Paul Bastid

homme politique français

Paul Bastid
Illustration.
Paul Bastid en 1932.
Fonctions
Député français

(5 ans et 22 jours)
Élection 2 juin 1946
Réélection 10 novembre 1946
Circonscription Seine (1946)
2e de la Seine (1946-1958)
Législature IIe Constituante
Ire (Quatrième République)
Groupe politique RRRS

(17 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 11 mai 1924
Réélection 29 avril 1928
8 mai 1932
3 mai 1936
Circonscription Cantal
Législature XIIIe, XIVe, XVe et XVIe (Troisième République)
Groupe politique RRRS
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 8e
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décès Paris 7e
Parti politique RRRS
Conjoint Suzanne Bastid-Basdevant
Enfants Marianne Bastid-Bruguière
Profession Juriste, professeur de droit

Paul Raymond Marie Bastid[1],[2] ( à Paris - dans la même ville), est un juriste et homme politique français. Rattaché au Parti Radical, il est député du Cantal, ministre du Commerce sous le Front populaire puis représentant des radicaux au Conseil national de la Résistance, avant de diriger L’Aurore.

Biographie modifier

Fils d'Adrien Bastid, député, petit-fils de Raymond Bastid, député et sénateur, ainsi que de Paul Devès, député, sénateur et ministre, Paul Bastid est issu d'une famille d'hommes politiques solidement implantée dans le Cantal.

Il est élève à l'École normale supérieure[3] et agrégé de philosophie. Il fait des études de droit et réussit l'agrégation de droit. Il obtient un doctorat de lettres, et il est professeur à la faculté de droit de Dijon[4], puis de Paris. Il épouse en 1937 Suzanne Basdevant-Bastid, juriste et universitaire, première femme agrégée de droit en France, ils ont trois filles[5].

Membre du Parti Radical, il est élu député du Cantal en 1924, et siège jusqu'à la fin de la IIIe République. Conseiller général du canton de Laroquebrou, il est élu en 1934 président du conseil général, fonction qu'il conserve jusqu'en 1941, date à laquelle il est démis de ses fonctions[6].

Président de la commission des affaires étrangères de la chambre des députés de 1934 à 1936, il devient ministre du Commerce dans le gouvernement de Front Populaire, poste auquel il prend pour chef de cabinet son épouse Suzanne Basdevant-Bastid[5].

Il publie alors Sieyès et sa pensée (1939), qui fait de l'abbé le père du droit public français et constitue l'un des ouvrages de références sur ce dernier[7].

Embarqué sur le Massilia, il ne peut prendre part au vote donnant les pleins pouvoirs à Philippe Pétain, le 10 juillet 1940

En 1941, le gouvernement de Vichy le démet de son mandat de conseiller général. Paul Bastid milite alors dans la Résistance et le Comité général d'études (CGE), se constitue en 1942 à Lyon, à son domicile. En 1943, il est le représentant du parti radical au Conseil national de la Résistance et il rédige des articles dans L’Aurore, journal clandestin qu'il a fondé et dont il est le principal contributeur. Il y défend la restauration de la Troisième République.

Concernant le droit de vote des femmes, au sein du Conseil national de la Résistance, son opposition en tant que représentant des radicaux résistants empêche une prise de décision. Le CNR fonctionnait en effet sur la règle de l'unanimité de ses membres pour adopter une proposition. Dès lors que l'un des membres, en l’occurrence Paul Bastid, menaçait de quitter l'organisation si le droit de vote des femmes était adopté, le CNR ne pouvait plus s'emparer de la question.

En 1944, il est appelé à la direction du quotidien L’Aurore, qui succède au Journal.

Battu dans le Cantal lors de l'élection de la première assemblée constituante, en , il est élu député en à Paris, et réélu en novembre.

À la suite d'une violente altercation à la chambre des députés en 1947, il se bat en duel au pistolet avec Gaston Defferre[8], député-maire socialiste de Marseille qui récidivera à l'épée vingt ans plus tard contre le député gaulliste René Ribière.

En 1951, cependant, la liste qu'il mène n'obtient que 2,1 % des voix, et il n'est pas réélu.

Il abandonne alors la carrière politique.

En , il cosigne l'« appel aux enseignants » lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de Robert Flacelière de la direction de l'École normale supérieure[9]. Il a aussi appartenu au comité de patronage de Nouvelle École[10]. Il est inhumé au cimetière Massigoux d'Aurillac[11].

Publications modifier

  • Sieyès et sa pensée, Paris, 1939 (rééd. Slatkine Reprints, Genève, 1978), prix Thérouanne en 1939.
  • Doctrines et institutions politiques de la seconde République, 2 vol., Paris, Hachette, 1945.
  • Benjamin Constant et sa doctrine, 2 vol., Paris, Armand Colin, 1966, 1 107 p.
  • L'idée de Constitution, Paris, Économica, 1985, 197 p. (Classiques Garnier).

Références modifier

  1. « Paul, Raymond, Marie Bastid - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  2. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Paul' Raymond Marie Bastid », sur MatchID
  3. « L'annuaire | a-Ulm », sur www.archicubes.ens.fr (consulté le )
  4. « Cote 19800035/1239/43074 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  5. a et b Patrick Cabanel, « Suzanne Bastid-Basdevant », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil, p. 189-190.
  6. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  7. Alain Laquièze, La réception de Sieyès par la doctrine publiciste française du XIXe et du XXe siècle, Historia Constitucional (revista electrónica), n. 6, 2005.
  8. « Faites des duels, pas la guerre – Les Influences », (consulté le )
  9. « L'Institut d'études occidentales lance un appel aux enseignants », sur lemonde.fr, .
  10. « Droit de réponse de M. Alain de Benoist, concernant Nouvelle École », Courrier hebdomadaire du CRISP, vol. 9, no 715,‎ , p. 1-44 (DOI 10.3917/cris.715.0001).
  11. « AURILLAC (15) : cimetière Massigoux - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • « Paul Bastid », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition].
  • Pascal Fontaine, La pensée et l'action politique de Paul Bastid, thèse de Droit. Soutenue le 15/10/1993 à Paris V. 474 Pages + XXXV Pages annexes.

Liens externes modifier