Philippe-Hyppolite Suzor
Philippe-Hyppolite Suzor est un homme d'église québécois.
Biographie
modifierJeunesse
modifierPhilippe-Hyppolite Suzor nait le . Il est le fils d'Hyppolite Suzor, marchand, et d'Angélique de Foy[1]. Il fait des études classiques au Petit Séminaire de Québec de 1835 à 1846.
Vie religieuse
modifierIl fait ensuite des études théologiques au Grand Séminaire de Québec de 1846-1849.
Le 30 septembre 1849, il est ordonné prêtre à Québec par Pierre-Flavien Turgeon, évêque coadjuteur de Québec et devient vicaire à Trois-Rivières[1] du 1er octobre 1849 au 25 octobre 1851. Il le sera durant 2 ans[2].
En 1851, il devient missionnaire à Saint-Chrystophe[1]. Il y arrive et fonde la paroisse le 26 octobre 1851[2]. En plus de cette paroisse principale, il dessert les missions de Warwick, de Bulstrode et de Horton[2].
Il remplace la petite chapelle à quatre fenêtres et une petite table pour autel par une église de pierre, dans laquelle il fait installer l'électricité. Il commande pour l'occasion une nouvelle cloche[2]. L'église est de style roman à la récollet. La voûte est ornée de tableaux sur toile. Surnommée la « Sixtine québécoise », elle abrite 76 reproductions de grands peintres européens, comme Michel-Ange, Raphaël et Rembrandt. Suzor-Coté y peint aussi des oeuvres originales[3].
Il fait aussi construire un couvent et un collège[2].
Durant son ministère à Saint-Chrystophe, il institue un horaire précis. Les Vêpres ont lieu à 1:30, les messes à 7:30, la grand'messe (messe du dimanche) à 9:30. Il fait des confessions tous les matins avant les messes et à 15:00 le samedi et les veilles de fêtes d'obligation[2].
En 1868, il devient aumônier du 4e détachement des zouaves pontificaux canadiens et part vers Rome avec celui-ci en juin de la même année[1]. Il retourne au Québec en 1869.
En 1869, le curé d'Arthabaska décide de faire construire un couvent pour jeunes filles. Il est construit en août 1870 et confié aux soeurs de la Congrégation de Notre-Dame. Le curé donne au couvent un terrain attenant de sept arpans[4].
À son retour de Rome, il est nommé membre du Conseil épiscopal de Trois-Rivières le 19 août 1870. Il fut aussi vicaire-forain des townships de l'Est par l'évêque de Trois-Rivières, Thomas Cooke, du 22 octobre 1868 au 23 novembre 1870.
Il reste curé d'Arthabaska jusqu'au 1er février 1878[5], date à laquelle il devient curé de Nicolet[2]. Il le sera jusqu'au 14 août 1887. Lors de la fondation du diocèse de Nicolet, en 1885, il devient vicaire-général par Elphège Gravel[1],[2] le 30 août. Il devient la même année procureur diocésain. Du 11 septembre 1888 au 6 juin 1889, il redevient curé de Nicolet, comme curé d'office de la cathédrale[2].
Le , Suzor célébrait ses noces d'or sacerdotales par de grandes fêtes et est élevé par le Pape Léon XIII, à la dignité de Prélat Domestique, avec le titre de Monseigneur[2].
Vie publique et politique
modifierIl fonde le journal L'Union des Cantons de l'Est, alors qu'il est curé de Saint-Chrystophe depuis 15 ans. La parution du premier numéro a lieu le 14 décembre 1866[2]. 8 ans auparavant, le village d'Arthabaskaville a été incorporé à partir d'une partie du territoire de Saint-Christophe et ce village est devenu un chef-lieu d'un district judiciaire. La population augmente rapidement. Ce bassin de population permet la création du journal[2]. Pour se faire, Suzor convint les principaux citoyens d'Arthabaskaville et de Stanfold, ainsi que les curés des paroisses environnantes[2]. Plus précisément, c'est avec l'aide de trois autres prêtres-curés de la région, trois avocats, deux marchands, deux cultivateurs, un notaire, un commerçant, un rentier et l’agent des terres du district qu'il fonde le journal[6]. Le premier objectif du journal était de faire connaitre la région et de pousser ce processus de colonisation. Un autre objectif était de concurrencer un premier journal dans la région d'une idéologie différente[2]. Le parrain du journal était Laflèche, alors évêque coadjuteur de Trois-Rivières. C'est lui qui donnera le nom au journal, dans un écrit où il rappelle que l'objectif du journal est l'union des coeurs et des esprits dans la foi et le patriotisme[7]. Il appelle à la diffusion, dans les Cantons de l'Est, «des bons principes, religieux, sociaux et politiques»[7]. La devise originale du journal est: L'union fait la force[7]. Une autre devise était: Notre Foi, notre Langue et nos Institutions[8]. Politiquement, le journal suit le programme ultramontain de Laflèche[7]. Il défend la religion catholique. En 1867, il défend la confédération, mais en 1916, il reconnaitra que la question des écoles catholiques en Ontario remet les bienfaits de la confédération pour les Canadiens français en question[8]. Il appelle à la colonisation des Cantons de l'Est par les Canadiens français, à la fois pour arrêter la Grande Saignée et pour reprendre une région d'abord colonisée par les Britanniques[8]. Le journal travaille aussi à éduquer les agriculteurs à leur travail[8]. Le journal existera durant plus de 50 ans.
