Paul Bellamy

personnalité politique française

Paul Bellamy, né le à Brest[1] et mort le à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), est un avocat et homme politique français, maire radical de Nantes (1910-1928) et député de la Loire-Inférieure (1924-1928).

Biographie modifier

Origines et débuts professionnels modifier

Paul Bellamy est le fils de Louis-Édouard Bellamy (né en 1835) et de Pauline-Lucie Durand-Gasselin (1843-1923)[2], fille d'Hippolyte Durand-Gasselin, architecte qui participa à la construction du passage Pommeraye. En 1870, les Bellamy s'installent à Nantes où Louis-Édouard occupe les fonctions de greffier en chef du tribunal civil de la ville[3].

Paul Bellamy est élève du lycée de Nantes, puis fait des études de droit, obtenant une licence et s'inscrivant comme avocat au barreau de Nantes.

Le , il épouse Louise Bouscasse, âgée de 21 ans, fille de Camille Bouscasse, professeur d'agriculture de l'École de Grand-Jouan à Nozay, et de Sophie Andréa Cathinka Mörch[4], dont il aura trois enfants : Magdeleine en 1888 (épouse de Marcel Viguié)[5], Anne en 1892 (épouse de Paul Keller)[6] et Jean en 1896 (époux de Nicholine Mörch)[7].

En 1892, il devient à son tour greffier en chef du tribunal civil, fonction qu'il conserve durant ses mandats municipaux.

Carrière municipale (1908-1928) modifier

Élu conseiller municipal de Nantes en mai 1908 (liste de concentration républicaine), il est premier adjoint dans la municipalité de Gabriel Guist'hau. Le , celui-ci ayant démissionné à la suite de son entrée au gouvernement, Paul Bellamy est élu maire de la ville par 33 voix contre 2 blancs. Après les élections des 5 et , il est réélu maire par 31 voix contre 4 blancs. Parmi ses adjoints, on peut noter les noms de Gaston Veil, Adolphe Moitié et Léopold Cassegrain, qui resteront en place jusqu'en 1928, et des adjoints de Chantenay (Jean Danais) et de Doulon (Louis Millet).

Durant la Première Guerre mondiale, la municipalité de 1912 est prorogée jusqu'à nouvel ordre par la loi du . La paix revenue, à la suite des élections des et , Paul Bellamy est réélu maire le (29 voix, 5 blancs) dans le cadre d'une municipalité d'Union nationale : parmi les adjoints se trouve Henri de La Tullaye, capitaine au long cours, représentant de la droite. Les élections suivantes (3 et ) ont lieu dans une situation très différente d'affrontement entre le Cartel des Gauches et la droite. La liste de Paul Bellamy l'emporte et il est réélu à l'unanimité le par 35 voix sur 35 ; parmi les adjoints, se trouve maintenant le socialiste Ernest Dalby.

Il est aussi conseiller général de 1910 à 1928.

Carrière nationale modifier

Il est élu député de Loire-Inférieure en 1924 sur la liste du Cartel des Gauches en même temps qu'Aristide Briand (Cartel des Gauches) et Francis Merlant (Bloc national). Il s'inscrit au groupe républicain socialiste et socialiste français de la Chambre des députés. Il est membre du parti républicain-socialiste. Comme Briand, il préconise une politique de paix avec l'Allemagne, mais sans faiblesse. Il intervient sur les questions concernant les familles, la natalité, la politique fiscale et surtout la gestion des collectivités locales.

Il a été président de l'Association des maires de France de 1920 à 1927.

La crise des années 1924-1928 à Nantes modifier

Durant cette période du Cartel des Gauches dès 1924, Nantes connaît une phase de luttes politiques assez violentes, notamment à l'occasion de l'inauguration du monument aux morts () et de la statue La Délivrance, contre laquelle le journal catholique conservateur L'Écho de la Loire, suivie par Le Phare de la Loire, déclenche une campagne qui vise en fait Paul Bellamy et Aristide Briand, ami du sculpteur Émile Guillaume, auteur de la statue. Celle-ci est renversée par un groupe d'anciens combattants d'extrême-droite le , parmi lesquels Henri de La Tullaye, ancien adjoint de Paul Bellamy.

Sévèrement battu aux élections législatives de 1928 (scrutin uninominal) par Francis Merlant, Paul Bellamy abandonne la vie politique, estimant ne plus disposer de la légitimité nécessaire. Il démissionne de ses fonctions municipales le 1er mai et les transmet à Gaston Veil le 10 mai suivant.

Il se retire au Pays basque à Cambo-les-Bains en 1929, pour tenter de soigner une tuberculose qui l'emporte finalement l'année suivante. Son corps, rapatrié à Nantes, repose depuis au cimetière Miséricorde, dans le caveau familial des Durand-Gasselin situé au sein du cimetière protestant.

Décorations modifier

Hommages modifier

Plusieurs villes de Bretagne ont donné son nom à une rue, on peut citer notamment Brest, Nantes[8].

À Nantes, la « rue de Rennes » est partiellement renommée rue Paul-Bellamy en l'honneur de l'ancien député-maire de la ville, par délibération du conseil municipal du [9].

Notes et références modifier

  1. Fiche biographique sur le site des Archives de Nantes
  2. Naud 2009, p. 108.
  3. Livre doré, 3, page 29.
  4. Louise Bouscasse : née le 21 juin 1866 à Oyré (Vienne), fille d'Anne Charles Bouscasse, 55 ans, et d'Andréa Sophie Mönch, décédée. Cf Acte de mariage : Nantes, 1887, 5e canton, 3 décembre, vue 82 (Archives municipales de Nantes).
  5. Acte de naissance de Magdeleine Lucie Bellamy : Nantes, 1888, 6e canton, 26 décembre, vue 74. Domicile : 44, rue de Gigant.
  6. Acte de naissance d'Anne Andréa Bellamy : Nantes, 1892, 6e canton, 19 août, vue 56 (née le 18 août)
  7. Acte de naissance de Jean Edouard Bellamy : Nantes, 1896, 5e canton, 13 mai, vue 26 (né le 12 mai). Domicile : 19, rue Voltaire.
  8. Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne.
  9. « Paul Bellamy (rue) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Yves Carluer, « Paul Bellamy », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 224-225 (ISBN 978-2846211901)
  • Didier Guyvarc'h, Les Folles Agapes de Nantes au clair de lune, Éditions Apogée, Rennes, 1999. Ce livre étudie les deux scandales de l'année 1927 à Nantes : celui de la statue de la Délivrance et celui de la surprise-partie du manoir de la Close.
  • François Naud (préf. Jean-Pierre Machelon, titre de couverture : Les parlementaires de Loire-Inférieure sous la Troisième République), Le personnel parlementaire élu par le département de Loire-Inférieure sous la Troisième République : 1871-1940, Mayenne, Éditions régionales de l'Ouest, , 311 p. (ISBN 978-2-85554-136-5).
  • Jean Pascal, Dictionnaire des députés bretons de 1789 à 1983, Paris, PUF, 1983 (ISBN 2-13-038265-7)
  • « Paul Bellamy », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  • Emmanuel Salmon-Legagneur (dir.) et al. (préf. Yvon Bourges, anc. ministre, prés. du conseil régional de Bretagne), Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne : 1 000 noms pour les rues de Bretagne, Spézet, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, , 446 p. (ISBN 978-2-84346-032-6), p. 44
    Notice de Jean Gourhand.
  • Fernand Soil, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Supplément 3, Imprimerie du Commerce, 1958, pages 28–56.Document utilisé pour la rédaction de l’article

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Articles connexes modifier

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