Pierre Roux-Fazillac

personnalité politique française

Pierre Roux-Fazillac
Pierre Roux de Fazillac
Pierre Roux-Fazillac

Naissance
Excideuil (Dordogne)
Décès (à 86 ans)
Nanterre (Seine)
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de brigade
Années de service 17671801
Distinctions Chevalier de Saint-Louis

Pierre Roux-Fazillac, également appelé Pierre Roux de Fazillac, né le à Excideuil (Périgord), mort le à Nanterre (Seine), est un général et homme politique français de la Révolution et de l’Empire.

Biographie modifier

Fils d'Antoine Roux, sieur de Fazillac, avocat en Parlement, juge du marquisat d'Excideuil, et de Marguerite Pichon, Roux-Fazillac naît le à Excideuil. Deux jours plus tard, il est baptisé en l'église Saint-Thomas[1].

Engagé dans l'armée, il sert dans la compagnie écossaise des gardes du corps du roi, à Versailles, de à , date à laquelle il devient capitaine de cavalerie. Attaché en au corps des dragons, il sert de 1778 à 1782 comme aide de camp du duc d'Ayen, qu'il accompagne dans ses voyages militaires en Flandre et dans les Alpes, ainsi que dans ses inspections. En , il devient premier aide de camp de La Fayette[2] dans la seconde campagne de la guerre d'indépendance américaine.

Chevalier de Saint-Louis, lieutenant-colonel en 1791, colonel du 4e régiment de cavalerie le [3],[4] et général de brigade le [5], il adhère avec ardeur à la Révolution française, ce qui lui vaut d'être élu administrateur du département de la Dordogne en 1790.

Roux-Fazillac est élu député de la Dordogne, le cinquième sur dix, à l'Assemblée nationale législative en septembre 1791. Il est réélu par son département l'année suivante à la Convention nationale, le quatrième sur dix. Il siège sur les bancs de la Montagne. Au procès de Louis XVI, il vote la mort sans conditions. Il est absent au scrutin sur la mise en accusation de Marat[6] et vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[7].

Envoyé en mission par décrets du 4 et du , il écrit de Péronne le pour annoncer qu'il est malade, demandant à être remplacé, et il n'est pas compris dans la réorganisation du [8]. Le , il propose de traiter comme déserteurs les deux bataillons de volontaires de la Gironde qui parlent de quitter l'armée. Le , il obtient le rappel de Matthieu et de Treilhard, envoyés en Gironde et en Lot-et-Garonne, qu'il a accusé de complaisance à l'égard des Brissotins[9]. Envoyé à l'armée du Nord par décret du , il est remplacé par Peyssard dès le 27[8].

Il est l'un des commissaires chargés, par décret du , de faire exécuter la levée en masse[10].

Nommé en Charente et en Dordogne[8], il annonce que la Charente a fourni 12 000 hommes. Le , il dénonce dans une lettre à la Convention un complot de boulangers et de meuniers d'Angoulême « de connivence avec les aristocrates ». Le , il se plaint de ce que les habitants de la Dordogne conservent l'habitude du dimanche. Théoriquement rappelé par décret du 13 brumaire an II (), il obtient cependant de poursuivre sa mission et passe directement à la suivante. Il est envoyé par arrêté du Comité de salut public du , dans la Corrèze et le Puy-de-Dôme pour y organiser le gouvernement révolutionnaire et s'occuper des manufactures d'armes de Tulle et de Périgueux[8]. Sous sa houlette et celle de son collègue Jacques Brival, la manufacture de Tulle voit ainsi ses effectifs passer de 237 personnes en 1792 à 663 en l'an III, et sa production de 1 200 à 2 400 fusils par mois en l'an II[11].

Dès qu'il a connaissance des événements du 9-Thermidor, alors qu'il inspecte la manufacture d'armes de Tulle, le 18, il prend un arrêté, arrivé deux jours après, prescrivant aux administrateurs du Puy-de-Dôme de « prendre des mesures contre tous les fonctionnaires ou autres individus que l'on saurait avoir été en correspondance avec l'infâme Couthon… ce nouveau Catilina… ce fourbe… »[12].

Rappelé par lettre du Comité de salut public du 3 thermidor an II (), puis par décret du 26 thermidor (), il est de retour à Paris à la fin de fructidor (mi-)[8]. Là, il fait des rapports sur l'éducation, sur les postes, est envoyé dans les places du Nord.

Après la séparation de la Convention, il redevient administrateur du département de la Dordogne. Le 22 ventôse an VI (), alors qu'il exerce également, par intérim, les fonctions de commissaire du Directoire exécutif, il est destitué par arrêté du Directoire, qui, à l'approche des élections de l'an VI, veut empêcher son entrée au Corps législatif — le même arrêté ordonne la fermeture du Cercle constitutionnel de Périgueux. En juillet 1799, il est nommé par son ami Quinette chef de la première division au ministère de l'Intérieur, qu'il quitte avec lui après le coup d'État du 18 brumaire[13].

