Picrochole
Picrochole est, dans le roman de François Rabelais Gargantua, le roi qui attaque le royaume de Grandgousier.
Il donne son nom à la guerre qui les oppose : l'expression « guerre picrocholine » et l'adjectif « picrocholin » sont passés dans le langage courant pour qualifier un conflit absurde, déclenché pour des motifs insignifiants[1].
Origine
modifierLe mot « Picrochole » vient des mots grecs « πικρός » (pikrós) : piquant, aigu, aigre (d'où dur, cruel, irritable) et « χολή » (cholḗ) : bile (d'où « χολέρα » : choléra, colère) et pourrait donc se traduire littéralement par « bile amère » et culturellement par « de mauvaise humeur », « d'humeur acerbe »[2].
Symbole
modifierPicrochole est l'exemple type du mauvais roi, que François Rabelais cherche à dénoncer, par opposition au bon roi, représenté par Grandgousier, père de Gargantua. Emporté par un caractère revanchard et belliqueux et par une folie mégalomane, il provoque pour des raisons futiles un conflit avec le royaume de Grandgousier. Finalement, la guerre de conquête qu'il a lancée contre son voisin se finit pour lui par une déroute totale.
Il semblerait que ce personnage ait été inspiré par le seigneur de Lerné, M. Gaucher de Sainte-Marthe ; ce dernier était, depuis des lustres, en conflit avec la famille Rabelais pour une histoire de droit de pêche[3].
Il est par ailleurs probable que Rabelais, en créant le personnage de Picrochole, a également voulu tourner en dérision la soif de conquête de Charles Quint, empereur romain germanique dont il était le contemporain[4],[5].
Notes et références
modifier- Éditions Larousse, « Définitions : picrocholine – Dictionnaire de français Larousse », sur larousse.fr (consulté le ).
- Xavier Nègre, « picrocholine (français) », sur Projet Babel, (consulté le ).
- « Dans Gargantua Lerné (à 4 km à l’ouest de Seuilly) est la capitale de Picrochole », sur litteratur.fr, (consulté le ).
- Texte établi par Ruth Calder; avec introduction, commentaires, tables et glossaire par M.A. Screech; préface par V.L. Saulnier, « Gargantua par François Rabelais, Volume 2, chapitre XXIII », sur Google books, Librairie Droz, 11 rue Massot, Genève, (consulté le ), p. 164.
- Claire Sicard, « Picrochole au miroir de Charles Quint », sur archives-ouvertes.fr, Le Verger, (consulté le ), np.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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