Pierre Jacobé de Haut de Sigy

personnalité politique française

Pierre Jacobé de Haut de Sigy, in extenso, Pierre Marie Henri Jacobé de Haut, marquis de Sigy, est un homme politique et un industriel français né le à Paris et décédé le à Sigy (Seine-et-Marne). Les origines de la famille sont champenoises et bourguignonnes et remontent au XIIIe siècle[1],[2].

Pierre Jacobé de Haut de Sigy
Fonctions
Député du Jura
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Conseiller général du Jura
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Biographie
Naissance
Décès
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Sigy
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Blason

Biographie modifier

Fils d'Antoine de Haut, marquis de Sigy, avocat à la cour, chef du contentieux du Chemin de fer de Grande Ceinture, et de Gabrielle Pinard, originaire de Château-Thierry.

Après des études au petit séminaire de Notre-Dame-des-Champs[3], à Paris, il prépare Polytechnique au lycée privé Sainte-Geneviève. Sorti sous-lieutenant d'artillerie, en 1897, il épouse en 1902, au château de Mirevent, à Pont-de-Poitte (Jura), une jeune femme issue d'une famille de maîtres de forges de vieille souche franc-comtoise, Marie-Thérèse Le Mire[4]. Cette dernière est la fille de François Le Mire[5], et la petite-fille de Jules Le Mire[6].

Démissionnaire de l'armée en 1905, il devient directeur puis président des Forges de Franche-Comté[7] et président des Usines de Clouteries d'Ornans[8]. Or, l'industrie métallurgique française est affaiblie depuis 1870, avec une concurrence lorraine terrible[9], et l'évolution technique qui oblige à des modernisations[10]. Bon gestionnaire, il parvient à assumer le regain d'activité du secteur et redresser la situation industrielle, commerciale et financière de la société avant que la Première Guerre mondiale n'éclate.

À partir de 1910, il s'engage dans la vie politique, et devient en 1913 Conseiller Général du canton de Dampierre (Jura), et sera constamment réélu.

Mobilisé dès 1914, il est capitaine d'artillerie sur le front d'Alsace, puis de l'Aisne. Or, les hostilités déclarées, les complexes industriels de la Franche-Comté furent bien évidemment pris en considération dans les stratégies respectives des puissances en présence. Pierre Jacobé de Haut de Sigy fut rappelé en 1915 par l’État-major afin qu'il reprenne la direction de la société et remette en marche les usines, l'enjeu étant d'assurer le ravitaillement en fûts de canon, en essieux, en rails, etc. Pierre Jacobé de Haut de Sigy s'acquitta de cette tâche, tout en restant volontaire au 4e régiment d'artillerie de campagne.

Après un échec au Sénat, il fut élu député du Jura pour l'arrondissement de Poligny de 1928 à 1932[11]. Inscrit au groupe de l'Union républicaine démocratique, il fut membre de la "Commission du Travail", de la "Commission de la Marine Marchande" à partir de 1915[12], de la "Commission des Mines et de la Force Motrice" à partir de 1920[12]. Il y déploya une importante activité parlementaire dans le domaine de compétence de chacune de ces commissions. Il présenta notamment plusieurs rapports sur des projets de loi relatifs aux transports ferroviaires, à la politique de l'énergie et au Code du travail et interpella le gouvernement sur les travaux effectués par l'Allemagne le long de la rive gauche du Rhin. Il intervint enfin dans des discussions budgétaires en faveur des familles nombreuses et notamment sur le caractère obligatoire des allocations familiales.

À la mort de son père, en 1933, il devient maire de Sigy de 1947 à sa mort. Après la liquidation de la Société des Forges de Franche-Comté en 1936, il devient président de la Compagnie d'Assurances "L'Abeille".

Membre de la Fédération Nationale Catholique, que présidait le Général de Castelnau, en fut conférencier.

Homme de devoir et homme discret malgré les fonctions qu'il exerça dans l'industrie et dans la politique, il refusa toute décoration.

