Pierre Cournarie

administrateur colonial français
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Pierre Charles Cournarie ( - ) est un ancien administrateur colonial français, en poste au Cameroun français, en Afrique-Occidentale française (AOF), également compagnon de la Libération.

Pierre Cournarie
Fonction
Gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Pierre Charles Cournarie
Nationalité
Formation
École coloniale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Distinction

Biographie

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Affiche annonçant l’exécution d’un homme et la condamnation d’un autre.

Pierre Cournarie est né le à Terrasson (Dordogne)[1].

À la déclaration de la guerre en août 1914, il signe un engagement volontaire et combat dans la cavalerie, au 16e régiment de dragons[1].

Succédant à Philippe Leclerc de Hauteclocque, futur Maréchal Leclerc, il est gouverneur du Cameroun français du au puis gouverneur général de l'AOF du au [1],[2]. À ce poste, il approuve le projet du général Marcel Dagnan visant à réprimer les tirailleurs sénégalais qui réclament leurs arriérés de solde au camp de Thiaroye[3]. Le 1er décembre 1944 a lieu le massacre de Thiaroye, qui est prémédité selon Armelle Mabon, fait plusieurs centaines de morts. Il couvre l’action du général Dagnan, notamment en disséminant de fausses informations dans les documents officiels : ainsi, au lieu des 1600 tirailleurs débarqués le 21 novembre, il affirme qu’il n’y en a eu que 1200[4].

Après le massacre, il fait surveiller les tirailleurs qui ont survécu et sont renvoyés dans leurs foyers. Il demande aux gouverneurs de l’AOF de surveiller leur comportement et de faire procéder au contrôle du courrier et des télégrammes à destination ou en provenance de la métropole[5].

Dans une note personnelle adressée au ministre des Colonies, Henri Laurentie, résistant et compagnon de la Libération, directeur des affaires politiques au ministère, critique sévèrement l’action du gouverneur[3].

Les postes qu’il occupe après celui de gouverneur de l’AOF le situent dans une trajectoire descendante, sans qu’on sache si cela est lié au massacre de Thiaroye[6]. Il est rappelé en 1946, nommé Haut-Commissaire dans le Pacifique et aux Nouvelles-Hébrides, puis gouverneur de Nouvelle-Calédonie du au [1],[7]. Il quitte l’administration en 1951, âgé d’à peine 56 ans, et prend sa retraite[7].

Il meurt le à La Bachellerie (Dordogne)[1], où une place porte son nom[8]. Il était le beau-frère de l'administrateur colonial Jacques Gosselin (1897-1953).

Décorations et hommages

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Décorations

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Hommages

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Notes et références

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  1. a b c d et e « Pierre Cournarie », sur ordredelaliberation.fr (consulté le ).
  2. (en) « Liste des gouverneurs généraux de l'AOF », sur World Statesmen (consulté le ).
  3. a et b Françoise Croset, « Cahier pour une histoire du massacre de Thiaroye », 2018, p. 26.
  4. Armelle Mabon, « Synthèse sur le massacre de Thiaroye (Sénégal, ) », sur xalimasn.com, , p. 8.
  5. F. Croset, Cahier...', op. cit., p. 39.
  6. Martin Mourre, « L’Armée, la haute fonction publique et le massacre de Thiaroye en 1944 au Sénégal. Bureaucratie impériale et petits meurtres entre amis », French Politics, Culture & Society, volume 40, no 1, 2022, p. 125, note 39.
  7. a et b M. Mourre, L’Armée, la haute fonction publique..., p. 114.
  8. « La Bachellerie : liste des voies avec code IGN » [archive du ], sur rue-ville.com (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Dictionnaire biographique français contemporain, 1950, p. 168

Lien externe

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