Persécution des musulmans
La persécution des musulmans est la persécution religieuse infligée aux musulmans. Cet article répertorie les incidents survenus dans l’histoire jusqu'à nos jours dans lesquels les populations musulmanes ont été la cible de persécutions.
Époque médiévale
modifierDébuts de l'islam
modifierAux débuts de l'islam, à La Mecque, les premiers musulmans furent victimes d'abus et de persécutions de la part du clan mecquois des Quraychites.
Croisades
modifierLe , après plusieurs massacres de chrétiens en pèlerinage pour le tombeau du christ, les croisés ordonnés par le pape atteignent Jérusalem, qui avait été reprise aux Seldjoukides par les Fatimides d'Égypte un an seulement auparavant. Le , les croisés réussirent à mettre fin au siège en détruisant des sections de murs de la ville et à y pénétrer. Au cours de cette journée, les croisés tuèrent presque tous les habitants de Jérusalem. Musulmans et juifs. Bien que de nombreux musulmans aient cherché refuge au sommet du mont du Temple à l'intérieur de la mosquée al-Aqsa, les croisés épargnèrent peu de vies. Selon l'anonyme Gesta Francorum, dans ce que certains croient être l'une des sources contemporaines les plus précieuses de la première croisade .
« Si je dis la vérité [sur ce qui s’y passa], elle dépassera ce qu’il vous est possible de croire. Qu’il me suffise donc de dire… que les hommes chevauchaient dans le sang, qui leur montait aux genoux et à la bride[1]. »
Tancrède de Hauteville revendiqua le quartier du Temple pour lui-même et offrira une protection à certains musulmans, mais il ne put empêcher leur mort aux mains de ses compagnons croisés. Selon le chroniqueur Foulques de Chartres, « aucun d'eux ne fut laissé en vie ; ni les femmes ni les enfants n'ont été épargnés[2]. »
Époque moderne
modifierAnatolie
modifierEn représailles aux génocides arménien et grec, de nombreux musulmans (turcs et kurdes) furent tués par les Russes et les Arméniens dans les provinces orientales de l’Empire ottoman (notamment Bayburt, Bitlis, Erzincan, Erzurum, Kars et Muş)[3],[4].
Le , l'armée grecque débarque à Izmir (Smyrne), ce qui marqua le début de la guerre gréco-turque (1919-1922). Pendant la guerre, l'armée grecque commis un certain nombre d'atrocités dans les provinces occidentales (comme Izmir, Manisa et Uşak), la population musulmane locale fut décimée, victime de massacres et de viols[5]. Selon l'orientaliste suédois, Johannes Kolmodin, qui s'était rendu à Izmir, l'armée grecque avait incendié 250 villages turcs[6].
Cambodge
modifierDans les années 1970, les Chams musulmans furent victimes de massacres avec près de la moitié de leur population exterminée par le régime communiste des Khmers rouges[7]. Environ un demi-million de musulmans furent tués. Selon des sources chams, 132 mosquées furent détruites sous le régime des Khmers rouges. Seules 20 des 113 autorités religieuses chams les plus importantes du Cambodge survécurent à la période des Khmers rouges[8].
Situation contemporaine
modifierEurope
modifierBosnie-Herzégovine
modifierLa majorité des persécutions signalées eurent lieu durant la guerre de Bosnie. Principalement, lors du massacre de Srebrenica de 1995 où plus de 8 000 hommes et adolescents bosniaques furent tués, ainsi que l'expulsion massive de 25 000 à 30 000 civils bosniaques perpétrées par des unités de l'armée de la république serbe de Bosnie sous le commandement du général Ratko Mladić[9].
Kofi Annan, qualifia ces actes de « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »[10].