Vie privée
modifierSa sœur, Marie-Céline-Adéline Suzor, est la mère de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté. Philippe-Hyppolite Suzor était donc l'oncle de celui-ci. Il aidera celui-ci à aller travailler dans quelques villes des États-Unis et lui a fait des commandes pour sa paroisse[9].
Retraite et fin de vie
modifierLe 6 juin 1889, il se retire à la Résidence Saint-Joseph, chez les Sœurs de l'Assomption de la Sainte Vierge à Nicolet[1] et abandonne peu à peu ses charges. Il est alors le doyen du clergé canadien français[2]. En 1890, il quitte son poste de procureur. Le 20 septembre 1891, il passe de vicaire-général à vicaire-général honoraire jusqu'à sa mort.
ll décède le 5 octobre 1917 à 91 ans[5] à la résidence. Il est inhumé dans le cimetière des Sœurs de l'Assomption de la Sainte Vierge à Nicolet.
Hommage
modifierUne rue de Nicolet porte son nom[5].
Bibliographie
modifier- Aubin, André. Toponymie municipale. Ville de Nicolet. Document synthèse. Nicolet, Ville de Nicolet, mars 1993. S. p.
- Fleurent, Maurice, Le clergé du diocèse de Nicolet 1885-1994, Nicolet, Séminaire de Nicolet, 1994
- Tanguay, Cyprien. Répertoire général du clergé canadien [...], Montréal, Eusèbe Senécal & fils, imprimeurs-éditeurs, 1893, xiii, 526, xlvi p.275; 26 cm, Collections de BAnQ.
- «L'UNION DES CANTONS DE L'EST, Ses débuts, ses oeuvres et ses luttes», L'Union des Cantons de l'Est, no 1, 14 décembre 1916, 1 p.
- «Mgr Ph.-H. SUZOR P. R., V . G . H .», L'Union des Cantons de l'Est, no 1, 14 décembre 1916, 1 p.
- «LE PARRAIN DE L'UNION DES CANTONS DE L'EST: MONSEIGNEUR LOUIS-FRANÇOIS RICHER-LAFLÈCHE ÉVÊQUE DES TROIS-RIVIÈRES», L'Union des Cantons de l'Est, no 1, 14 décembre 1916, 2 p.
Notes et références
modifier- Cyprien Tanguay, Répertoire général du clergé canadien, par ordre chronologique depuis la fondation de la colonie jusqu'à nos jours, Montréal, Eusèbe Senécal & fils, , 585 p. (lire en ligne), p. 275
- « Mgr Ph.-H. SUZOR P. R., V . G . H . », L'Union des Cantons de l'Est, no 1, , p. 2 (lire en ligne [PDF])
- « Saint-Christophe-d’Arthabaska | Communauté d'accueil spirituel de Victoriaville », sur www.accueilspirituel.ca (consulté le )
- « Couvent de la Congrégation de Notre-Dame / Couvent Saint-Christophe d'Arthabaska | Croire et vouloir », sur archivesvirtuelles-cnd.org (consulté le )
- « Rue de Monseigneur-Suzor - Nicolet (Ville) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
- Raymond Tardif, « L’Union des Cantons de l’Est, un témoin incontournable », Histoire Québec, vol. 24, no 1, , p. 5 (lire en ligne [PDF])
- « LE PARRAIN DE L'UNION D CANTONS DE L'EST: MONSEIGNEUR LOUIS-FRANÇOIS RICHER-LAFLÈCHE ÉVÊQUE DES TROIS-RIVIÈRES », L'Union des Cantons de l'Est, no 1, , p. 1 (lire en ligne [PDF])
- « L'UNION DES CANTONS DE L'EST, Ses débuts, ses oeuvres et ses luttes », L'Union des Cantons de l'Est, no 1, , p. 4 (lire en ligne [PDF])
- Hugues de Jouvancourt, Suzor-Coté, Montréal, Éditions internationales Alain Stanké Ltée, 1978, 235 p. (ISBN 0-88566-124-9), , 235 p. (ISBN 0-88566-124-9), p. 67
Liens externes
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