Pierre Dereix
Pierre Dereix, né à Aigre (Charente), le , † Paramé , Chevalier de l'Empire à titre héréditaire, Officier de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, est un officier qui a participé à toutes les campagnes du premier Empire comme colonel et traversé tous les régimes politiques de l'époque.
Pierre Dereix | ||
Colonel Pierre Dereix placé "à la suite" du 74e régiment régiment d'infanterie de ligne - 1814 | ||
Naissance | Aigre (Charente) |
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Décès | (à 85 ans) Paramé-(Ille-et-Vilaine) |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française Empire français Empire français (Cent-Jours) Royaume de France Royaume de France |
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Grade | Colonel | |
Années de service | 1792 – 1822 | |
Conflits | Guerres de la Révolution Guerres napoléoniennes |
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Distinctions | Chevalier de l'Empire héréditaire Officier de la Légion d'honneur chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis |
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Biographie
modifierPierre Dereix est né à Aigre[1],[2]. Fils de Léonard Dereix et de Jeanne Maudet[3],[2],[4], il est le dernier garçon d'une fratrie de quatre et appartient à une vieille famille enracinée en Charente depuis le XVe siècle.
Révolution française
modifierLe , quatre jours après la chute de la royauté, Pierre Dereix, tout juste âgé de 23 ans, s'engage dans la compagnie des "Volontaires du Canton d'Aigre", où il est élu au grade de capitaine le 14[5],[6],[7]. La compagnie est incorporée le 14 septembre dans le 11e bataillon de volontaires de la Charente (ou le 11e bataillon des réserves)[5],[8]. Passé dans la demi-brigade des Lombards[9], il intègre le 72e demi-brigade d'infanterie de ligne comme capitaine et participe avec celui-ci aux campagnes de l'armée de Nord, que commande le général Dumouriez[7].
En 1799, le capitaine Dereix est attaché à l'armée du général Brune pour défendre les côtes de la République batave et il participe à la bataille de Bergen, à celle d'Alkmaar puis à Castricum[10] le [1],[9] où l'armée russo-britannique débarquée au Helder est repoussée.
Consulat
modifierIl rejoint par la suite l'Armée de l'Ouest puis celle d'Italie[1],[10] toujours sous l'ombre du général Brune. À la formation du 72e régiment d'infanterie de ligne en 1803, il est présent comme capitaine[5].
Empire
modifierC'est durant son séjour au camp de Saint Omer le , qu'il est fait chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur[1],[10],[9]. Créé depuis peu par Bonaparte, Pierre Dereix figure parmi les premiers décorés hors Hôtel des Invalides[11].
Nommé chef de bataillon le au 22e régiment d'infanterie de ligne[1], il participe alors à la campagne contre la 3e coalition[5],[10]. En 1806, il rejoint le 8e Corps, puis le 4e Corps de la Grande Armée[1], commandés respectivement par les maréchaux Mortier et Soult pour prendre part aux campagnes de Pologne et de Prusse[5],[10],[12]. En 1809 au sein du 10e Corps[1],[13], ce sera la campagne d'Allemagne et d'Autriche. Le , il est fait officier de la Légion d'honneur[9]. L'année suivante, il est anobli et fait chevalier de l'Empire par lettres patentes du 31 janvier 1810 avec dotation sur le Trasimène depuis 1808[14],[15].
En 1810, il change d'affectation et retrouve le 8e Corps en Espagne, où la pratique de la guérilla utilisée par les espagnols va être extrêmement meurtrière. Il combat en Espagne puis au Portugal et reste dans la péninsule ibérique jusqu'à la fin 1812[1],[5],[13].
Le , il est promu au grade de major - grade qui remplace celui de lieutenant-colonel pendant la période napoléonienne - au 150e de Ligne et participe à la campagne d'Allemagne[5] avec le 5e Corps commandé par Eugène de Beauharnais[1],[13]. Le , il est promu colonel sur le champ de bataille à Goldberg[9],[11] et prend le commandement du 150e régiment d'infanterie de ligne[1],[5],[13].
Le , il participe à la grande bataille de Leipzig[5],[13] au sein de la 2e brigade du général Louis Harlet, elle-même intégrée au sein de la 19e division d'infanterie du général Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau[16]. Cette bataille, appelée aussi bataille des Nations, est la plus grande confrontation des guerres napoléoniennes ; elle fera plus de 100 000 morts. Le colonel Dereix est blessé à la cuisse droite[1],[17]. Son régiment, qui a subi de lourdes pertes, se retire à Neuss[18].
