Philippe-Jacques de Loutherbourg
Philippe-Jacques de Loutherbourg, connu aussi sous les prénoms de Philip James et Philipp Jakob, dit le jeune, né le à Strasbourg et mort le à Chiswick, est un artiste anglais d’origine franco-suisse. Il exécute notamment de nombreuses peintures de paysages.
Formation à Paris
modifierSeptième enfant du peintre de miniatures, Philippe-Jacques de Loutherbourg l'aîné (1698-1768), miniaturiste et graveur originaire de Bâle[1], Philippe-Jacques de Loutherbourg reçoit sa première formation artistique de son père. En , son père le conduit à Paris et le fait entrer dans l’atelier du portraitiste Carle Van Loo[2], alors dans tout l’éclat de sa carrière, mais le genre de ce maitre ne lui plait pas, et il passe chez le peintre de marine et de guerre Francesco Casanova, dont on retrouve le caractère dans certaines de ses œuvres[2]. À l’Académie royale de peinture et de sculpture, Jean-Georges Wille lui enseigna la gravure[3].
Il est reçu à l’Académie en présentant Une bataille, aujourd'hui conservé au musée d'art et d'histoire de Cholet, puis est nommé peintre de Louis XV le . Il obtient rapidement une certaine popularité et se fait connaître des amateurs d'arts. L'artiste côtoie de grands peintres importants de son époque, comme François Boucher, Hubert Robert ou encore Joseph Vernet[4].
Installation à Londres
modifierÀ la suite de l’invitation de David Garrick, directeur de comédiens, il quitte Paris pour Londres en et devient responsable de la scène du Théâtre Royal de Drury Lane londonien, avec un confortable salaire de 500 £ par an. Son travail est très remarqué, non seulement du grand public, mais même d’artistes comme Joshua Reynolds. Son dernier grand projet au théâtre est la mise en scène de la spectaculaire pantomime Omai - un voyage autour du Monde[5], d'après les écrits de James Cook, en .
Vie à Londres
modifierEn , il organise sa première exposition à la Royal Academy, et est titularisé en [6].
Le , sur Lisle Street, Leicester Square, il présente au public l'« Eidophusikon » ou théâtre mécanique, promettant des « Moving Pictures representing Phenomena of Nature » (« images animées représentant des phénomènes naturels ») — en précurseur des « panoramas » du XIXe siècle —, ce qui fascina Gainsborough et provoqua un vif intérêt de la part de Joshua Reynolds[7].
À la fin de sa vie, sa réputation est un peu altérée par ses implications dans le mysticisme. En 1789, il abandonne temporairement la peinture pour se consacrer à l'alchimie et au surnaturel[8]. Il voyage avec Cagliostro, qui l'instruit dans les sciences occultes[8], avant de l’abandonner lorsqu’il est condamné[9]. Il pratique également , avec sa femme, la guérison par la foi[10].
Œuvre
modifierIl expose ses œuvres au cours de ses nombreux voyages en Grande-Bretagne, dont :
- : A Fishing Boat brought ashore at Conway Castle
- : Picturesque Scenery of Great Britain
- : Une Avalanche dans les Alpes
- : Romantic and Picturesque Scenery of England and Wales.
Œuvres choisies
modifier- Paysage avec animaux, huile sur toile, 1767, musée des beaux-arts de Strasbourg.
- Une bataille, huile sur toile, 1767, musée d'art et d'histoire de Cholet.
- Paysage avec un berger jouant du chalumeau et une église sur une hauteur, vers 1768-1769, musée des Arts décoratifs de Paris.
- Troupeau surpris par un orage, huile sur toile 38 x 48 cm (vers 1770), Musée de Picardie (Amiens).
- Le Passage du gué, huile sur bois, 25 x 24 cm, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin.
- Coalbrookdale de nuit, huile sur toile, 1801, Science Museum de Londres.
