Patience Dabany

musicienne gabonaise
Patience Dabany
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
Marie Joséphine KamaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Enfant

Patience Dabany, de son vrai nom Marie-Joséphine Kama, née le à Brazzaville (République du Congo), est une femme politique et artiste musicienne gabonaise.

Elle devient, à 23 ans, l'épouse du président Omar Bongo. Elle est la mère d'Ali Bongo, qui succède à son père à la tête du pays en 2009.

Biographie modifier

Enfance et formation modifier

Patience Dabany naît à Brazzaville, à l'époque capitale de l’Afrique-Équatoriale française[1],[2]. Son père Jérôme Dabany et sa mère Véronique Nabibiga sont originaires du Haut-Ogooué au Gabon. Elle fait ses études primaires à l'école catholique de Brazzaville où elle devient par la suite institutrice. Comme tout enfant, elle s’identifie très vite à ses parents à travers les chants et les danses traditionnelles de sa mère, plus encore au son des tambours et de l’accordéon de son père et de la guitare de son frère[3].

Première dame du Gabon modifier

En 1958, âgée de 17 ans[4], elle rencontre le jeune Albert-Bernard Bongo, qu'elle épouse le et avec qui elle a deux enfants : Alain Bernard Bongo (Ali Bongo Ondimba) et Albertine Amissa Bongo.

Albert-Bernard Bongo, arrêté et interné temporairement en 1964, devient ministre en 1965, et président du Gabon en 1967.

Militante politique soutenant son mari, Joséphine, devenue Première dame du Gabon[4],[5], crée un groupe musical et d'animation politique, Akébé II, allusion directe au quartier où habitait la majorité des militantes du groupe. Puis elle lance l'orchestre Banowita qui devient en 1975 Kounabéli Mbil'asuku qui signifie « l'aigle du Haut-Ogooué ». Joséphine Nkama, sous le pseudonyme de Patience Dabany, est auteur compositeur de musiques et chorégraphies du groupe[6]. Pendant des années, elle accepte avec résignation les infidélités de son époux et chef de l'État[4].

Carrière musicale modifier

En 1987, après son divorce avec le président Omar Bongo, elle s'exile en Europe puis aux États-Unis pour entamer une carrière musicale. Elle redevient alors Patience Dabany[4]. Patience Dabany dite « la Mama »[7] puise son inspiration dans la rumba congolaise et dans le répertoire batéké, au sud-ouest du Gabon. Elle ouvre deux studios numériques : Mbila à Los Angeles aux États-Unis et Elumba 2 à Libreville (Gabon). Elle est à la fois auteure, compositrice, percussionniste et chanteuse. Elle contribue également à lancer des artistes gabonais comme Oliver N'Goma, Aziz Inanga, Annie-Flore Batchiellilys ou Angèle Assélé (sa nièce). Elle chante en plusieurs langues (français, anglais, lingala, fang, batéké...) et ses chansons sont réputées mélodieuses et dansantes avec des musiques variées (rap, zouk, salsa, rumba...). Dans ses chansons, Patience Dabany aborde les thèmes de l'amour, du temps, de la mort, et de la protection familiale et maternelle[8].

En 2004, elle sort son opus Obomiyia[9], produit par le Camerounais Edgar Yonkeu, avec la participation de Quincy Jones et de Jacob Desvarieux. En 2007, elle sort l'album No Comment, avec pour titre phare "Ewawa". En 2010, la mama Patience Dabany réalise un double album, La locomotive, avec des medleys, un bonus track et des titres aux beats afro zouk, zouk-love, rumba, afro-cubain, afro-jazz, merengué ou batéké. Cet opus est réalisé avec des invités, dont le groupe hip-hop gabonais Hayo’e, Jacob Desvarieux. Ce disque sera suivi en 2011 de La locomotive 2, spécialement consacré à la salsa new-yorkaise et portoricaine, dont un duo avec le Portoricain Tito Nieves (Humberto Nieves) sur le titre Mandoulila. On y entend une version merengué de La vie a changé (compas haïtien). En 2001, elle joue à l'Olympia à Paris. En , elle participe à la « Grande Nuit Africaine » au Stade de France, aux côtés de nombreuses vedettes du continent. Elle a également chanté à la finale de la coupe d'Afrique des nations 2012 à Libreville, au Gabon. Le , elle est à nouveau à Paris pour un concert au Zénith[10],[11].

En décembre 2023, le procureur général de Libreville annonce une procédure judiciaire pour « propos injurieux », après les déclarations de Patience Dabany envers le président de la transition Brice Oligui Clotaire Nguema[12].

En mars 2024, Patience Dabany est radiée du Parti démocratique gabonais (PDG)[13]. Elle porte plainte contre les dirigeants du parti[14].

Discographie modifier

Albums modifier

  • Associé II (1987) 33T/LP
  • Dis-moi [Your love]-(1990) CD & K7
  • Lévékisha (1994) CD & K7
  • Chérie ton disque est rayé (1995) CD
  • La vie a changé [Nouvelle attitude] 1998 CD
  • Article 106 (2001) CD
  • Associé (2002) CD
  • Obomiya (2004) CD
  • No Comment (2007) CD
  • La Locomotive (2010) CD
  • La Locomotive II (2011) CD

Quelques Singles modifier

  • Voté Ali Bongo (1996)- Les Élections législatives 1996
  • Mari mar (2006)
  • Les Panthère du Gabon (2007)
  • L'amour d'une mère (2008)
  • Papa Africa (2009) - Décès du Président Omar Bongo Ondimba
  • Ali 9 (2009) - Élection anticipée 2009
  • Un an déjà (2010)-Anniversaire décès du Président Omar Bongo Ondimba
  • Cinquantenaire du Gabon (2010)
  • On vous connaît (2011)
  • Célébrons l'Afrique feat Magic System, X-Maleya, Miki Badboy & Bill Clinton Kalonji (2012) - Coupe d'Afrique 2012
  • Tais-toi quand tu parles (2016)
  • L'Afrique au Gabon feat (Serge Beynaud, ...) can gabon 2017

Notes et références modifier

  1. « Souvenirs : la Mama Patience Dabany dans « Chéri, ton disque est rayé ! » », Agence d'information d'Afrique centrale,‎ (lire en ligne)
  2. « Patience Dabany », sur Africultures
  3. « Patience Dabany : Tout ce qu’il faut savoir sur la Mama d’Afrique », sur cotedivoire.news
  4. a b c et d Jean-Pierre Tuquoi, « La bande à Bongo », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « Le rêve américain de Patience Dabany », Radio France internationale,‎ (lire en ligne)
  6. « Portrait: Patience Dabany. Femme artiste aguerrie à donner de la joie aux cœurs », Grogne d'Afrique,‎ (lire en ligne)
  7. Lauranne Provenzano, « Patience Dabany, « La Mama 2010 » », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  8. Laude Ngadi Maissa, « En Afrique francophone, la protestation passe par la chanson », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. « Le rêve américain de Patience Dabany », sur rfi.fr, (consulté le )
  10. Janis Otsiemi, Femmes de pouvoir du Gabon, Mon Petit Editeur, (lire en ligne), « Patience Dabany », p. 27-30
  11. « Patience Dabany. Bio », sur Music in Africa
  12. « Au Gabon, Patience Dabany bientôt poursuivie en justice ? », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  13. « Gabon: l’ex-parti au pouvoir démet Ali Bongo de sa présidence et annonce une nouvelle direction », sur RFI, (consulté le ).
  14. « Gabon: bataille de procédure dans le procès qui oppose Patience Dabany au PDG », Radio France internationale, .

Liens externes modifier