Retiré de la vie politique sous l'Empire, il s'installe à Excideuil, sans emploi, publiant, en 1801, des Recherches historiques et critiques sur l'Homme au masque de fer et, en 1802, la troisième édition des Lettres sur les animaux de Charles Georges Leroy[14]. Pendant les Cent-Jours, il encense Napoléon à son retour[15].

Atteint par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il part en février pour Lausanne, où s'installent d'autres anciens conventionnels (Deydier, Ferroux, Laurence, Montégut, Pellissier, Pinet, Pottier, Reverchon et Souhait)[16],[17]et ne rentre en France qu'après la révolution de Juillet. Il s'installe alors à Nanterre, où il meurt, célibataire, en 1833, à l'âge de 86 ans, et c'est une nièce, installée à Excideuil, qui hérite de ses biens[18].

Œuvres modifier

  • L'Art de la guerre changé par l'usage des machines aérostatiques, 1784
  • Histoire de la guerre d'Allemagne en 1756, entre le roi de Prusse et l'impératrice d'Allemagne et ses alliés. Ouvrage traduit de l'anglois, auquel on a ajouté la campagne de 1744, écrite par le roi de Prusse lui-même, Lausanne, 1784; réédition Histoire de la guerre d'Allemagne pendant les années 1756 et suivantes, entre le roi de Prusse et l'impératrice d'Allemagne et ses alliés ; traduite en partie de l'anglais de Lloyd, et en partie rédigée sur la correspondance originale de plusieurs officiers français et principalement sur celle de M. de Montazet, Paris, Magimel, 1803, 2 vol. (en partie traduit des Mémoires militaires inachevés du général-major anglais Henry Lloyd, en partie composé sur la correspondance des officiers français ayant participé à la guerre). Lire en ligne.
  • Recherches historiques et critiques sur l'Homme au masque de fer, d'où résultent des notions certaines sur ce prisonnier. Ouvrage rédigé sur des matériaux authentiques, Paris, Imprimerie de Valade, an IX (présente une vision opposée à celle de Voltaire, affirmant qu'il s'agissait en fait d'un secrétaire du duc de Mantoue, Ercole Mattioli).

Sources partielles modifier

Notes et références modifier

  1. Bulletin de la Société historique et archéologique du Perigord, vol. 45-46, 1918, p. 158
  2. Charles Georges Leroy, Lettres sur les animaux, présenté par Elizabeth Anderson, vol. 316 des Studies on Voltaire and the eighteenth century, Institut et musée Voltaire, Voltaire Foundation, 1994, 305 pages, p. 30
  3. Louis de Cardenal, Recrutement de l'armée en Périgord pendant la période révolutionnaire (1789-1800), Imprimerie D. Joucia, 1911, 531 pages, p. 249.
  4. Gilbert Bodinier, Les Gardes du corps de Louis XVI: étude institutionnelle, sociale et politique : dictionnaire biographique, Éditions Mémoire & documents, 2005, 638 pages, p. 49-50 (ISBN 2914611358)
  5. La Révolution française: revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 30, Paris, Société de l'histoire de la révolution française, Charavay frères, 1896, p. 112
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 75.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 537.
  8. a b c d et e Michel Biard, Missionnaires de la République, Paris, CTHS, 2002, p. 578-579.
  9. Michel Biard, op. cit., 2002, p. 349-350
  10. A. Ray, Réimpression de l'ancien Moniteur: depuis la réunion des États-généraux jusqu'au Consulat (mai 1789-novembre 1799) avec des notes explicatives, vol. 17, Au Bureau central, 1854, p. 91-92
  11. Michel Biard, op. cit., 2002, p. 320-321
  12. André-Georges Manry, « L'Opinion publique dans le Puy-de-Dôme après le 9 thermidor » (p. 149-159), Gilbert Romme (1750-1795) et son temps: Colloque tenu à Riom et Clermont-Ferrand, 10 et 11 juin 1965, Presses universitaires Blaise Pascal, 1966, 224 pages, p. 156 (ISBN 2877410005)
  13. Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, vol. 45-46, 1918, p. 163
  14. Charles Georges Leroy, op. cit., 1994, p. 33
  15. Pierre Bliard, Les Conventionnels régicides d'après des documents officiels et inédits, Perrin et Cie, 1913, 539 pages, p. 610
  16. Annales historiques de la Révolution française, Firmin-Didot & Cie, vol. 60-71, 1934, p. 262
  17. [1]
  18. Charles Georges Leroy, op. cit., 1994, p. 70

Liens externes modifier