Complications de la grossesse

problèmes médicaux causés par la grossesse chez la mère
(Redirigé depuis Pathologie de la grossesse)

Les complications de la grossesse sont des affections et des états pathologiques provoqués par la grossesse. Les pathologies de la grossesse sont nombreuses, en effet la grossesse est une période de vulnérabilité particulière pour la future mère et son enfant à naître. On estime qu'en France 95 % des grossesses se déroulent sans anomalie.

On peut également y ajouter les maladies qui existaient avant la grossesse mais qui sont déséquilibrées par celle-ci. Il faut différencier les complications banales et bénignes, et les complications plus graves, pouvant mettre en jeu le pronostic vital de la mère et de l'enfant. Il faut également distinguer les complications directement liées à l'accouchement ou au post-partum, qui ne font pas partie des complications liées à la grossesse.

Pathologie

modifier

Hémorragies génitales

modifier

Au premier trimestre

modifier
Fausse couche spontanée
modifier
Grossesse extra-utérine
modifier

Lorsqu'il est fécondé, le zygote commence sa nidation après sept jours de transit. Lorsqu'il existe une anomalie anatomique ou fonctionnelle de la mobilité tubaire (les trompes de Fallope sont couvertes de petits cils capables de faire migrer le zygote de l'ampoule à la cavité utérine, car le zygote n'est pourvu d'aucune mobilité propre, à la différence des spermatozoïdes), le zygote développant s'implante ailleurs que dans l'utérus. Ceci s'appelle une grossesse extra-utérine. Elle se produit le plus souvent dans la trompe de Fallope, mais peut se produire ailleurs (dans l'abdomen, à la surface de l'ovaire). Puisque l'utérus seul est apte au développement de l'embryon, l'implantation ectopique produit ordinairement des complications mécaniques quand l'embryon devient trop grand pour son lieu d'implantation. La grossesse ectopique risque alors de se rompre et de provoquer une hémorragie sévère. C'est une situation d'urgence vitale qui nécessite un traitement approprié urgent.

Môle hydatiforme
modifier
Grossesse hétérotopique
modifier

Au deuxième et troisième trimestre

modifier

Diabète gestationnel

modifier

Grossesse chez la femme diabétique

modifier

Hypertension artérielle gravidique

modifier

Retard de croissance intra-utérin

modifier

Rupture prématurée des membranes

modifier

Infections au cours de la grossesse

modifier

Voir aussi fièvre et grossesse.

Accouchement prématuré

modifier

Pathologies hépatiques

modifier

Pathologies dermatologiques

modifier

Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum

modifier

Médicaments et toxiques

modifier

Mortalité maternelle

modifier

« Le risque pour une femme de mourir en raison d'une grossesse ou d'un accouchement est de 1 sur 6 dans les pays les plus pauvres, à comparer avec le chiffre en Europe occidentale : 1 sur 30 000[2]. » Le risque estimé est de 4 pour 1 000 grossesses à terme dans le monde, soit un décès sur 74 chez la femme. Cette mortalité est la plus importante en Afrique sub-saharienne où elle atteint près de 1 % des grossesses. Elle est maximale entre le troisième trimestre et la première semaine suivant l'accouchement et est essentiellement due à des problèmes hémorragiques, à l'hypertension gravidique et aux infections.

Problèmes de routine de la grossesse

modifier

Mal de dos

modifier
  • Le mal de dos est fréquent pendant la grossesse, particulièrement au troisième trimestre. Il est dû à des modifications mécaniques (la prise de poids abdominale et le déplacement du centre de gravité vers l'avant entraînent une modification de posture, notamment une hyperlordose) et hormonales (la relaxine, hormone préparant le bassin à l'accouchement, induit aussi un relâchement général des tissus musculaires et ligamentaires). Si les lombalgies sont fréquentes, les sciatiques sont plus rares.
  • Traitement : exercice modéré, kinésithérapie (massages légers), physiothérapie (coussins chauffants), gymnastique en piscine. Le traitement médicamenteux consiste en des antalgiques de niveau 1 (paracétamol (acétaminophène) en première intention), de niveau 2 dans les cas plus sévères (paracétamol + codéine à éviter pendant le 1er trimestre, paracétamol + dextropropoxyphène en traitement bref), voire des opiacés (sulfate de morphine). Les myorelaxants (tetrazepam) peuvent également être utilisés avec certaines précautions mais seraient inefficaces[3]. Les AINS sont contre-indiqués à partir du 6e mois et sont à éviter avant.
  • Prévention : éviter une prise de poids trop importante, éviter les talons hauts, autocorrection de l'hyperlordose par la mise en avant du pubis, protection de la colonne lombaire (redressement de la colonne lombaire et blocage de celle-ci avant tout effort).

Constipation

modifier

La constipation est très fréquente pendant la grossesse.