Il écrivit de nombreux articles de circonstance dans des journaux locaux.

Cinq enfants sont issus de son mariage:

  • André Jean Marie Pierre Marc JACOBÉ de HAUT de SIGY 1903-1976
  • Jean Noël Gabriel Marie JACOBÉ de HAUT de SIGY 1905-1993
  • Paul Louis Marie JACOBÉ de HAUT de SIGY 1906-1995
  • Noëlle Marie "Ambroisine" JACOBÉ de HAUT de SIGY 1908-1914, mort en bas âge
  • François Jacques Nicolas Marie JACOBÉ de HAUT de SIGY 1912-1939, mort pour la France

Sources modifier

Références modifier

  1. « Documents inédits pour servir à l'histoire de Bourgogne », publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Châlon-sur-Saône, Marcel Canat, t. 1, Chalon-sur-Saône, 1863, 532 p http://documents.cbma-project.eu/texte/Bourgogne_Canat.pdf
  2. "Monographie du domaine de Sigy", Marc de Haut, marquis de Sigy (1814-1900), Impr. nationale (Paris), 1886, https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34130802m
  3. Cet établissement a disparu en raison du percement du boulevard Raspail en 1904.
  4. Marie-Thérèse Isabelle Noëlle Le Mire (1877-1953)
  5. François Marie Nicolas Paul Le Mire (1850-1918), Maître de Forges auprès de la Société des hauts fourneaux, fonderies et forges de la Franche-Comté
  6. Pierre Noël Jules LE MIRE, dit Jules Le Mire (1814-1878), Maître de forges, Maire de Poitte (Jura), Conseiller général de Clairvaux (Jura) et Peintre. Jules Le Mire qui négocie en 1854 une intégration de son exploitation au sein de la Société des hauts fourneaux, fonderies et forges de la Franche-Comté.
  7. La Société des hauts fourneaux, fonderies et forges de la Franche-Comté, vise en réalité un vaste complexe métallurgique dont les origines remontant au XIVe siècle. 1853 création de la Société des Forges de Fraisans, Clairvaux et la Saisse, par les frères Le Mire; 1854, la majorité des forges du Jura et établissements du Doubs y sont intégrés. La société est renommée Société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté. Les forges de Fraisans deviennent le siège de la Société. Plus tard, le siège sera transféré à Besançon. Voir historique succinct sous http://patrimoine.bourgognefranchecomte.fr/connaitre-le-patrimoine/les-ressources-documentaires/acces-aux-dossiers-dinventaire/etude/cb3155c4-ba49-4172-a3c7-a5255f372ccc.html Le fonds d'archives de la Société des hauts fourneaux, fonderies et forges de la Franche-Comté, hélas partiellement incendié, est consultable aux Archives départementales du Doubs https://archives.doubs.fr/
  8. Fondée en 1862, elle était devenue en 1887 une filiale de la Société des forges de Franche-Comté sous le nom de "Jarre et Cie", voir Moulin à papier Besson, puis usine métallurgique dite Clouterie du Bas, actuellement société Rivex, Ornans" in Base Mérimée, Référence IA00014696, Inventaire général du Patrimoine culturel de Franche-Comté, Ministère de la Culture
  9. Les fleurons français sont sur des territoires que la France a dû céder à l'Allemagne en signant le traité de Francfort
  10. remplacement du charbon de bois, coût des transports...
  11. Aux élections législatives de 1928; il obtint, au second tour de scrutin, 6 826 voix contre 6.015 à son adversaire radical, Léculier, sur 13 029 votants. Aux élections de 1932, après avoir obtenu 5 946 voix au premier tour contre 4.473 à son adversaire, Léculier, il fut battu par ce dernier au deuxième tour, celui-ci ayant obtenu 6 389 voix contre 6.334. http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/3769
  12. a et b Commission listée sur le site de l'Assemblée Nationale, rubrique Histoire de l'Assemblée nationale, section 1914-1918

Article connexe modifier

Liens externes modifier