Bulgarie
modifierEn 1989, 310 000 Turcs quittèrent la Bulgarie, en raison de la politique d'assimilation imposée par le régime communiste de Todor Zhivkov. Cette politique, qui commença en 1984, força tous les Turcs et les autres musulmans de Bulgarie à adopter des noms bulgares et à renoncer à leurs pratiques religieuses. Pendant les mesures qui imposèrent les changements de nom, les villes et villages turcs furent encerclés par des unités de l'armée. Les citoyens reçurent de nouvelles cartes d'identité avec des noms bulgares. La non-présentation d'une nouvelle carte d'identité signifiait le retrait du salaire, des versements de pension et des prélèvements bancaires. Les certificats de naissance ou de mariage n'étaient délivrés qu'en noms bulgares. Les costumes turcs traditionnels furent interdits; Les mosquées furent fermées, les maisons fouillées et tous les signes d'identité turque retirés.
France
modifierDans la semaine qui suivit la tuerie de Charlie Hebdo, 54 actes antimusulmans ont été signalés en France. Il s'agit notamment de 21 signalements concernant des mosquées visés par des tirs d'armes à feu et de grenades et de 33 cas de menaces et d'insultes[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17]. Trois grenades ont été lancées sur une mosquée du Mans, à l'ouest de Paris, et un impact de balle a été trouvé sur une de ses fenêtres. Une salle de prière musulmane à Port-la-Nouvelle a également été la cible de tirs. Il y a eu une explosion dans un restaurant affilié à une mosquée de Villefranche-sur-Saône. Aucune victime n'a été signalée[18],[19].
Allemagne
modifierLe , Marwa El-Sherbini est poignardée à mort en pleine salle d'audience à Dresde, en Allemagne. Elle venait de témoigner contre son agresseur qui avait tenu des propos injurieux à son encontre parce qu'elle portait un foulard islamique.
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Persecution of Muslims » (voir la liste des auteurs).
- « King John of England: Royal Licenses to Export and Import, 1205–1206 », sur Fordham.edu.
- « King John of England: Royal Licenses to Export and Import, 1205–1206 », sur Fordham.edu.
- T. Akcam: A Shameful Act: The Armenian genocide and the question of Turkish responsibility, pp. 327–29; "Acts of revenge were first carried out by the advancing Russian forces in 1916, assisted by Armenian volunteers."
- G. Lewy:The Armenian massacres in Ottoman Turkey: a disputed genocide, pp. 115–22.
- Shaw, Stanford J. & Shaw, Ezel Kural (2002), History of the Ottoman Empire and modern Turkey, Volume 2, Cambridge University Press, p. 342.
- Özdalga, Elizabeth. The last dragoman: the Swedish orientalist Johannes Kolmodin as scholar, activist and diplomat (2006), Swedish Research Institute in Istanbul, p. 63.
- « The Cambodian Genocide and International Law » [archive du ].
- Andrew Perrin, « Pan-Islamic solidarity vs. persecution », TIME.com, (lire en ligne).
- ICTY, "Karadzic indictment. Paragraph 19".
- « May We All Learn and Act on the Lessons of Srebrebicia ».
- « Les actes anti-musulmans se multiplient depuis l'attaque de Charlie Hebdo », sur Le Figaro, .
- « French magazine attack set to deepen Europe's 'culture war' », Reuters, (lire en ligne).
- "Don't let extremists curtail European democracy".
- Patrick Donahue (8 January 2015). "Paris Killings Seen Fueling Europe's Anti-Islam Movements". Bloomberg.
- Oren Dorell, USA Today (8 January 2015). "Paris attack heightens European tensions with Muslims".
- "Mosques Attacked In Wake Of Charlie Hebdo Shooting". The Huffington Post.
- "Attacks Reported At French Mosques in Wake of Charlie Hebdo Massacre". NBC News.
- Antonia Blumberg, « Mosques Attacked In Wake Of Charlie Hebdo Shooting », The Huffington Post, (lire en ligne).
- « Revenge attacks and retaliation begin: Mosques come under fire with guns and 'grenades' in France... and kebab shop near another Muslim temple is blown up », Daily Mail, (lire en ligne).