Pépin de Herstal
Pépin II de Herstal, dit Pépin d'Héristal ou d'Héristel[1] ou Pépin le Gros ou encore Pépin le Jeune[2] (né vers 645 à Herstal - mort le à Jupille-sur-Meuse), est maire du palais d'Austrasie et de Neustrie. Il est le fils d'Ansegisel (lui-même fils d'Arnoul de Metz), et de Begge d'Andenne, fille de Pépin Ier l'Ancien. Il est cité comme duc et gouverneur d'Austrasie. Il est le père de Charles Martel et le grand-père de Pépin le Bref.
Maire du palais Austrasie | |
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Duc |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Pépin d'Herstal |
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Fratrie |
Martin de Laon (en) |
Conjoints | |
Enfant | |
Parentèle |
Clotilde dite Doda (sœur possible) |
Biographie
modifierIl fait mettre à mort l'assassin de son père[3]. Il est cité pour la première fois vers 675 comme duc d'Austrasie et en compagnie de Martin, dux de Champagne, en lutte contre Ébroïn, maire du palais de Neustrie, mais ils sont vaincus en 679 à Laon et le duc Martin tué. Ébroïn est assassiné en 681 par un seigneur franc, Ermenfroi, qui se réfugie à la cour d'Austrasie. Après une période de paix troublée avec le maire de palais neustrien Waratton, la guerre reprend en 687, et Pépin, après avoir défait le maire Berthar à Tertry, prend le contrôle de tous les royaumes francs à partir de 690. Laissant l'Aquitaine de côté, il soumet ensuite les seigneurs de Saxe, de Frise, de Bavière et d'Alémanie[4]. L’autorité de Pépin fut acceptée difficilement. La Neustrie acceptait mal la domination de ce duc austrasien (Pépin nomma son fils Grimoald le Jeune Maire du palais en Neustrie) ; la soumission de la Bourgogne et de l’Aquitaine n’était que nominale ; dans le Sud et dans l’Ouest, les gouverneurs locaux avaient profité des guerres civiles pour étendre leur indépendance.
De plus, il délaisse son épouse Plectrude pour sa maîtresse Alpaïde et les partisans de chaque femme divisent la cour. Cette union est à l'origine de l'assassinat de Lambert, évêque de Tongres-Maastricht, futur saint Lambert, patron de Liège. En septembre d'une année sur laquelle les historiens ne parviennent pas à se mettre d'accord, 696 ou 705, Pépin II convie l'évêque dans son palais de Jupille, près de Liège, dans le but de lui demander de l'unir à Alpaïde. Pépin venait de répudier Plectrude mais l'évêque avait eu vent qu'un enfant était né hors mariage. Il refusa donc de les marier. Quelques jours plus tard, le , Lambert et ses neveux, Pierre et Andolet, sont assassinés par Dodon, frère d'Alpaïde, en représailles à son refus[réf. nécessaire].
La caractéristique du gouvernement de Pépin de Herstal fut le rétablissement des assemblées annuelles, situées au Champ de Mars. S’y traitaient majoritairement des questions militaires.
La conquête de la Frise cisrhénane est la grande entreprise de son « règne ». Durant la bataille de Wijk bij Duurstede (ou bataille de Dorestad) sur les rives du Rhin, il bat le roi Radbod Ier de Frise. Contrôlant l'embouchure de la Meuse et du Rhin, la région est cruciale pour l'économie franque. La méthode qu'il utilise inspire tous ses successeurs, jusqu'à Charlemagne lui-même : il lie en effet conquête militaire et christianisation. Il aide ainsi Willibrord dans ses efforts pour christianiser la Frise tout entière et y établir une hiérarchie ecclésiastique (création de l'évêché d'Utrecht).
À partir de la mort de Thierry III en 691, c'est lui qui fait et défait les rois. La dynastie mérovingienne n'est plus qu'un jouet entre les mains de celui qui prend le titre de princeps. Son pouvoir reste cependant personnel.
Pépin de Herstal meurt le et aurait été inhumé en l’abbaye Saint-Arnoul de Metz où reposait son évêque de grand-père et qui devint une nécropole carolingienne sous Charlemagne[5]. On peut noter qu'une stèle funéraire lui est dédiée dans l'église Sainte-Marie-du-Capitole de Cologne (Allemagne) où fut inhumée Plectrude. Une inhumation à Chèvremont, près de Liège, est également documentée[6].
Sa succession est disputée entre son petit-fils Théodebald, soutenu par sa grand-mère Plectrude, et son fils Charles Martel, fils d'Alpaïde. Le conflit menace la lignée pipinnide elle-même (les Grands de Neustrie se révoltent) mais Charles finit par l'emporter, établissant fermement la dynastie carolingienne.
Généalogie
modifierArnoul (° v. 582 † 641) évêque de Metz | Dode | Pépin de Landen (° v. 580 † 640) maire du palais d'Austrasie | Itte († 652) fondatrice de l'abbaye de Nivelles | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ansegisel († entre 648 et 669) dux et domesticus | Begge (° v. 620 † 693) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Plectrude | Pépin de Herstal (° v. 645 † 714) maire de palais | Alpaïde | |||||||||||||||||||||||||||||||||||
Drogon († 708) duc de Champagne | Grimoald II († 714) maire du palais | Charles Martel (° v. 688 † 741) maire du palais | Childebrand († 751) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Arnoul de Metz est l’ancêtre direct de Charles Martel au 4e degré, de Pépin le Bref au 5e degré, et de Charlemagne au 6e degré.
Notes et références
modifier- Tableau de l'histoire de France (Avec approbation et Privilège du Roi), Paris, Chez Lottin de Saint-Germain, 1784 (m dcc lxxxiv), 487 p. :
« Il y avoit alors en Austrasie un homme de tête et plein de courage, capable de faire une révolution dans un Etat. Cet homme étoit Pépin le Gros, autrement Héristel, l'aïeul de Pépin le Bref. »
- Généalogie de Pépin de Herstal sur le site FMG.
- Anselme de Sainte-Marie (Père Anselme), Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, t. I (lire en ligne), p. 22.
- Settipani 1993, p. 153-154.
- Le siège de la ville par Charles Quint en 1552 entraîna la destruction de l’abbaye. Tous les tombeaux encore existants, et leur éventuel contenu, furent transférés à l’intérieur de l’enceinte dans le couvent dominicain. En était-il ?
- Chèvremont : des murailles épaisses de deux mètres, vestiges d'une forteresse des ancêtres de Charlemagne - rtbf.be, le .
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Le Banquet de Jupille (1861), tableau d'Auguste Chauvin
Bibliographie
modifier- Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle Histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6), p. 153-161.
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne).
- Jean-Charles Volkmann, Bien connaître les généalogies des rois de France, Éditions Gisserot, , 127 p. (ISBN 978-2-87747-208-1).
- Michel Mourre, Le Petit Mourre. Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, (ISBN 978-2-04-732194-2).
- Stéphane Lebecq, Nouvelle histoire de la France médiévale, vol. 1 : Les origines franques, Ve – IXe siècle, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 201), , 317 p. (ISBN 2-02-011552-2).