Philippe Demontaut
Philippe Demontaut est né le à Roanne. Artiste "global, il est un photographe, peintre, vidéaste et plasticien[1].
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Photographe, peintre, plasticien, cinéaste |
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Biographie
modifierIssu d’une famille d’artistes, peintre, plasticien, auteur de films et photographe, Philippe Demontaut, poursuit depuis une cinquantaine d’années un itinéraire en équilibre instable entre questionnements malicieux et exploration de formes symboliques.
Philippe Demontaut puise à de nombreuses sources nourrissant sa curiosité ; archéologie du cinéma, dispositifs optiques, perspective, topologie[2], hermétisme et monde de l’enfance. Son itinéraire artistique évoque un véritable périple mental à tendance initiatique traversé par la dérision, la candeur et la révélation de l’absurdité du monde.Ce parcours unique donne à son œuvre un caractère singulier.
Sorti de l’école des Beaux -Arts, au début des années soixante - dix, il délaisse rapidement la toile traditionnelle et le collage pour des reliefs de bois et de plexiglas, ainsi que pour des structures géométriques ponctuées de tubes néons. Ses œuvres en bleu et blanc et en bois calciné montrent trois stades d’un processus de transformation à caractère symbolique comme une "loi de correspondance" permettant une interprétation ouverte. Cette période lui fait explorer également sous forme de dessins séquentiels les possibilités illimitées de la topologie et des aberrations perspectives, jouant avec les illusions de la vision et les protocoles de représentations.
Captivé par les spectacles d’ombres chinoises que réalisait son grand-père dans des cabarets de Montmartre, il crée des installations qu’il nomme « dispositifs optiques » manifestant son goût pour les jeux de lumière en mouvement. Réalisant ainsi en 1978 un environnement lumino - cinétique[3] en hommage à Émile Reynaud et son "théâtre optique[4]" de 1889, précurseur du "spectacle cinématographique".
Viendront ensuite l'œuvre "Black Maria" en souvenir du premier studio de cinéma d’Edison puis une sculpture avec projection « La machine Robertson » fantasmagorie dédiée à Étienne-Gaspard Robert[5], fantasmagorien oublié.
Installé quelque temps à New-York, il y est proche du courant de la " No wave[6] ", ce qui lui inspire un film ou plutôt un "anti-film" : "Jean- Maurice n’est pas rentré[7]".Filmé dans des décors peints à la Meliés et doté de textes "ballots" agrémentés de poncifs absurdes, le film met en scène un jumeau inepte de Philippe Demontaut dans un monde imprégné de banal où la barbouille et l’incohérence remplacent la peinture et le bon sens. Il termine le film à Paris, où il reçoit le soutien du Centre Pompidou qui lui commande une suite : "Jean- Maurice crève l’écran". Ce film réalisé en 1982 est une vision contemporaine de l’univers de Lewis Carroll ou l’auteur se révèle un manipulateur volontiers comparé à René Magritte par la trahison des images et celle des sentiments. Il sera projeté au festival de Cannes dans la Quinzaine des réalisateurs en 1982 et obtiendra le prix de "l’œuvre remarquable" au 5e Tokyo Festival en 1983.
Lauréat de la bourse "Villa Médicis hors les murs" décernée par Jean Rouch, Philippe Demontaut entreprend ensuite un voyage sans programme défini vers l’Ouest des États -Unis, en passant par la Louisiane, le Nouveau Mexique et L’Arizona. Avec un regard aussi sensible au grandiose qu’au dérisoire, il filme et photographie les paysages traversés en voiture et les bayous parcourus en bateau.
Revenu en France, ses photos en noir et blanc réunies dans des "Carnets de l’aventure" seront exposées au Musée de Trouville. L’ensemble des matériaux collectés inspire à Philippe Demontaut un nouveau film comme on raconte à ses amis un voyage de vacances en leur projetant des diapositives. Ce sera "Le retour de Jean- Maurice". Le film permet au héros de justifier sa longue absence auprès de ses amis à travers des trucages, les images montrées ne prouvant pas l’authenticité du récit, nous assistons à un jeu d’esquives, la réalité est distordue et la fiction trompeuse. L’auteur, faussaire et illusionniste joue au monteur-montreur-menteur avec une désinvolture amusée.
Philippe Demontaut réalise depuis les années 1980 des mises en scène photographiques en noir et blanc de modèles ou d’objets immergés dans des images. Il y reste fidèle à ses thèmes de prédilection : allégories, rêves éveillés, géométrie.
