Pierre Paraf

journaliste français (1893-1989)

Pierre Paraf né à Paris le et mort le à Boulogne-Billancourt[1], est un écrivain et journaliste français, antiraciste et pacifiste. Il était marié à Anne-Mathilde Dons-Nordau (la belle fille de Max Nordau) et avait une fille, Liliane.

Biographie modifier

Jeunesse et études modifier

Simon Pierre Paraf naît dans une famille de la bourgeoisie intellectuelle juive. Il est le fils d'Émile Paraf et d'Inès Sourdis, et frère de Jacques Paraf. Il effectue ses études secondaires au lycée Condorcet.

Il étudie ensuite aux facultés de lettres et de droit de l'université de Paris, ainsi que l'École libre des sciences politiques[2] entre 1911 et 1914[3]. Il est licencié ès lettres en 1911, avant ses 18 ans[4]. Il obtient ensuite un diplôme d'études supérieures de langues et lettres classiques. Il obtient une licence en droit en 1913[4].

En 1914, il reçoit un doctorat en droit pour une thèse sur « Les formes actuelles du syndicalisme en France »[5],[6].

L'affaire Dreyfus marque sa famille et sa jeunesse, c'est ainsi qu'il ajoute à son admiration pour Hugo et les romantiques une admiration pour Zola et Jaurès.

Parcours professionnel modifier

Lorsque la guerre éclate, on refuse son engagement pour santé insuffisante, mais en , alors qu'il est chef de cabinet du préfet du Puy-de-Dôme, il réussit à s’engager au 92e régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand. Blessé hospitalisé, Paraf, qui reçoit la croix de guerre avec deux citations et la médaille de Verdun, acquiert une nouvelle expérience humaine et sociale qui, après la lecture du Feu, le conduit aux côtés d'Henri Barbusse (dont il deviendra l’exécuteur testamentaire).

En 1926-1927, il participe, aux côtés de Bernard Lecache, à la création de la Ligue internationale contre l'antisémitisme (LICA), dont il sera vice-président jusqu'à la création, en 1948, du Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la Paix (MRAP) dont il deviendra président.

De 1929 à 1939, il est directeur littéraire du quotidien radical La République. En , il est appelé par le gouvernement du Front populaire, avec Louis Vallon et Pierre Brossolette, à tenir des chroniques radiophoniques (Radio-Paris), jusqu'en 1939, et reprises de 1944 à 1948.

C'est à nouveau la guerre, il rejoint le front de Belfort. Après s'être consacré à l'Organisation internationale juive ORT (Organisation Reconstruction Travail), il rejoint la Résistance aux côtés de Justin Godart au Front national (zone sud). Il devient rédacteur en chef du Patriote de Lyon clandestin.

Défenseur de l'œuvre et de l'action d'Henri Barbusse, il sera de tous les combats antiracistes, antifascistes et pacifistes, sujets auxquels il consacra plusieurs de ses écrits : Le Racisme dans le Monde, L'Homme de toutes les couleurs, La France de l'affaire Dreyfus, Mes rendez-vous avec le siècle … Il fut également l'orateur de nombre de conférences et de discours à travers la France et l’Europe.

Pierre Paraf a présidé ou participé à la direction de nombreuses associations dont le MRAP et Les Amis d'Henri Barbusse. Il fut président de la Société littéraire des amis d'Émile Zola jusqu'à sa mort. Il était l'oncle maternel du Pr Jean Bernard.

Bibliographie modifier

(parmi une trentaine d’ouvrages)

  • Sous la Terre de France (contes & poèmes), Payot-Paris (1917)
  • Anthologie du Romantisme, Albin Michel (1927)
  • Vie de Victor Hugo, Gédalge (1929)
  • Les Russes sont-ils heureux, Ernest Flammarion (1932)
  • Les Cités du Bonheur, Ed. du Myrte (1945). Prix Louis-Paul-Miller de l'Académie française
  • Rendez-vous africains, Renée Lacoste (1948). Prix Georges-Dupau de l’Académie française
  • L’État d’Israël dans le Monde, Payot-Paris (1958). [Prix Thorlet de l'Académie des sciences morales et politiques]
  • Le Racisme dans le monde, Payot-Paris (1966). [Prix Audiffred de l'Académie des sciences morales et politiques]
  • La Vie quotidienne en Israël, Hachette (1971). Prix Broquette-Gonin de l'Académie française
  • L’Homme de toutes les couleurs, La Farandole (1973). [Prix Jean Macé de la Ligue de l'Enseignement]
  • Victor Schœlcher, Editions Martinsart (….)
  • La France de l’Affaire Dreyfus, Ed. Droit et Liberté (1978)
  • La France de 1914, Ed. du Sorbier (1981)
  • Mes rendez-vous avec le siècle, Messidor (1988).

L’Académie française lui décerne le prix Langlois en 1957 pour la traduction de l'œuvre d'Andersen Les Deux baronnes (en collaboration avec Anne-Mathilde Paraf)

Décorations modifier

Notes et références modifier

  1. « Fichier des décés Insee » (consulté le )
  2. (en) Lucien Dreyfus, "A Terrible and Terribly Interesting Epoch": The Holocaust Diary of Lucien Dreyfus, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-5381-5503-5, lire en ligne)
  3. Jean Boekholt, L'homme de la rue à Montpellier (2): Qui sont ces hommes et ces femmes dont les noms figurent aux coins de nos rues ?, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-13490-9, lire en ligne)
  4. a et b Jean Norton Cru, Témoins: Essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928, Agone, (ISBN 978-2-7489-0443-7, lire en ligne)
  5. Le Monde juif, (lire en ligne)
  6. Robert Goetz, La pensée syndicale franc̜aise: Militants et théoriciens, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (lire en ligne)
  7. Roger Berg, « III.2. Mes grandes vacances », Revue d’Histoire de la Shoah, vol. N°211, no 1,‎ , p. 219 (ISSN 2111-885X et 2553-6141, DOI 10.3917/rhsho.211.0219, lire en ligne, consulté le )

Sources modifier

  • Le Monde du
  • Pierre Gamarra, Cahiers Henri Barbusse (n°, n°)
  • Pierre Paraf, Mes rendez-vous avec le siècle (1988)

Liens externes modifier