Patriarche latin de Jérusalem

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Le patriarche latin de Jérusalem est l'un des patriarches catholiques orientaux. C'est le titre le plus ancien parmi tous les patriarches catholiques orientaux puisqu'il date de 1099 et le seul de rite latin.

Entrée de la co-cathédrale du Saint-Nom-de-Jésus, siège du patriarcat latin de Jérusalem
La basilique Saint-Laurent-hors-les-murs, siège du patriarche latin de Jérusalem à Rome de 1374 à 1847

En effet, après la prise de Jérusalem par les croisés en 1099, une structure religieuse, le patriarcat latin, est créée à Jérusalem en complément d’une structure temporelle, qui sera le royaume de Jérusalem.

Les patriarches pendant les Croisades

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Le patriarcat de Jérusalem est un des sièges épiscopaux les plus prestigieux de la chrétienté, les premiers titulaires ayant été Jacques le Juste et Siméon, les propres cousins du Christ. Lors de la prise de Jérusalem, le 15 juillet 1099, les croisés n’acceptent pas que ce siège soit tenu par un religieux de confession grecque-orthodoxe, membre d’une Église séparée de celle de Rome depuis le schisme de 1054 entre l'Orient et l'Occident. Les religieux croisés créent donc le 1eraoût 1099 le patriarcat latin de Jérusalem et en nomment le premier titulaire, Arnoul de Chocques. Jean VIII, le patriarche orthodoxe de Jérusalem, finit par se réfugier à Constantinople vers 1107, et l’un de ses successeurs ne reviendra à Jérusalem qu’en 1187.

Patriarches siégeant à Jérusalem (1099-1187)

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Arnoul de Chocques († 1118) élu le déposé le 26 ou le
Daimbert Lanfranchi de Pise († 1105) élu le 26 ou le déposé en
Evremar de Thérouanne († 1129)
plus tard archevêque de Césarée
élu en déposé en 1108
Gibelin de Sabran († 1112)
ancien archevêque d'Arles et légat du pape
élu au printemps 1108 mort le
Arnoul de Chocques († 1118) élu le mort le
Gormond de Picquigny († 1128) élu en mort fin 1128
Étienne de Chartres († 1130) élu fin 1128 mort à l’automne 1130
Guillaume Ier († 1145) élu fin 1130 mort le
Foucher d'Angoulême († 1157), ancien archevêque de Tyr élu le mort le
Amaury de Nesle († 1180) élu 1157/1158 mort le
Héraclius d’Auvergne († 1191) élu le mort en

Patriarches siégeant à Saint-Jean-d’Acre (1191-1291)

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Après la prise de Jérusalem en 1187, le siège du patriarcat est transféré à Tyr, puis à Saint-Jean-d’Acre en 1191. Le patriarche retourne à Jérusalem en 1229, lors de la restitution de la ville aux Francs, puis repart à Saint-Jean-d’Acre en 1244. Saint-Jean-d’Acre avait son propre évêché, mais les deux sont fusionnés en 1261.

Rodolphe, ancien évêque de Béthléem élu en 1191 mort en 1192
Michel de Corbeil élu en 1193 nommé à Sens en
Aymar Le Moine élu en 1194 mort pendant l’été 1202
Soffredo Gaetani élu en 1202 démissionne en 1204
Albert Avogadro, évêque de Verceil élu en février assassiné le
Raoul Ier de Mérencourt élu en 1215 mort en 1224
Tommaso del Vescovo élu en 1225, mais non confirmé
Gérold de Lausanne
ancien abbé de Cluny et évêque de Valence
élu le mort le
Robert de Nantes élu le mort le
Opizo, patriarche latin d'Antioche élu en 1254, mais non confirmé
Jacques Pantaléon, ancien évêque de Verdun élu le élu pape (Urbain IV)
Guillaume II élu le mort le
Tommaso Agni, archevêque de Cosenza élu le mort le
Jean de Verceil nommé par le pape en , démissionne
Hélie Ier élu le mort en 1287
Nicolas de Hanapes élu le mort noyé le
lors de l'évacuation d'Acre

Les patriarches titulaires

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Après la prise de Saint-Jean-d’Acre, le patriarcat, qui correspond approximativement au territoire du royaume de Jérusalem disparaît d’un point de vue territorial. Mais le pape continue à nommer des patriarches titulaires et leur attribue en 1374 la basilique Saint-Laurent-hors-les-murs à Rome.