Dans les années 1990 il réunit sous forme d’un recueil, "Questions d’observation", des réflexions concernant ses préoccupations récurrentes que sont en particulier : le jeu texte-image, la photo comme expérimentation, la lumière et sa symbolique, la physiognomonie récréative, les schémas utilisés dans les sciences et les religions, les formes ambiguës de la perception, l’archéologie du cinéma et la science optique. Il les ordonne dans une compilation rigoureuse sous la forme de dix volumes constitués par 100 planches de grands formats dessinés sorte de "manuscrit à peintures".
Depuis 2000, un retour d’intérêt pour le mode topologique lui inspire la peinture de personnages à l’anatomie improbable (cous allongés), à l’instar de Lewis Carroll et des animaux issus du bestiaire moyenâgeux. Philippe Demontaut renoue avec de grands thèmes classiques en réalisant à travers des peintures une relecture personnelle de l’iconographie des mythes et des religions du monde.
Bourses et Prix
modifier- "Works of Special Distinction" The 5th Tokyo Video Festival
- 1983 Bourse "Villa Médicis hors les murs" USA
- 1983 et 1986 FIACRE
- 1995 Aide aux projets de la ville de Paris
- 2007 Bourse "Emily Harvey Foundation" Venise
Œuvres
modifierCollections publiques
modifier- Centre Georges Pompidou Paris :
- Bibliothèque Kandinsky : Photos
- Cabinet d’Art Graphique : Collages
- M.N.A.M. : Films : « Jean-Maurice n’est pas rentré »; « La confidente diabolique »; "Two-steps"
- Vidéos : "Jean-Maurice crève l’écran" ; "Du geste à la parole"
- Musée de Trouville : Photos
Expositions personnelles
modifier- 1978 Galerie Gillespie de Laage Paris
- 1981 Galerie Chantal Crousel Paris
- 1981 Artist’space New-York / 1982 E.L.A.C. Lyon
- 1984 Musée de Trouville
- 1988 Rencontres d’Arles
Expositions collectives
modifier- 1979 « The dog show » 591 Broadway New-York
- 1988 « Écran total » Studio 43 Paris /
- 1977/1998 « Inventaire du Cabinet d’Art graphique , Centre Georges Pompidou Paris
- 2002 « Les Montaut une dynastie d’artistes » , Mairie d’Oloron- Sainte-Marie Pyrénées-Atlantiques
- 2006 « Le mouvement des images » , Centre Georges Pompidou Paris
- 2007 « Inventions et transgressions ; le dessin au XXe siècle »
Festivals et Lieux de projection
modifier- 1982 Biennale de Sydney[8] Australie / E.L.A.C. Lyon / Perspective du Cinéma Français Festival de Cannes / 5th Tokyo Video Festival Japon /
- 1984 7th Tokyo Video Festival Japon /
- 1986 10th Tokyo Video Festival Japon /
- 2006 « Le mouvement des images » DEFILEMENT 1 / Centre Georges Pompidou Paris /
- 2007 « Inventions et transgression le dessin au XXe siècle » / Musée des Beaux-Arts et d’Achéologie de Besançon France /
- 2009 « Vidéo et après » J. Dupuy Centre Georges Pompidou Paris. / 2019 Centre Georges Pompidou Paris / Festival FILAF Cinéma Castillet Perpignan France
Films et vidéos
modifier- Jean-Maurice n’est pas rentré, film 16 mm, NB ;
- La Pub / Anthologie ;
- Jean-Maurice crève l’écran vidéo 3/4 de pouce, PAL, 19 min ;
- Lune sans l’autre, vidéo 3/4 de pouce, PAL, 19 min
- Le retour de Jean-Maurice, vidéo 3/4 de pouce, PAL, 72 min ;
- Annette Messager, reine de la nuit[9], vidéo 3/4 de pouce ;
- La confidente diabolique, film 35 mm, NB, 10 min ;
- L’ami Christian, (Christian Boltanski[10]), vidéo 3/4 de pouce Betacam SP, couleur, 6 min 27 s, Production : Télérama , La SEPT ;
- Two-Steps, film d’animation, 35 mm, couleur, 4 min, Production Demontaut ;
- Question d’observation, vidéo Betacam SP, 12 min, Animation Philippe Demontaut. Musique : Groupe Palo Alto Production Centre Georges Pompidou M.N.A.M , C.C.I. ;
- La parade des objets, vidéo Betacam SP, 56 min ;
- Du geste à la parole, à propos de Jean Dupuy[11], 30 min, Production : Centre Georges Pompidou, 2Montaut.
