Pierre Benoît (architecte)
Pierre Benoît est un homme de science, architecte et naturaliste français de la première moitié du XIXe siècle expatrié en Argentine. Des origines mystérieuses et de nombreux indices troublants le désignent comme un potentiel Louis XVII survivant, bien qu’il n’ait lui-même jamais fait état de telles prétentions.
Succession
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(2 ans, 4 mois et 18 jours)
Nom revendiqué | Louis XVII |
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Successeur | Louis XVIII (1815-1824) (1824-1830) |
Dynastie | "Bourbon" |
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Naissance |
ou (Multiple preuves prouvant qu'il serait Louis XVII) à Calais, France / Château de Versailles (France) (Multiple preuves prouvant qu'il serait Louis XVII) |
Décès |
Buenos Aires (Argentine) |
Père | Pierre-François Benoît (existence incertaine) / Louis XVI |
Mère | Marie-Jeanne Daulo (existence incertaine) / Marie-Antoinette |
Conjoint | María Josefa de las Mercedes Leyes |
Enfants | Petrona-Mercedes, Pedro Benoit |
Biographie
modifierOrigines
modifierIl prétendait être le fils d’un pauvre pêcheur et d’une lavandière.
Officiellement, il serait né à Calais le 15 thermidor an II (), fils de Pierre-François Benoit et de Marie-Jeanne Daulo. Cependant, on ne retrouve nulle part la trace de ces personnes dans les registres.
Le marin
modifierOn trouve sa trace en 1808 comme servant dans la marine impériale.
Le , l'aspirant Benoit reçoit l'ordre de prendre le commandement du bateau de seconde espèce (no 274), en opération dans la Manche.
Il débarque à Buenos Aires le en provenance de Saint-Domingue.
Il est cependant obligé de renoncer à la marine, car il souffre d'une ancienne blessure à la jambe (qu'il aurait peut-être eu quand il était en prison à la Tour du Temple car il vivait dans de mauvaises conditions, il ne tenait plus debout et vivait accroupi.
Le botaniste
modifierEn 1820, il est chargé d'accompagner le naturaliste Aimé Bonpland, lequel herborisera dans le centre de l'Amérique du Sud.
L’architecte
modifierIl travaille ensuite de nombreuses années en tant qu’architecte pour la conception de résidences privées et de bâtiments du gouvernement argentin, y compris le cimetière de la Recoleta et la façade de la cathédrale de Buenos Aires.
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Façade de la cathédrale de Buenos Aires
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Place de la Recoleta avec une vue du cimetière et de l'église Notre-Dame del Pilar, photographie de Benito Panunzi en 1867.
Il devient en 1825, chef du Département des Dessins et de la Topographie auprès de la Casa Rosada.
Le Franc-maçon
modifierEn 1825 il reçoit un diplôme maçonnique de la ville de Philadelphie le faisant « Apôtre et Grand Maître Charbonnier ».
Il bénéficie de protections, notamment celles du général Belgrano ainsi que de Bernardino Rivadavia.
Il aurait eu un haut grade dans la société secrète, portant le nom symbolique "Bolivar II» et serait arrivé en Amérique avec une lettre de recommandation adressée à Simón Bolívar (jamais utilisée).
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Initiation d'un apprenti franc-maçon au début du XIXe.
Fin de vie et disparition mystérieuse
modifierUne attaque le laisse à demi paralysé en 1834. Pendant dix-huit années, il vit diminué semi-reclus en poursuivant ses activités intellectuelles et artistiques. Il décède le à Buenos Aires de façon mystérieuse après avoir pris des cachets ordonnés par un médecin français, le docteur Lavergne, reconnu par Pierre Benoît mais inconnu de tous, débarqué la veille de France et qui rembarquera pour la France aussitôt son entrevue effectuée.
Famille et postérité
modifierIl épouse à Buenos Aires le María Josefa de las Mercedes Leyes, après avoir surmonté une forte résistance de ses beaux-parents, ceux-ci n’acceptant pas de prime abord l'union de leur fille avec un Français à l’origine inconnue. Avec celle-ci il a deux enfants :
- Petrona-Mercedes, née le , sans postérité.
- Pedro Benoit, né le , architecte auquel on doit le plan d’urbanisme de la ville argentine de La Plata et la cathédrale Saints Pierre et Cécile, marié en 1862 avec Dolores Vasquez; de leur union naitra une fille, Benedetta-Dolores, qui épouse en 1882 José Martin Zapiola ; leur fils Frederico sera l'auteur d'une biographie révélant les éléments troublants des origines de son aïeul.
Louis XVII ?
modifierSon arrière petit-fils, Frederico Zapiola, prétend pour la première fois qu’il s’agissait de Louis XVII en révélant des indices troublants. Selon lui, il aurait été sauvé de la prison du Temple et confié à Monsieur de Petitval au château de Vitry, puis aurait servi par la suite dans la marine impériale sous le nom de Pierre Benoît entre 1808 et 1814.