Le , le régiment est attaqué par surprise par un détachement de l'armée prussienne qui capture le colonel Dereix[1],[5],[13], l'aigle et la caisse du régiment ; 16 hommes sont tués et 189 faits prisonniers[19],[20].
Le , trois mois après l'abdication de l'Empereur à Fontainebleau, Dereix rentre de captivité[21],[1],[5].
Première Restauration
modifierLe , le roi Louis XVIII le fait chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis[1],[22],[13] et le place à la tête du 29e de Ligne[5].
Le , il quitte le service et est mis en demi-solde[5].
Le 1er décembre, il est placé "à la suite" du 74e régiment d'infanterie[1],[5],[13].
Les Cent-Jours
modifierDurant les Cent-Jours (mars à ) qui verront le retour de l'Empereur, le colonel Dereix est nommé commandant provisoire de la place de Brest le [21],[1],[13] par le général Brenier[5].
Seconde Restauration
modifierLe , Louis XVIII revient sur le trône et avec lui la Terreur Blanche, amenant à l'arrestation de 100 000 Jacobins et bonapartistes. Le , le colonel est autorisé à poursuivre ses fonctions de commandant de la Place de Brest[5]. Le , placé en non-activité[5],[13], il est remplacé par le maréchal de camp baron de Goguetat. Le , Pierre Dereix prend sa retraite après trente années de service effectif[1],[5],[13].
Il va alors s'installer en Bretagne à Saint-Malo avec sa famille[1],[21]. Il devient commandant de la garde nationale de Saint-Malo en 1831[1] où il continue de résider en 1847[9].
Famille
modifierLa , avec l'autorisation du Ministre de la Guerre, il avait épousé Madame veuve Charles Pierre Gauttier[21],[23] née Marie Bourdet[3], mère de deux jeunes enfants et descendante d'une vieille famille respectable de Saint-Malo. Madame Dereix donnera au couple cinq enfants, ainsi qu'une rente de 5 000 livres.
- Émile Pierre (1816-1852)
- Marie-Adélaide Dereix, née 7 décembre 1818; mariée à M. Julien Bourdet[24]
- Édouard-Louis Dereix; né 6 février 1820[24]
- Amélie-Marie Dereix; née 11 octobre 1821. Mariée à M. Tiret-Bognet[24], elle est la mère du caricaturiste Georges Tiret-Bognet[25].
- Élisabeth Marie (1826-1838)
Le , son épouse âgée de 38 ans décède. Le décès de son fils aîné, Émile Pierre, le à l'âge de 36 ans l'affecte[21] et le colonel Pierre Dereix meurt dans sa résidence de la Ville-Bénard[26] à Paramé le [5],[27],[28]. Son fils Edouard Louis Dereix, né à Saint-Malo en 1820, lui survivra[2].
Armoiries
modifierFigure | Blasonnement |
Armes de chevalier de l'Empire Dereix (1808)
Tiercé en bande, au I d'azur à une grenade d'argent enflammée d'or ; au II de gueules à l'insigne des chevaliers légionnaires ; au III de sable au dextrochère d'argent tenant une épée du même[15],[29],[2]. |
Alliances
modifierFamilles : de Maillard de Lafaye, Dereix de La Berche, Chazelle du Repaire, Durif de Cressac, Maudet, Janet de Lasfond, Tiret-Bognet, Daviaud, Cheminade, Gagnaire.
Notes et références
modifier- Letestu 1902, p. 101.
- Gustave Chaix d'Est-Ange, « Dereix et Dereix de Laplane », dans Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, vol. 13 (lire en ligne), p. 310
- Quintin et Quintin 1996, p. 263.
- Audouin 2001, p. 41.
- Quintin et Quintin 1996, p. 264.
- « VIII Aigre (suite) », Journal de Ruffec, vol. 7e année, no 302, , p. 2 (lire en ligne) — Biographie in texto de 33 lignes
- Audouin 2001, p. 42.
- Laurent Brayard, « 11e bataillon de la Charente ou 4e des Réserves », sur Sehri
- Liévyns, Verdot et Bégat 1847, p. 191.
- Boissonade 1890, p. 109.
- Audouin 2001, p. 43.