Au XIVe siècle, outre cette basilique, le patriarche avait la jouissance de nombreux domaines dans les territoires d’Orient restés aux mains des Latins (Chypre, Lesbos, Chios, Candie, Rhodes, Naxos…), mais ses possessions s’amenuisèrent au fur et à mesure de l’avancée des conquêtes turques.

Patriarches nommés par le pape de Rome
Patriarches nommés par le pape d’Avignon
  • 1379-1384 : Étienne, archevêque de Kalocsa
  • 1386-1395 : Fernand, vicaire d'Aquilée
  • 1396-1409 : Ugo Roberti, évêque de Padoue
  • 1419-1427 : Francisco Cepera, archevêque de Saragosse
  • 1427-1434 : Giovanni Delfino, patriarche de Grado
  • 1434-1448 : Biaggio Molino, patriarche de Grado
  • 1448-1449 : Christoforo Garatoni, évêque de Coron
  • 1449-1458 : Bessarion, cardinal
  • 1458-1460 : Lorenzo Zani, archevêque de Split
  • 1460-1480 : Louis d'Harcourt, évêque de Bayeux
  • 1480-1503 : Bartolomeo de la Rovere, évêque de Ferrare
  • 1504-1523 : Bernardino Carvajal, cardinal-doyen
  • 1523-1539 : Rodrigo Carvajal, neveu du précédent
  • 1539-1550 : Alessandro Farnese cardinal
  • 1550-1556 : Christoforo Spiriti, évêque de Césène
  • 1558-1576 : Antonio Hélia, évêque de Pola
  • 1576-1585 : Giovanni Antonio Facchinetti, futur pape Innocent IX.
  • 1585-1588 : Scipione Gonzaga a Bozzolo, cardinal
  • 1588-1618 : Fabio Bondi
  • 1618-1621 : Gianbattista Cennini, cardinal
  • 1621-1622 : Diofebo Farnèse
  • 1622-1627 : Alfonso Manzanedo de Quinones
  • 1627-1635 : Domenico de Marini, archevêque de Gênes
  • 1636-1637 : Giovanni Colonna
  • 1638-1641 : Tegrimio Tegrimi, évêque d’Assise
  • 1641-1647 : Egidio Orsini de Vivere
  • 1653-1670 : Camillo Massimo, cardinal
  • 1671-???? : Egidio Colonna
  • 1689-1690 : Bandino Panciatici, cardinal
  • 1690-1694 : Pietro Bargellini, archevêque de Thèbes
  • 1698-1706 : Francesco Martelli
  • 1708-1728 : Mutio di Gaeta, archevêque de Bari
  • 1728-1729 : Vincenzo Luigi Gotti
  • 1729-1734 : Pompeio Aldrovandi, archevêque de Néocésarée
  • 1734-1751 : Tomaso Cervini, archevêque de Nicomédie
  • 1751-1762 : Tomaso de Moncada, archevêque de Messine
  • 1762-1795 : Giorgio Maria Lascaris, archevêque de Theodosie
  • 1800-1802 : Michele di Pietro, évêque d’Isauporaulis
  • 1816-1829 : Francesco Maria Fenzi, archevêque de Corfou
  • 1830-1847 : Paolo Augusto Foscolo, archevêque de Corfou, patriarche d’Alexandrie en 1847

Les patriarches résidents depuis 1847

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Cathèdre du patriarche latin dans la co-cathédrale latine de Jérusalem