Manuscrits à peintures
modifier- "Vive Emile Raynaud" coffret pour environnement;
- "Black Maria" coffret pour environnement
Séries photographiques
modifierBibliographie
modifier- ART PRESENT n°4/5, 4°trimestre 1976, p.30-30
- ART PRESS[14] n°22 J.S.
- X MOTION PICTURE MAGAZIN[15]E ,vol.2 p30, New-York, 1978
- «COLLECTIVE CONSCIOUNESS », Performing Arts Journal Publication , édit. Jean Dupuy 1980
- ART PRESS « Actualité vidéo » n°47,P.17,1981
- FLASH ART « Philippe Demontaut » par Catherine Strasser n°105,1981/82,p.62
- BOMB MAGAZINE[16] « Jean-Maurice isn’t home yet » par Marie-Guy Baron vol;1,issue n°7,Janv. 1982, p. 50/51 New-York
- LE FOU PARLE « Jean-maurice n’est pas rentré » n°,p. 34/35 Paris
- ANTHOLOGIE DE L’HUMOUR NOIR Paris
- ÉDITION CENTRE NATIONAL DES ARTS PLASTIQUES/CENTRE GEORGES POMPIDOU « Abécédaire des films sur l’Art Moderne et Contemporain1905/1984 » Gisèle Breteau
- LE CANARD ENCHAÎNÉ[17] « Le retour de Jean-Maurice » André Rollin
- TELERAMA n°149 « Méli/Méliès » Marion Vidal
- ART PRESS « Le retour de Jean-Maurice /Annette Messager reine de la nuit » Catherine Francblin n°115 p.56
- LE JOURNAL DU 43 « Les aventures de Jean-Maurice »Antonio Rodrig p.10 1987
- EDITIONS DU CENTRE GEORGES POMPIDOU « Vidéo et après » La collection vidéo du Musée National d’Art Moderne p.112/113
- ART ET CINÉMA « Tours et détours » p.83/84
- ÉDITIONS DU CENTRE GEORGES POMPIDOU « L’art du mouvement »sous la direction de Jean-Michel Bouhours la collection du M.N.A.M. Patricia Brigogne
- CATALOGUE « Le mouvement des images »Edit. Centre Georges Pompidou 2006
- CATALOGUE « Ateliers:l’artiste et ses lieux de création dans les collections de la Bibliothèque Kandinsky » Édit. Centre Georges Pompidou p.91 2006
- CATALOGUE « Invention et transgression,le dessin au XXe siècle » Collection du Centre Pompidou Musée National d’Art moderne Cabinet d’Art Graphique p. 132/133/136 Exposition « hors les murs » Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon[18] 2007
- CATALOGUE « Regards d’artistes pour la Cathédrale de Chartres » Les Éditions de Chartres,sanctuaire du monde p.18/19 2009
Références
modifier- « Philippe Demontaut / Centre Pompidou », sur centrepompidou.fr (consulté le ).
- Jänich, Klaus., Topologie, Springer, (ISBN 9783540213932, 3540213937 et 9783540268284, OCLC 263444348, lire en ligne).
- « art lumino-cinétique ».
- « https://www.emilereynaud.fr/index.php/post/Le-Theatre-optique ».
- « memento production ».
- Masters, Marc., No Wave, Black Dog, (ISBN 9781906155025 et 190615502X, OCLC 153560406, lire en ligne).
- « https://bombmagazine.org/articles/philippe-demontauts-jean-maurice-isnt-home-yet/ ».
- « https://www.biennaleofsydney.art/ ».
- Messager, Annette, 1943-, Annette Messager, word for word : texts, writings, and interviews, D.A.P./Distributed Art Publishers in association with les Presses de réel and Violette Editions, (OCLC 607906515, lire en ligne).
- Rouart, Julie., Boltanski., Flammarion, (ISBN 2081261391 et 9782081261396, OCLC 1101770855, lire en ligne).
- Dupuy, Jean, 1925- ..., Collective consciousness : art performances in the Seventies, Performing arts journal publications, (ISBN 0933826273, 9780933826274 et 0933826265, OCLC 464100879, lire en ligne).
- « La fanstamagorie : essai sur l'optique, Max Milner ».
- Evelyne Toussaint, « Portrait. Gilbert Lascault », Critique d’art, no 23, (ISSN 1246-8258 et 2265-9404, DOI 10.4000/critiquedart.1782, lire en ligne, consulté le ).
- « https://www.artpress.com/ ».
- « x magazine ».
- « https://bombmagazine.org/ ».
- « https://www.lecanardenchaine.fr ».
- « http://www.mbaa.besancon.fr/ ».