- Autoportrait, huile sur toile, 1805-1810, Londres, National Portrait Gallery.
- The Smugglers Return (Les contrebandiers), huile sur toile, 1801, 74 x 106 cm Nebraska, Joslyn Art Museum[11].
-
La Défaite de l'Armada espagnole en 1588 ().
Élèves
modifier- Olivier Le May (1734-1797) à partir de 1755 à Paris.
- Joseph-François Foulquier, avant 1765.
Hommages
modifierUne rue porte son nom à Strasbourg, dans le quartier de la Robertsau[12].
Notes et références
modifier- Diderot & l’art de Boucher à David : les Salons, 1759-1781 : [exposition] Hôtel de la Monnaie, 5 octobre 1984-6 janvier 1985, Paris, , 548 p. (lire en ligne), p. 313.
- Le Musée artistique et littéraire : revue illustrée, Paris, A. Ballue, (lire en ligne).
- Routledge, Philippe-Jacques de Loutherbourg, biographie
- Olivier Lefeuvre, Philippe-Jacques de Loutherbourg : 1740-1812, Arthena, , p.20-23 (ISBN 978-2-903239-49-7)
- Le titre désigne Omai, Tahitien qui est un compagnon de voyage de James Cook, et qui vécut en Angleterre de 1774 à 1776. Il est le premier indigène des îles du Pacifique à visiter l'Angleterre, et sa présence, combinée aux récits de Cook, enflamma l'imagination des Anglais.
- (en) « Philippe Jacques de Loutherbourg RA (1740 - 1812) », sur Royal Academy of Arts (consulté le ).
- [PDF](en) Technologies of Illusion:De Loutherbourg’s Eidophusikon in Eighteenth-Century London par Ann Bermingham, Association of Art Historians, 2016.
- Raymond Lister, British Romantic Painting, Cambridge University Press,
- Cet article intègre un contenu d'une publication du domaine public :
(en) « Philippe-Jacques de Loutherbourg », dans Encyclopædia Britannica [détail de l’édition], vol. 7, (lire sur Wikisource), p. 973. - Une adepte du nom de Mary Pratt a publié, en 1789, une brochure intitulée A List of a Few Cures performed by Mr and Mrs De Loutherbourg, of Hammersmith Terrace, without Medicine, dans laquelle celle-ci prétendait que les Loutherbourg avaient guéri deux mille personnes entre Noël 1788 et le mois de juillet suivant. Voir Charles Mackay, Memoirs of Extraordinary Popular Delusions, vol. 1, Londres, , p. 288.
- « Joslyn Art Museum Omaha Nebraska - Art Museum, Art Classes Omaha Nebraska - Entertainment Omaha », sur www.joslyn.org
- Maurice Moszberger (dir.), Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 441 (ISBN 9782845741393).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Olivier Lefeuvre, Philippe-Jacques de Loutherbourg, (1740-1812), Paris, Arthena, , 404 p. (ISBN 978-2-903239-49-7, lire en ligne).
- Roger Lehni, « Philippe Jacques de Loutherbourg », Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 48, 1982-2003, p. 4787.
- (en) Geoffrey Ashton, Grove Art Online, (ISBN 978-1-884446-05-4, lire en ligne).
- Roger Lehni et Christian Wolff, « Loutherbourg, Philippe Jacques », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, (ISBN 9782846213332), p. 863-864
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Art Institute of Chicago
- Art UK
- Artists of the World Online
- Auckland Art Gallery
- Bénézit
- British Museum
- Collection de peintures de l'État de Bavière
- Grove Art Online
- Musée des beaux-arts du Canada
- Musée du Prado
- Musée Städel
- MutualArt
- National Gallery of Art
- National Portrait Gallery
- Nationalmuseum
- RKDartists
- Royal Academy of Arts
- SIKART
- Tate
- Te Papa Tongarewa
- Union List of Artist Names
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Crédit d'auteurs
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