Pacte d'acier

pacte militaire germano-italien signé le 22 mai 1939 scellant officiellement l'union des forces de l'Axe

Le Pacte d'acier (en allemand : Stahlpakt ; en italien : Patto d'Acciaio), à l'origine connu en tant que Pacte d'amitié et d'alliance entre l'Allemagne et l'Italie, est un pacte germano-italien signé le à Berlin par les ministres des Affaires étrangères allemand et italien, Joachim von Ribbentrop et Galeazzo Ciano. Le pacte militaire offensif scelle officiellement l'union des forces de l'Axe.

Pacte d'acier
Description de cette image, également commentée ci-après
Galeazzo Ciano, Adolf Hitler et Joachim von Ribbentrop lors de la signature du traité au Reichskanzlei de Berlin.
Pacte d'amitié et d'alliance entre l'Allemagne et l'Italie
Type de traité Alliance militaire et politique
Langues Allemand, Italien
Signé 22 mai 1939
Berlin, Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne
Expiration 1949 (officiellement)
1943 (officieusement)
Parties
Parties Drapeau du Royaume d'Italie Italie fasciste Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie
Signataires Drapeau du Royaume d'Italie Galeazzo Ciano Drapeau de l'Allemagne nazie Joachim von Ribbentrop

Le 1er septembre suivant, l'Allemagne attaque la Pologne et déclenche la Seconde Guerre mondiale, mais Mussolini, pressé par ses conseillers (dont Ciano) conscients de l'impréparation militaire de l'Italie, obtient de Hitler que l'Italie puisse se soustraire aux obligations découlant du pacte et opte pour la « non-belligérance ». Le , un pacte tripartite est signé par l'Allemagne, l'Italie et le Japon, qui forment l'Axe Rome-Berlin-Tokyo.

Le Pacte d'acier est formellement abrogé après la chute de l'Italie fasciste en 1943.

Contexte

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Bien que l'Allemagne et l'Italie se soient affrontées lors de la Première Guerre mondiale[1], les deux pays se sont rapprochés après que la Grande Dépression ait favorisé le développement du nazisme en Allemagne[1]. En effet, nazisme et fascisme partagent des principes similaires, et Hitler et Mussolini se sont plusieurs fois rencontrés pendant les années 30[2].

Le 23 octobre 1936, l'Allemagne et l'Italie se rapprochent en signant un protocole secret (en) ayant pour but de coordonner leurs politiques étrangères, notamment au niveau de la guerre d'Espagne, de la Société des Nations et de la crise d'Abyssinie[3].

Non-implication du Japon

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En 1931, l'armée japonaise envahit la Mandchourie, provoquant une crise diplomatique avec l'Union soviétique[1]. Afin de combattre la menace soviétique, le Japon signe avec l'Allemagne le pacte anti-Komintern en 1936[1]. Cependant, alors que le Japon souhaite instaurer avec l'Allemagne et l'Italie une forte alliance anti-soviétique, alors que l'Allemagne préfère instaurer une alliance anti-occidentale, notamment à ne pas avoir à combattre sur deux fronts en cas de guerre[4]. Pour cette raison, le Japon décide de ne pas signer le Pacte d'acier, et ne rejoindra les forces de l'axe qu'avec la signature du Pacte tripartite en 1940[4].

Contenu du traité

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Le traité oblige l'Allemagne et l'Italie à coopérer militairement et économiquement en cas de guerre, et à encourager la production d'armes des deux pays[5]. Le Pacte d'acier interdisait également aux deux parties de signer de paix séparée[6].

L'accord était basé sur le fait qu'aucune guerre n'allait éclater dans les trois ans après la signature du traité[6]: alors, lorsque l'Allemagne envahit la Pologne le , l'Italie n'est pas préparée pour la guerre et ne peut pas atteindre les exigences du pacte[7]. Ainsi l'Italie ne rejoint la Seconde Guerre mondiale qu'en juin 1940 avec la bataille des Alpes.

Protocoles secrets

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Les protocoles secrets du Pacte d'acier sont répartis en deux sections, qui n'ont pas été rendues publiques lors de la signature du traité[8].

La première section oblige les deux parties à accélérer leur coopération économique et militaire, tandis que la seconde les oblige à coopérer en termes de « presse, d'actualités et de propagande » afin d'améliorer l'image de l'axe Rome-Berlin[8]. Les deux pays doivent pour cela de nommer « un ou plusieurs spécialistes » dans la capitale de l'un et de l'autre, afin d'améliorer les relations entre les deux ministres des Affaires étrangères[8].

Dissolution

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L'article VII du traité indiquait que celui-ci était censé entrer en vigueur pendant dix ans, mais il ne le fut que pendant quatre ans[6]. En juillet 1943, les Alliés envahissent la Sicile. En conséquence, Mussolini est renversé (en) par 19 membres du Grand Conseil du fascisme, qui votent l'Ordre du jour Grandi. Le nouveau gouvernement de Pietro Badoglio signe l'armistice avec les alliés en septembre 1943, devenant non-bélligérant et cessant de fait l'implication de l'Italie dans le Pacte.

Bien que la République sociale italienne soit établie avec Mussolini à sa tête, celle-ci n'est en fait qu'un État fantoche de l'Allemagne : l'Italie ne participe donc au Pacte que de nom.

Articles connexes

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Références

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  1. a b c et d (en) World Media Rights, « The Road to War », sur web.archive.org, (consulté le )
  2. (en) Santi Corvaja, Hitler and Mussolini: The Secret Meetings, Enigma Books, (ISBN 978-0982491164), p. 13
  3. (en) Reinhard Stumpf, Germany and the Second World War (en), vol. VI : The Global War - Widening of the Conflict into a World War and the Shift of the Initiative, 1941-1943, Clarendon Press, , p. 144-160
  4. a et b (en) William Maltriach, Sumarai and Supermen, National-Socialist Views of Japan, Peter Lang Publishing, (ISBN 978-3-03-910303-4), p. 75
  5. (en) John Hiden, Germany and Europe (1919-1939), Routledge, (ISBN 978-1-317-89627-2), p. 187-188
  6. a b et c (en-US) United States Office of Counsel for Prosecution of Axis Criminality, « The Italo-German Alliance (May 22, 1939) », sur web.archive.org, (consulté le )
  7. (en) Victoria Belco, War, Massacre and Recovery in Central Italy (1943-1948), Université de Toronto, (ISBN 978-0-8020-9314-1), p. 37
  8. a b et c (en) « The Pact of Steel: The Pact of Friendship and Alliance Between Germany and Italy, May 24, 1941 », sur Historical Resources, (consulté le )

Liens externes

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