'ouest et de Hackenberg plus à l'est[2].

Description modifier

L'ouvrage est composé en surface de sept blocs de combat et d'un bloc d'entrée, avec en souterrain une caserne, une cuisine, des latrines, un poste de secours, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, des magasins à munitions (plusieurs M 2) et une usine électrique, le tout relié par des galeries profondément enterrées. Ces galeries sont construites au minimum à 30 mètres de profondeur pour les protéger des bombardements. L'énergie est fournie par quatre groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SGCM GVU 33 (fournissant 120 chevaux à 500 tr/min)[3] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[4] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

Ce gros ouvrage a la particularité de n'être doté que de son entrée des munitions, devenu par la force des choses entrée mixte (les deux seules vraies entrées mixtes du Nord-Est sont celles de Vélosnes et du Chesnois). L'ouvrage n'a également pas reçu de magasin à munitions (M 1).

Équipage modifier

L'équipage de l'ouvrage constitué de 537 hommes (dont 16 officiers) sous les ordres du commandant Roy, appartenait aux 167e RIF et 151e RAP.

Historique modifier

Le Billig ne fit pas l'objet d'attaque importante de la Wehrmacht en 1940, mais subit d'importants dégâts pendant et après la guerre à la suite d'essais d'armement des Allemands et des Américains.

L'ouvrage a été restauré dans le cadre de la guerre froide, puis entretenu.

L'ouvrage aujourd'hui modifier

L'ouvrage est désormais à l'abandon. L'intérieur ayant été vandalisé et pillé, les accès à l'ouvrage (comme nombre de ses homologues) ont finalement été remblayés pour prévenir toute intrusion. Les parties supérieures ainsi que les vestiges du casernement extérieurs sont pour la plupart encore bien visibles de nos jours.

Notes et références modifier

  1. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, le STG (Service technique du Génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 87.
  3. La SGCM, Société Générale de Constructions Mécaniques, construisait des moteurs de marine à La Courneuve sous licence MAN. Les moteurs SGCM GVU 33 du Billig ont quatre cylindres, chacun avec 6 600 cm3 de cylindrée (un alésage à 200 mm et une course de 330 mm).
  4. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindres (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
  5. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 98.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

Liens externes modifier

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Descriptions et photos

Articles connexes modifier