  • Cause : pendant la grossesse, la constipation est principalement attribuable aux changements hormonaux, notamment à l'augmentation des niveaux de progestérone. Ces changements entraînent un ralentissement du transit en raison d'une diminution de la motilité du tractus gastro-intestinal et d'une augmentation de l'absorption d'eau dans le côlon. L'utérus gravide, augmenté de volume, provoque aussi une obstruction mécanique du tube digestif, mais ce facteur est minoritaire[4], tout comme la baisse de l'activité physique et la supplémentation en fer[5].
  • Traitement[3],[6],[7] : augmenter les apports hydriques (au moins 2 litres de liquide par jour), boire un verre d'eau ou de jus de fruits au réveil, enrichir progressivement son alimentation en fibres alimentaires (fruits et légumes frais en abondance, son et céréales complètes, pain semi-complet), et consommer des féculents avec modération. Il est également essentiel d'adopter des horaires réguliers pour aller à la selle afin d'éduquer le tube digestif et de faire de l'exercice physique de manière raisonnable. Si ces mesures hygiéno-diététiques s'avèrent insuffisantes, des médicaments tels que des mucilages, des laxatifs émollients (comme l'huile de paraffine) ou des suppositoires de glycérine peuvent être utilisés. Les laxatifs stimulants ou irritants sont à éviter.

Contractions

modifier
  • Contractions occasionnelles, irrégulières et indolores qui se produisent plusieurs fois par jour : elles sont normales et on les appelle contractions de Braxton Hicks.
  • Cause : déshydratation ; manque de magnésium ; excès d'activité physique ou stress.
  • Traitement : apport hydrique ; supplémentation en magnésium ; repos et relaxation.
  • Contractions régulières (toutes les 10 à 15 minutes) : elles peuvent être un signe que le travail a commencé prématurément et on doit évaluer la situation par un examen du col de l'utérus.

Déshydratation

modifier
  • Cause : accroissement de l'espace intravasculaire et augmentation du troisième écartement des fluides
  • Traitement : boire
  • Complication : contractions utérines, qui peuvent se produire parce que la déshydratation entraîne la libération de vasopressine, laquelle est semblable à l'ocytocine par sa structure. L'ocytocine elle-même peut provoquer des contractions utérines et de cette façon la vasopressine peut avoir une réaction croisée avec les récepteurs d'ocytocine et causer elle aussi des contractions.

Œdèmes

modifier
  • Cause : la compression de la veine cave inférieure (VCI) et des veines pelviennes par l'utérus augmente la pression hydrostatique dans les extrémités inférieures.
  • Traitement : élever les jambes au-dessus du cœur, faire dormir la patiente sur le côté.

Reflux gastro-œsophagien

modifier
  • Cause : relaxation du sphincter inférieur de l'œsophage (SIO) et augmentation du temps de transit dans l'estomac (ce qui est normal pendant la grossesse).
  • Traitement : antiacides, petits repas fractionnés dans la journée, éviter de s'allonger au moment de manger, anti-H2, inhibiteurs de la pompe à protons.

Hémorroïdes

modifier

Douleur abdominale basse

modifier

Polyurie

modifier

Varices

modifier

Grossesse chez la femme diabétique

modifier

Diabète gestationnel

modifier

Notes et références

modifier
  1. (en) Athena P. Kourtis, Jennifer S. Read et Denise J. Jamieson, « Pregnancy and Infection », The New England journal of medicine, vol. 370, no 23,‎ , p. 2211–2218 (ISSN 0028-4793, PMID 24897084, PMCID 4459512, DOI 10.1056/NEJMra1213566, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Maternal mortality: who, when, where, and why, C Ronsmans, W Graham, Lancet 2006; 368:1189-1200
  3. a et b J.-M. Thoulon « Petits maux de la grossesse [Discomfort during pregnancy] » EMC-Gynécologie Obstétrique 2 (2005) 227–237. « En ligne » [PDF] (version du sur Internet Archive) sur http://www.autour-de-la-naissance.fr, article consulté le 14 janvier 2008.
  4. (en) Baron TH, Ramirez B, Richter JE. « Gastrointestinal motility disorders during pregnancy » Ann Intern Med. 1993;118(5):366-75. PMID 8257464 page consultée le 14 janvier 2008.
  5. Nutrition pour une grossesse en santé - Lignes directrices nationales à l'intention des femmes en âge de procréer. En ligne sur http://www.hc-sc.gc.ca, article consulté le 14 janvier 2008.
  6. « Petits maux de la grossesse. Constipation. », sur sciencedirect, (consulté le )
  7. « Grossesse et constipation, approche physiopathologique » Cahiers de biothérapie. Gynécologie et obstétrique. I : L’événement, 2006, no 198, p. 12-14. En ligne http://cat.inist.fr, page consulté le 14 janvier 2008.

Liens externes

modifier
  • Prise en charge des complications de la grossesse et de l'accouchement: Guide destiné à la sage-femme et au médecin. Guide de l'OMS de 2004. Page web et Fichier pdf