- Né dans une famille de pauvres pêcheurs, il n'a jamais fréquenté l'école. Il avait pourtant une éducation raffinée, des vastes connaissances et outre le français, il parlait couramment allemand, anglais, castillan et maîtrisait le latin. Il avait appris les mathématiques, le dessin tant technique qu’artistique en étant aussi bien architecte naval que peintre. Il avait également des connaissances approfondies en astronomie, botanique et géodésie. Autant de capacités étonnantes plus vraisemblablement issues d’une haute-éducation par des précepteurs qu’une situation d’autodidacte fils de pêcheur et de lavandière illettrés.
- Selon les sources, il prétendait que sa mère était née Marie-Jeanne Daulo, Daul ou Daut, patronyme nulle-part existant, mais qui serait la contraction d’Autriche-Lorraine ou d’Autriche pour Marie Antoinette Josèphe Jeanne , archiduchesse D ' Au Triche et de L orraine.
- Il peint de nombreux tableaux, notamment des marines, et, fait troublant, des portraits de Marie-Antoinette, de Madame Elisabeth et de "Madame Royale", la Duchesse d'Angoulême, respectivement mère, tante et sœur de Louis XVII. Il peint un autoportrait sur lequel il fait figurer des fleurs de lys et les armes des Bourbon. Sur l’un des autoportraits, il signe L.C.R.F. – P.B. que son descendant Federico Zapiola traduira par « Louis Charles Roi de France – Pierre Benoît ».
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Marie-Antoinette en 1785 par Élisabeth Vigée Le Brun
- Physiquement, il est décrit comme ayant les yeux bleus, les cheveux blonds bouclés, les sourcils arqués et une fossette au menton, correspondant aux caractéristiques physiques du fils de Louis XVI et Marie-Antoinette.
- La signature de son testament comporte un idéogramme complexe qui reprend exactement un idéogramme figurant sur le testament de Louis XVI.
- Il dessine la façade de la cathédrale de Buenos Aires qui comprend outre des évocations franc-maçonnes des détails troublants. Celle-ci est d'abord inspirée de la façade du palais Bourbon de Paris. Ensuite, la scène représente la scène biblique de réconciliation entre Jacob et son fils Joseph exilé en Égypte.
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Façade du Palais Bourbon
- Selon sa biographie officielle, il serait né en 1794[1], et officier de marine en 1808, donc à 14 ans. Il sert sans interruption jusqu'à la chute de l'Empire où il est radié, réintégré durant les Cent-Jours, il est à nouveau radié définitivement lors de la seconde restauration. Son dossier d'officier a curieusement disparu des archives de la Marine.
- En 1818, il est conduit au Havre pour un embarquement pour l'Argentine par le Duc Decazes en personne, ministre de l'Intérieur de Louis XVIII.
- D'un caractère paisible, il ne laisse le souvenir à sa famille de rares colères qu'à l'évocation de Louis XVIII.
- Les circonstances énigmatiques de sa mort font soupçonner un assassinat ordonné depuis la France. Il reçoit seul un certain Docteur Lavergne, qu'il reconnaît, arrivé la veille de France et qui rembarque immédiatement pour la France après son entrevue et son décès. Appréhendé dès son arrivée au Havre, ce dernier sera guillotiné.
Notes et références
modifier- L'enfant du Temple serait décédé en 1795 avec de fortes présomptions de substitution. Or, dès 1794, des rumeurs faisaient courir le bruit que le dauphin, remplacé dans sa geôle par un autre garçon, aurait été libéré du Temple. Ces rumeurs avaient été favorisées par les exhumations des restes de l’enfant du cimetière Sainte-Marguerite (en 1846 et en 1894, plusieurs spécialistes attribuent le corps à un sujet masculin âgé de plus de 16 ans d'un 1,63 m et de morphologie différente de Louis XVII) et la réaction thermidorienne : tandis que les royalistes osaient à nouveau s'afficher comme tels, des accords de paix étaient négociés entre la République et les révoltés vendéens et chouans (traités de La Jaunaye, de la Mabilais et de Saint-Florent-le-Vieil). La mort du dauphin, en juin de cette même année, fut par conséquent accueillie avec scepticisme par une partie de l'opinion publique. Ce contexte permit l'éclosion de théories « évasionnistes » et « survivantistes ».
Annexes
modifierBibliographie
modifier- "Luis XVII muriò en Buenos-Aires ?", , Frederico Zapiola, réédition en 1991
- Revue "Histonium" no 164, , p. 45, "Luis XVII no muriò en el Temple" , Frederico Zapiola
- Journal "La Nacion", El enigmatico destino de Luis XVII (Le Destin Enigmatique de Louis XVII ), Luis F. Nunez
- La Science Historique, "Pierre Benoit était-il Louis XVII ?", par Gustavo Buratti - 1964 -1er semestre 1965- Nouvelle série
- "Point de Vue", no 2343, du , "A Buenos Aires, un nouveau Louis XVII', par Angel Fumagalli
- 2011 : Jacques Soppelsa, Louis XVII : la piste argentine, Paris, A2C Médias, coll. « Histoires », 187 p. (ISBN 978-2-916831-16-9, BNF 42445778)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Sciencehistorique.com, article sur l’ouvrage de Jacques Soppelsa
- PLATAFORMA DE INTERCAMBIO ACADÉMICO Y DIVULGACIÓN CIENTÍFICA
- Tribune de l’Histoire
- L'émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, du journaliste Franck Ferrand