Pierre Billaud (physicien)
Pierre Billaud est un physicien français né le à Fontenay-le-Comte en Vendée et mort le à Saint-Michel (Charente)[1]. Il a participé à l'élaboration du programme nucléaire militaire de la France.
Naissance |
Fontenay-le-Comte |
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Décès |
(à 93 ans) Saint-Michel (Charente) |
Nationalité | France |
Domaines | Physique nucléaire |
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Institutions |
Armée de terre française Commissariat à l’Énergie Atomique |
Formation |
École polytechnique Université de Paris |
Site | http://pbillaud.fr/ |
Biographie
modifierPierre Billaud est admis à l’École polytechnique le 7 septembre 1939, mais le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale entraîne sa mobilisation le 9 septembre. Il commence sa carrière militaire par des études d’élève officier de l'artillerie coloniale à l'École d'artillerie de Fontainebleau. Après la défaite de la bataille de France, il continue quelques mois ses études à Polytechnique avant de terminer sa formation d'artilleur.
Affecté au Protectorat français au Maroc en 1942 au Groupement d’artillerie coloniale antiaérienne et de côte du Maroc[2], il subit le baptême du feu lors du débarquement allié en Afrique du Nord alors qu'il sert une batterie d'artillerie côtière à Casablanca. En tant que chargé des transmissions du 41e Groupe de forces terrestres antiaériennes de la 2e division d'infanterie marocaine, il participe à la campagne d'Italie puis à celle de Libération de la France. Il se marie durant celle-ci avec Jeannette Diguet qui lui donne quatre enfants. D'octobre 1945 à avril 1948, il est cantonné à Madagascar.
À partir de septembre 1948, il est détaché au laboratoire des rayons X de Maurice de Broglie à Paris et suit les cours d'Irène Joliot-Curie à l'Université de Paris ; il obtient le diplôme d'études supérieures « Électronique et radioactivité ».
Affecté à l’état-major du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, il prend part à la guerre d'Indochine de septembre 1951 à janvier 1954[3].
En juin 1955, il s'oriente vers la recherche scientifique et entre au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) comme chef du service de physique expérimentale de la direction des applications militaires [4]. Il est nommé chef de projet de l’engin « A » en 1958-1960 et chargé de diriger la préparation de la première expérience nucléaire française, il prend donc part à Reggane en février 1960 au premier tir nommé Gerboise bleue qui permet à la France d’entrer dans le club des puissances nucléaires[5]. Le général De Gaulle le fait officier de la Légion d'Honneur en juillet 1960.
Il devient directeur du centre de la Direction des applications militaires de Limeil-Brévannes de 1962 à 1966[6] d'où il évincé par une décision d'Alain Peyrefitte[7]. Il participe aux recherches menant à la bombe à hydrogène française, dont il dirige le deuxième tir expérimental mené à Moruroa, nom de code Procyon, le 8 septembre 1968 qui a un rendement de 1,25 mégatonne[8]. Le 22 mars 1969, il est fait commandeur de la Légion d'honneur. Le directeur des applications militaires du CEA le charge de toutes les questions de sécurité, y compris celles des dispositifs d'armes opérationnelles, en 1972.
Admis à la retraite en 1979 avec le grade de colonel, Pierre Billaud se consacre à diverses recherches scientifiques personnelles. Il prend la plume en 1994 pour contester publiquement la paternité de la bombe H française qui est pour lui attribuée à tort à Robert Dautray[9].
Notes et références
modifier- Relevé des fichiers de l'Insee
- « 261- Insignes de Formations antiaériennes d’Artillerie Coloniale (b) », sur basart.artillerie.asso.fr (consulté le ).
- Pierre Billaud, « Pierre Billaud », sur fr.biobble.com (consulté le ).
- Pierre Billaud, « Souvenirs d'un pionnier de l'armement nucléaire français », sur pbillaud.fr, (consulté le ).
- Pierre Billaud, « La grande aventure du nucléaire militaire français: Des acteurs témoignent » [PDF], sur L'Harmattan, (consulté le ).
- Tome 2 GR 3 K – DE TO Inventaire, Service historique de la Défense, , 12 p. (lire en ligne), p. 6.
- Jean Guisnel et Bruno Tertrais, Le Président et la Bombe : Jupiter à l'Élysée, Paris, Odile Jacob, , 330 p. (ISBN 978-2-7381-3387-8).
- « Essais nucléaires français à Mururoa et à Fangataufa », sur capcomespace.net (consulté le ).
- Pierre Billaud, « Le vrai père de la bombe H », La Recherche, no 422, (lire en ligne).
Article connexe
modifierBibliographie
modifier- Pierre Billaud, La véridique histoire de la bombe H française, Pensée universelle, , 94 p. (ISBN 978-2-214-09858-5, lire en ligne)
- Pierre Billaud, La grande aventure du nucléaire militaire français : Des acteurs témoignent, Paris, L'Harmattan, coll. « Diplomatie et stratégie », , 420 p. (ISBN 978-2-343-09502-8, lire en ligne)
Liens externes
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