Pensionnat des Frères des écoles chrétiennes à Passy

établissement scolaire

Le pensionnat des Frères des écoles chrétiennes à Passy est un pensionnat pour garçons des Frères des écoles chrétiennes actif entre 1839 et 1905, situé dans l'ancienne commune de Passy et l'actuel 16e arrondissement de Paris.

Histoire modifier

L'hôtel de Valentinois, peint depuis l'actuelle rue Raynouard dans les années 1770 par Alexis-Nicolas Pérignon.
Excursion des Amicales de Passy et de Beauvais ; arrivée en gare de Froyennes du train de Paris, au début des années 1900.
Sépulture des Frères au cimetière de Passy.

En , les Frères des écoles chrétiennes ouvrirent un pensionnat au numéro 165 de la rue du Faubourg Saint-Martin, qu'ils déménagèrent le à Passy (à l'époque une commune aux abords de Paris), dans des locaux qu'ils avaient construits sur leur lot de terrains de l'ancien hôtel de Valentinois et peut-être des locaux de vestiges de l'hôtel qu'ils avaient préservés[1],[note 1], et qui se fit connaître sous le nom de « pensionnat des Frères des écoles chrétiennes à Passy ». Au cours des décennies qui suivirent, les Frères reconstruisirent certains des locaux et en agrandirent d'autres, à mesure du nombre croissant d'élèves, malgré une baisse de celui-ci pendant la révolution de 1848[6] ; le pensionnat vint à longer, si ce n'est depuis le jour de son ouverture à Passy, tout le segment de l'actuelle rue Raynouard reliant l'actuelle rue Singer à l'actuelle rue des Vignes.

Le , le pensionnat (qui avait alors plus de 700 élèves) fut visité par le ministre de l'Éducation, Victor Duruy, qui adressa aux Frères « ses compliments les plus flatteurs sur la tenue et la direction du pensionnat »[7]. Une autre visite ministérielle fut organisée le de la même année, « provoquée par la résistance que le projet de loi sur l'enseignement spécial[note 2] avait éprouvée au sein de la Commission parlementaire chargée de son examen. Pour en triompher, M. Duruy invita les membres de la Commission à l'accompagner à Passy : « Je désire, leur dit-il, vous montrer chez les Frères l'heureuse réalisation de mes projets »[7]. »

Une loi du ayant interdit aux congrégations religieuses d'enseigner plus longtemps, les Frères déplacèrent leur pensionnat à Froyennes, en Belgique, en 1905[9]. Ils vendirent approximativement les trois quarts de leurs bâtiments de Passy[10].[note 3]. L'avenue du Colonel-Bonnet fut ouverte sur ces terrains.

Une association de pères de famille investirent ceux qui ne furent pas vendus mais inutilisés afin de recréer une école, le « pensionnat de Passy », à laquelle l'archevêque Léon Adolphe Amette accorda une tutelle diocésaine en 1911[10] et qui devint par la suite Saint-Jean-de-Passy.

Personnalités liées modifier

Directeurs modifier

Professeurs modifier

Élèves modifier

Notes modifier

  1. L'affirmation d'Auguste Doniol selon laquelle les Frères des écoles chrétiennes acquirent en juin 1837 « les deux pavillons » (supposément ceux donnant sur la rue Raynouard) et une partie des jardins de « M. Briant »[2] semble contredire celle d'Henri Bouchot, selon laquelle Briant possédait « le derrière des bâtiments » (vraisemblablement l'orangerie et les bâtiments adjacents) « et le potager avec une ouverture sur la rue Bois-le-Vent », tandis que « la plus grosse part, la maison à colonnades, les terrasses et le jardin » avaient été adjugés à l'« écrivain et homme politique, Claude Fulchiron, de Lyon »[3], et certaines affirmations selon lesquelles ces biens-ci passèrent en 1811, au moins en partie, à la fille du banquier Isaac-Louis Grivel, Anne-Marie, et furent vendus par son mari Charles Vernes aux Frères en 1836[4], une autre partie ayant été acquise par l'industriel David Singer, qui ouvrit une rue à son nom pas plus tard qu'en 1836[5].
  2. La loi fut adoptée le 21 juin 1865[8].
  3. L'immeuble au numéro 12 de la rue Singer fut adjugé pour 162 000 francs le 27 juillet 1907 par le tribunal de la Seine[11].

Références modifier

  1. Annuaire, page 91 ; Doniol, page 42.
  2. Doniol, page 42.
  3. Bouchot, page 196.
  4. Schaeper, page 333.
  5. Hillairet, Connaissance du vieux Paris : les villages, page 74.
  6. Annuaire, page 92.
  7. a et b Enquête sur l'enseignement secondaire.
  8. Prévot, page 141.
  9. Journal officiel; Houssain, page 163.
  10. a et b Houssain, page 164.
  11. Gibon.
  12. Limagne, première de couverture.
  13. Colloque Mallarmé, page 41.
  14. Documents Stéphane Mallarmé, page 12.

Sources modifier

  • Annuaire administratif, industriel, statistique et commercial de Passy (1858).
  • Enquête sur l'enseignement secondaire.
  • Bouchot, Henri (1889). « Franklin à Passy ». Les lettres et les arts. Boussod, Valadon et cie.
  • Colloque Mallarmé (1975). Nizet.
  • Documents Stéphane Mallarmé (1968). Volume V. Nizet.
  • Doniol, Auguste (1902). Histoire du XVIe arrondissement de Paris. Hachette et cie.
  • Gibon, Fénelon (). « Encore la volatilisation d'un milliard ». Le Correspondant.
  • Hillairet, Jacques (1963). Connaissance du vieux Paris : les villages. Gonthier.
  • Houssain, Jacques (1992). « Marcel Jouhandeau et son pensionnat ». Analyses littéraires, témoignages, anecdotes. PULIM.
  • Journal officiel de la République française (5 juillet 1911).
  • Limagne, Adrien. Solfège-Manuel composé spécialement pour les cours de solfège. Volume I.
  • Prévot, André (1964). L'enseignement technique chez les Frères des écoles chrétiennes au XVIIIe et au XIXe siècles. Ligel.
  • Schaeper, Thomas J. (1995). France and America in the Revolutionary Era: the Life of Jacques-Donatien Leray de Chaumont (1725-1803).
  • Fonds d'archives du pensionnat de Passy, Archives lasalliennes, 2006.
  • Collectif, Saint-Jean de Passy, depuis 1839, Perles d'Histoire, 2019, 175 p.
  • Jacques Houssain, Saint-Jean de Passy, cent cinquante ans de traditions, Evreux, 1986, 374 p.