En 1842, l’Église anglicane crée un évêché anglican à Jérusalem, puis l’Église orthodoxe russe envoie une mission évangélique en Palestine peu après. Craignant que l’influence de l’Église catholique ne disparaisse dans cette région, le pape Pie IX décide d’y rétablir une nouvelle hiérarchie latine. Après discussion au sein de la curie, il décide de rétablir le patriarcat latin de Jérusalem le et annonce le 4 octobre que l’Empire ottoman autorise son rétablissement, avec une juridiction s’étendant sur la Palestine et Chypre. Il consacre quelques jours plus tard au Palais du Quirinal, Valerga, qui fera construire une vingtaine d'années plus tard la co-cathédrale latine du patriarcat[Quoi ?].

Ne voulant pas que ce patriarche soit soumis aux compétitions nationales, les papes ne nomment à ce siège que des Italiens, jusqu’en 1987. La nomination de Monseigneur Michel Sabbah en 1987 marque une évolution dans cette politique. C'est en effet le premier Arabe palestinien à porter le titre. Le patriarche latin de Jérusalem apparaît alors comme le dirigeant local d'une Église locale.

Giuseppe Valerga nommé le mort le
Vincente Bracco nommé le mort le
Luigi Piavi nommé le mort le
Filippo Camassei nommé le créé cardinal le († 18-1-1921)
Luigi Barlassina (it) nommé le mort le
Alberto Gori (it) nommé le mort le
Giacomo Beltritti nommé le démissionne le (limite d'âge)
Michel Sabbah nommé le démissionne le (limite d'âge)
Fouad Twal nommé le démissionne le (limite d'âge)
Pierbattista Pizzaballa (administrateur apostolique de 2016 à 2020) nommé le

Le siège est actuellement occupé depuis le par Pierbattista Pizzaballa, auparavant administrateur apostolique sede vacante de 2016 à 2020[2].

Annexes

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Bibliographie

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  • E-G Rey, Les Familles d'outre-mer de du Cange, 1869, Paris, Imprimerie impériale, 998 p., p. 713-737[3]
  • Dictionnaire d’Histoire et de Géographie Ecclésiastique, vol. XXVI, Letouzey et Amé, , p. 1124-1130.
  • (it) G. Fedalto, La Chiesa latina in Oriente, éd. Mazziana, coll. « Studi religiosi » no 3, Vérone, 3 vol, 1973-1978.
    • La Chiesa latina in Oriente, vol. 1, 1981 (2eéd. augm.), 671 p.
    • La Chiesa latina in Oriente / Hierarchia latina orientis, vol. 2, 2006 (2eéd. augm.), 300 p. (ISBN 88-85073-77-8)
    • La Chiesa latina in Oriente / Documenti veneziani, vol. 3, 1978, 308 p.
  • (de) W. Hotzelt, Kirchengeschichte Palästinas im Zeitalter der Kreuzzüge 1099-1291, éd. Bachem, coll. « Kirchengeschichte Palästinas von der Urkirche bis zur Gegenwart » no 3, Cologne, 1940, 253 p.
  • (en) B. Hamilton, The Latin Church in the Crusader States : the Secular Church, Londres, Variorum Publications, 1980
  • L. de Mas Latrie, « Les Patriarches latins d'Alexandrie », dans Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. I., Paris, Ernest Leroux, (réimpr. 1964), 644 p. (ISSN 2017-716X, lire en ligne), p. 16-44.

Articles connexes

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Lien externe

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Notes et références

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  1. Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 318.
  2. (it) « Rinunce e Nomine [B0468] : Rinuncia del Patriarca di Gerusalemme dei Latini e nomina dell’Amministratore Apostolico sede vacante », Bulletin quotidien, Bureau de presse du Saint-Siège,
  3. E-G Rey, Les Familles d'outre-mer de du Cange, Paris, Imprimerie impériale, , 998 p. (lire en ligne)