- Dr Mouclier, « Les célébrités de l'Arrondissement - Le commandant Deschamps. Les colonels Ducouret et Dereix », Journal de Ruffec, vol. 6e année, no 256, , p. 1-2 (lire en ligne) — Biographie de 34 lignes
- Boissonade 1890, p. 110.
- « Dereix Pierre - Notice n°L0737088 », sur Base Léonore (consulté le )
- Vicomte Albert Révérend (1844-1911), Armorial du Premier Empire : Titres, Majorats et Armoiries Concédés par Napoléon Ier, vol. 2, Paris, Au bureau de L'Annuaire de la noblesse, (lire en ligne), « Dereix », p. 49.
- Bataille de Leipzig 1813 ordre de bataille - http://www.drapeaux.org/Ordres_Batailles/Leipzig_1813_II.htm.
- Tableaux des officiers tués et blessés pendant les campagnes de l'Empire -A. Martinien Archives historiques de la guerre - Lavauzelle page 378
- Émile Simond, Historique des nouveaux régiments créés par la loi du 25 juillet 1887, p. 143-144.
- Émile Simond, Historique des nouveaux régiments créés par la loi du 25 juillet 1887, p. 144-145.
- Jean Regnault, « Le maréchal Macdonald et la défense du Bas-Rhin (Novembre-Décembre 1813) », Revue militaire française, , p. 99-123
- Audouin 2001, p. 44.
- Liste des chevaliers nommés pendant la Restauration - http://chsaintlouis.yellis.net/pages/liste/page2.php.
- Gauttier du Parc - http://musee.trochu.perso.neuf.fr/pierre_henry_gauttier.htm - beau frère de Charles Pierre Gauttier.
- Albert Révérend, « Dereix », dans Les familles titrées et anoblies au XIXe siècle : titres, anoblissements et pairies de la Restauration, 1814-1830., t. 2, Paris, H. Champion, (lire en ligne), p. 342
- « Tiret-Bognet (Georges) », Annales de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo, (lire en ligne, consulté le )
- Armand Guéraud, « Notices nécrologiques. M. Pierre Dereix », Revue des provinces de l'Ouest, , p. 255 (lire en ligne, consulté le )
- René Kerviler, « 734. - Dereic ou Dereix. », dans Répertoire général de bio-bibliographie bretonne., vol. Livre premier, Les bretons, t. 12 - (Dem-Dul.), Rennes, J. Plihon et L. Hervé, (lire en ligne) — Précise l'existence de deux notices dans les revues Commerce breton du 15 novembre 1854 et Revue des Prov. de l'O., II,255
- Henri Gourdon de Genouillac, « Dereix (Pierre) », dans Dictionnaire des anoblis, 1270-1868, suivi du Dictionnaire des familles qui ont fait modifier leurs noms, 1803-1870, Paris, Bachelin-Deflorenne, (lire en ligne), p. 166
- ARMORIAL NOBLESSE EMPIRE - DESCRIPTION DES ARMOIRIES
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Danielle Quintin et Bernard Quintin (préf. Jean Tulard), « Dereix (Pierre, chevalier) », dans Dictionnaire des colonels de Napoléon, Paris, S.P.M., coll. « Kronos » (no 22), (ISBN 2901952178, présentation en ligne), p. 263-264
- M. Letestu, « Pierre Dereix », La Giberne, no 6, , p. 101 (lire en ligne, consulté le )
- Prosper Boissonnade, Histoire des volontaires de la Charente pendant la Révolution (1791-1794), Angoulême, L. Coquemard, , 364 p. (lire en ligne), p. 108-110
- A. Liévyns, Jean-Maurice Verdot et Pierre Bégat, « Dereix (Pierre, chevalier) », dans Fastes de la Légion d'Honneur, t. 5, Paris, Légion d'Honneur, (lire en ligne), p. 191
- Bibliographie, Généalogie, Héraldique et Nobliaire de la France - Tome III Monographies familiales- Gaston Saffroy
- Histofig - http://empire.histofig.com/Dereix-Pierre.html
- Jacques Audouin, « Existence rocambolesque de Pierre Dereix », Revue Bessé, no 4, , p. 41-45 (lire en ligne, consulté le )
- familles subsistantes de la noblesse française
- Armorial du Premier Empire
- Le sieur Bourdet et la manœuvre des vaisseaux - http://ruedesfacs.hypotheses.org/631
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :