Palais de Galère

bâtiment de la municipalité de Thessalonique, Macédoine-Centrale, en Grèce
Palais de Galère
Présentation
Type
Partie de
Complexe de Galère (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Construction
Commanditaire
Patrimonialité
Site archéologique de Grèce (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Adresse
place Navarinou (en) Voir et modifier les données sur Wikidata
dème de Thessalonique
 Grèce
Coordonnées
Carte

Le palais de Galère (en grec moderne : Ανάκτορα του Γαλέριου) est un complexe monumental romain construit entre 298 et 299 à Thessalonique à la demande de Galère, alors César de l'empereur Dioclétien.

Historique modifier

Galère, alors césar de Dioclétien pour l'Orient dans le cadre de la Tétrarchie, qui possède un palais à Sirmium, sur le limes du Danube (en), décide d'établir une seconde capitale à Thessalonique dans les années 290. La ville bénéficie d'une situation favorable sur la mer Égée. La construction du palais débute en 298-299, en même temps que d'autres monuments alentour[1]. Le complexe palatial fut vraisemblablement la résidence de Galère entre 299 et 303 après J.-C., puis de 308 à la mort de l'empereur en 311[2],[3]. Il fut sans doute abandonné définitivement au VIIe siècle[4].

Les premières fouilles archéologiques, qui permirent de mettre au jour la vaste salle de l'Octogone[5], furent conduites en 1950. En 1962, la municipalité de Thessalonique engagea l'expropriation des camps de réfugiés qui existaient dans la zone et les recherches reprirent jusqu'en 1971[2],[6].

La zone du palais de Galère fit l'objet de plusieurs campagnes de restaurations entre 1993 et 2000, 2002 et 2006, puis entre 2011 et 2014[2].

Description modifier

Vestiges de l'Octogone.

Les ruines du palais se trouvent sur l'actuelle place Navarínou (en) (« place de Navarin »), dans le centre de Thessalonique. Elles font partie d'un ensemble romain qui comprend également l'hippodrome, l'arc de Galère et le mausolée de l'empereur[6],[7]. Il ne subsiste du palais d'environ 50 000 m2[8] que la partie sud-est, organisée autour d'une vaste cour carrée de 88 m de long et 47 m de large[8] entourée de quatre couloirs ornés de mosaïques, ouvrant au sud sur une grande porte qui menait au port de la ville. La plus imposante de ces ruines est l'Octogone, pièce remarquable par son architecture pouvant servir de salle du trône à l'empereur[6] ou d'immense triclinium[9]. Le sol y était recouvert de marbre de couleur. Le site comprend également les bains privés du palais avec leur citerne[6] et la salle basilicale, comparable en dimension à la basilique de Constantin de Trèves[10].

La maçonnerie générale de l'ensemble monumental est l'opus mixtum, alternant lits de moellons de pierres (opus vittatum) et de lits de briques (opus testaceum)[11]. Les mosaïques de l'atrium s'étendaient à l'origine sur 68 × 8,5 m. Seuls quelques fragments sont préservés de nos jours[12].

Plus généralement, les fouilles du complexe palatial de Galère ont révélé une occupation antérieure d'époque hellénistique, un quartier artisanal peut-être lié à la proximité du premier port de la ville[5],[13].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Gilles Veinstein, Salonique 1850-1918 : La « ville des juifs » et le réveil des Balkans, Paris, Autrement, , 294 p. (ISBN 2-86260-356-2), p. 12.
  2. a b et c (el) Faní Athanasíou, Venetía Málama, María Míza et María Sarantídou, « Γαλεριανό Συγκρότημα » [« Complexe de Galère »], sur www.odysseus.culture.gr, Ministère de la Culture et des Sports (consulté le ).
  3. Jean-Michel Spieser 2015, p. 24.
  4. Jean-Michel Spieser 2015, p. 28.
  5. a et b Jean-Michel Spieser 2015, p. 19.
  6. a b c et d Ioánna Papayiánni 1999, p. 676.
  7. Alexander Willem Byvanck, L'art de Constantinople : Rome et Constantinople au 4e siècle : les mosaïques impériales de Saint-Vital de Ravenne, Leyde, Brill Archive, , 59 p. (lire en ligne), p. 9 et 10.
  8. a et b Jean-Michel Spieser 2015, p. 20.
  9. Jean-Michel Spieser 2015, p. 22.
  10. Jean-Michel Spieser 2015, p. 23.
  11. Ioánna Papayiánni 1999, p. 677.
  12. Ioánna Papayiánni 1999, p. 683.
  13. (el) Polyxéni Adam-Véléni, Θεσσαλονίκην Φιλίππου Βασίλισσαν — Μελέτες για την Αρχαία Θεσσαλονίκη [« Reine Thessaloniké — Études sur l'ancienne Thessalonique »], Thessalonique, University Studio Press,‎ , 992 p., p. 237–251.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Michel Spieser, « Réflexions sur le Palais de Galère à Thessalonique », dans Michael Featherstone, Jean-Michel Spieser, Gülru Tanman et Ulrike Wulf-Rheidt, The Emperor's House: Palaces from Augustus to the Age of Absolutism, Berlin, Walter de Gruyter, , 427 p. (ISBN 978-3-11-033176-9, lire en ligne), p. 19–30. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Ioánna Papayiánni, « The Restoration of The Galerius Palace in Thessaloniki », Transactions on the Built Environment, vol. 39,‎ , p. 675–685 (ISSN 1743-3509, lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) P. Adam-Veleni, D. Aktseli, V. Allamani-Souri, C. Gatzolis, K. Tzanavari et D.V. Grammenos (ed.) (trad. du grec moderne par David Hardy), Roman Thessaloniki, Thessalonique, Musée archéologique de Thessalonique, , 291 p. (ISBN 960-214-097-6).

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