Pascuueten (mort au début du mois de juin 876[1]), fut comte de Vannes. De 874 à 876 il partage le pouvoir en Bretagne avec Gurwant[2].

Pascuueten
Fonctions
Roi de Bretagne
Comte de Vannes, proche conseiller de Salomon et prétendant au trône, en lutte avec Gurwant

(2 ans)
Prédécesseur Salomon
Successeur Alain Ier en lutte avec Judicaël
Comte de Vannes

(25 ans)
Prédécesseur Nominoë
Successeur Alain Ier
Biographie
Titre complet Comte de Vannes
Date de décès
Fratrie Alain le Grand
Conjoint Prostlon

Biographie

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L'ascendance de Pascuueten n'est pas connue. Une généalogie tardive établie à l'Abbaye Saint-Aubin d'Angers le mentionne avec son frère Alain le Grand comme étant tous deux les fils d'un certain Ridoredh, cependant rien ne permet de l'affirmer avec certitude[3].

Pascuueten était un comte breton sous les règnes d'Erispoë puis de Salomon[4]. Proche conseiller de ce dernier, il participa néanmoins avec Gurwant et Guigon au complot qui vise à l'assassiner[5]. Pascuueten devint ensuite l’un des prétendants qui se disputèrent le pouvoir sur la Bretagne après la mort de Salomon de Bretagne. Il basait ses prétentions sur son mariage avec la fille du roi défunt, Prostlon[6].

Dans une charte datée du 25 octobre 866, Pascuueten est qualifié de belstonno[7]. Ce terme est un hapax et désigne selon Aurélien de Courson l’intendant du palais au Pays de Galles[8]. L’abbé Le Tallec apporte deux hypothèses, il fait un rapprochement entre belstonno et l’actuel village de Belz. Selon lui, Pascuueten obtient ce qualificatif du fait de sa proximité avec ce territoire, car le Lec’h portant le nom de sa femme Prostlon s’y trouve[9]. Belstonno peut également désigner un équivalent de l’expression Bello Tonans, celui "qui fait la guerre avec grand bruit"[10]. Le mot peut également être issu de l’ancien breton, selon le dictionnaire breton Devri, le préfixe bel serait une variante de vel signifiant « prince » et le suffixe stonno pourrait être interprété par « obtus », pour un individu il faut y voir le sens d’obstiné[11],[12]. Pascuueten, gendre du roi et comte de Vannes, peut ainsi être présenté comme le bras armé du roi Salomon, détenteur d’importantes prérogatives civiles et militaires au sein du Vannetais. Comme tout aristocrate de son temps, il fonde son prestige sur sa vaillance aux combats.

Pascuueten, comte de Vannes détient en bénéfice des terres dans la presqu'île de Guérande et concède quelques-unes de ses possessions foncières aux moines de Redon[13]. Il cède ainsi la propriété de Brondin en Cavud[14], les villae de Botcau et Ranlis[15], le lieu nommé Bronnaril pour y faire une saline[16], une pièce de terre en Monte Arill pour y faire une saline[4], la saline Barnahardisca et la villa Burbrii situées en Guérande dans le lieu nommé Canuel[17], un lieu près de la mer pour y faire une écluse près de Bronnaril[18], une partie de son héritage en Béné pour le rétablissement de Salomon[19], les villae de Mordan et Hoethlor situées dans la paroisse de Fougères[20] et enfin une partie de sa terre de Ranhocar près de Guérande et celle de Rancaranton en Péaule[6].

En 874, il conspira avec le comte de Rennes, Gurwant, pour assassiner le roi[21]. En 875, il attaqua à deux reprises les forces de Gurwant près de Rennes, mais échoua en dépit de ce qui semble avoir été une importante supériorité numérique[22].

Son frère Alain hérita du comté de Vannes en juin 876[1] et devint roi de Bretagne en 895[23].

Notes et références

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  1. a et b Hubert Guillotel et André Chédeville, La Bretagne des saints et des rois Ve – Xe siècle, Rennes, , p. 357.
  2. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 184-185.
  3. Généalogie de Saint Aubin d'Angers.
  4. a et b Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 369.
  5. (en) Herold Pettiau, « A prosopography of Breton rulership, A.D. 818-952 », The Journal of Celtic Studies,‎ , p. 181 (lire en ligne Accès limité [PDF]).
  6. a et b Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 209.
  7. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p.206-207.
  8. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Chapitre VII, CCXC.
  9. Edouard Gilliouard, Petite histoire de la paroisse et de la commune de Belz, des origines à la fin du XVIIIe siècle, Châtelaudren, , p.12-13.
  10. Louis Quicherat, Dictionnaire Français-Latin, Paris, , p.1202.
  11. Le Boulicaut, « La famille de Pascuueten dans le regnum breton », Bulletin et mémoires de la Société polymathique du Morbihan, Vannes, vol. 149,‎ , p.108-118 (ISSN 1969-4237).
  12. « Dictionnaire breton DEVRI ».
  13. Noël-Yves Tonnerre, Naissance de la Bretagne. Géographie historique et structures sociales de la Bretagne méridionale, Nantais, Vannetais de la fin du VIIIeme à la fin du XIIe siècle, Angers, ??.
  14. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 365.
  15. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 28-29.
  16. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 19.
  17. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 21-22.
  18. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 57.
  19. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 64-65.
  20. Aurélien de Courson, Cartulaire de l’abbaye de Redon en Bretagne [832-1124], Paris, p. 212-213.
  21. Annales de St Bertin AD 874 Charles avait reçu dans ses entrefaites sur Salomon des nouvelles vagues annonçant tantôt qu’il était malade et tantôt qu’il était mort. Il eut à Compiègne un avis certain de sa mort tel que nous allons le rapporter. Poursuivi par les principaux d’entre les Bretons Paswethen, Gurwand et Wigon fils de Rivelen ainsi que par des francs à qui il avait causé de grands dommages et voyant son fils Wigon captif et gardé en prison il s’enfuit et se retira à Paculière et s’étant réfugié dans un petit monastère afin d’échapper à leurs poursuite il fut trahi par les siens et comme il ne devait éprouver aucun mal de la part des Bretons il fut livré à des hommes francs Fulcoald et d’autres. Ayant eu les yeux crevés il fut trouvé mort le lendemain ainsi justement récompensé d’avoir tué sur l’autel où il invoquait le nom de Dieu Hérispoé qui pour échapper à sa poursuite s’était réfugié dans une église.
  22. Hubert Guillotel et André Chédeville, La Bretagne des saints et des rois Ve – Xe siècle, Rennes, , p. 356.
  23. Hubert Guillotel et André Chédeville, La Bretagne des saints et des rois Ve – Xe siècle, Rennes, , p. 370-372.

Bibliographie

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Voir aussi

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