Paradise Roof Garden

Hammerstein's Roof Garden (1899-1915) était le nom officiel du Paradise Roof Garden, une salle de vaudeville semi-extérieure de 600 places[1] que le magnat du théâtre Oscar Hammerstein I fit construire au sommet du Victoria Theatre et du Theatre Republic voisin, à l'angle de la 42e Rue et de la Septième Avenue, à New York. Contrairement au premier théâtre-jardin sur le toit du Olympia Theatre, le Paradise Roof Garden gagna en renommée et concurrença ses rivaux pendant près de deux décennies[2],[3]. Pour les amateurs de théâtre de New York, le nom Hammerstein’s désignait à la fois le Victoria et son jardin sur le toit[4]. De 1904 à 1914, il fut dirigé par Willie Hammerstein (en) qui y monta des numéros de vaudeville très populaires[5].

Paradise Roof Garden
Hammerstein's Roof Garden, tableau de William Glackens, 1901.
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Histoire modifier

Constance Stewart-Richardson en représentation, 1913.
Sur les façades du Victoria Theatre, l'enseigne du Roof Garden est bien visible ; plus au fond à gauche, on distingue l'enseigne du Belasco Theatre. Le vaste jardin courait sur le toit des deux immeubles.

La construction du Victoria a souffert d'un budget anémique et, par conséquent, le jardin sur le toit ne se développa que progressivement. Il ouvrit ses portes en 1899 sous le nom de Venetian Terrace Roof Garden (Jardin Vénitien sur le Toit-terrasse) et comportait une « "grande promenade" dans le style de Monte-Carlo »[6]. Le second des trois étages était constitué de loges, le troisième était un café en plein air. Conformément au code d'urbanisme, Hammerstein ajouta huit sorties et deux ascenseurs en acier[3] à une « construction solide en acier et en béton » avant le début de la saison estivale de 1902[7]. Il obtint l'autorisation d'installer un toit pouvant s'ouvrir ou se fermer pour s'adapter aux intempéries[8],[3]. L'ensemble était pourvu d'un réseau de 3000 ampoules électriques[9] suspendues à un enchevêtrement de fils qui permettaient les spectacles nocturnes[10] et d'une couverture en verre dépoli[9].

La majeure partie du Roof Garden reposait sur le Victoria, laissant le toit du Belasco voisin disponible pour des éléments temporaires, notamment un paysage alpin avec rochers, lac et ruisseau, un zoo avec cygnes de Russie et singes d'Amérique du sud, une ferme laitière de style hollandais (avec vaches et fermière[11]), et un moulin à vent parisien[3] qui éclairait le ciel de diverses couleurs[9]. La « Mute Revue » consistait en des expositions dans les jardins rendant hommage aux succès théâtraux de la saison de clôture[12]. Juste à temps pour l'ouverture de la saison estivale 1907, l'ensemble du lieu fut modernisé : la maison fut repeinte en blanc et bleu avec des touches de rouge, et les loges furent remodelées et ornées de géraniums.

Outre les divertissements, le Paradise Roof Garden en plein air permit aux clients d'échapper à la chaleur accablante de l'été à New York[8]. Sur le toit en verre coulait, les jours de chaleur, de l'eau réfrigérée pompée depuis un réservoir au sous-sol[9]. La configuration du mobilier encourageait la conversation dans un espace exposé au soleil et au bruit extérieur ; les divertissements, variés, simples et sans paroles, étaient adaptés à un tel environnement. Certains des « dumb acts » (actes stupides) qui furent joué sur le toit comprenaient la Barnold's Dog and Monkey Pantomime Company[12], la funambule Bird Millman[13], des jongleurs à byciclette ou des danseurs espagnols. Le tableau de William Glackens, intitulé Hammerstein's Roof Garden en est une représentation[14],[10]. Ce n'est qu'au début du XXe siècle que le femmes purent s'y asseoir aux côté des hommes, de tels divertissements étant auparavant considérés comme inconvenants pour des femmes respectables[10].

Alors que les progrès de la climatisation rendaient obsolètes les théâtres sur les toits de New York, les films muets éloignaient les clients des théâtres de vaudeville[3]. Avec la vente du Victoria en 1915, le jardin sur le toit fut également fermé[15].

Notes et références modifier

  1. (en) « Paradise Roof Garden (1900) New York, NY », sur Playbill (consulté le ).
  2. Hoogstraten, Nicholas. Lost Broadway Theatres. New York: Princeton Architectural Press, 1997, 41-43.
  3. a b c d et e (en) « New York's Incredible Lost Rooftop Theatres », sur Messy Nessy Chic, (consulté le ).
  4. “Rialto Theatre to Close Tonight,” New York Times, 15 May 1935, 23.
  5. Anthony Slide, The Encyclopedia of Vaudeville, Univ. Press of Mississippi, (ISBN 978-1-61703-250-9, lire en ligne)
  6. “The Roof Garden Season,” New York Times, 25 June 1899.
  7. “For Playgoing People,” New York Times, 25 May 1902.
  8. a et b Cullen, Frank. Vaudeville Old and New: An Encyclopedia of Variety Performers in America, Vol 1. Abingdon: Routledge, 2007, 477.
  9. a b c et d (en) Rebecca Dalzell, « The Gilded Age Origins of New York City's Rooftop Gardens », sur curbed.com, Curbed NY, (consulté le ).
  10. a b et c (en) « William Glackens - Hammerstein's Roof Garden », sur whitney.org (consulté le ).
  11. (en) « IBDB.com », sur ibdb.com (consulté le ).
  12. a et b “Hammerstein’s Roof Opens,” New York Times, 4 June 1907.
  13. Johnson, Stephen Burge. The Roof Gardens of Broadway Theaters, 1883-1942. Ann Arbor, Michigan: UMI Research Press, 1985, 89, 157.
  14. Glackens, William J., Hammerstein’s Roof Garden. Oil on Canvas, circa 1901. Whitney Museum of Art.
  15. “Oscar in Three Reels,” New York Times, 5 April 1916.

Liens externes modifier