Pierre de Villaines
Pierre de Villaines, mort le au Château de Neuilly-la-Forêt (Normandie), est un évêque français du XIVe siècle, à Auxerre (1344-1347) puis à Bayeux (1347-1360).
Pierre de Villaines | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Bayeux | |||||||
Décès | château de Neuilly (Normandie) |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Dernier titre ou fonction | 50e évêque de Bayeux | |||||||
50e évêque de Bayeux | ||||||||
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71e évêque d'Auxerre | ||||||||
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Biographie
modifierÉvêché d'Auxerre
modifierPierre de Villaines est nommé 71e[note 1] évêque d'Auxerre par Clément VI en 1344 après Noël, en succession de Jean de Blangy. Mais il diffère son entrée à Auxerre de plus de deux ans, et se présente à Auxerre six semaines après avoir assisté au concile de Sens du . Il est cependant actif pour Auxerre pendant cette période : il autorise le doyen Dreux Jourdain à fonder dans l'église Saint-Mamert à Auxerre une chapelle dédiée à saint Pèlerin et saint Germain[1], par lettre datée du [2].
La cérémonie de son installation se déroule le premier . Comme il ne prévient pas les quatre barons supposés y assister (Auxerre, Saint-Vérain, Toucy et Donzy), parmi eux seul le comte d'Auxerre Jean de Chalon est présent (probablement parce qu'il habite la ville même). Il profite de cette festivité pour passer un accord avec Jean de Chalon sur les limites de leurs justices respectives sur Auxerre[2].
Malgré son absence du diocèse, il fait fortifier et garnir d'artillerie les châteaux de Regennes (une possession de l'évêché d'Auxerre sur Appoigny) et de Villechaul près de Cosne ; érige une chapelle dans la maison épiscopale d'Hodan, où il fait aussi faire une chambre dans le style en usage pour le roi ; et affranchit ses vassaux d'Hodan moyennant une redevance annuelle de grain et autres choses payables par chaque famille et manoir[2]. Son successeur immédiat, Bernard Le Brun (1347-1348), tentera en vain[3] d'annuler cet affranchissement des gens d'Hodan[4].
Il est l'un des pères du concile tenu à Paris contre les juges séculiers en 1347[5],[6].
Un fait curieux mérite d'être noté. En le pape Clément VI adresse à l'évêque d'Autun Guy II (ou Guido II) de La Chaume, au doyen de Saint-Aré (diocèse de Limoges) et à Jean de Séguran chanoine de Bourges, une bulle leur faisant savoir qu'une prébende de l'église d'Auxerre possédée par Pierre Albert étant vacante à la suite de la résignation de ce dernier, et que par ailleurs ayant connaissances des bonnes dispositions de Guillaume Albert âgé de neuf ans et en considération de la demande du cardinal-prêtre de Saint-Jean-et-Saint-Paul, lui pape confère ladite prébende à Guillaume Albert ; et charge les commissaires de le faire recevoir malgré les difficultés que l'évêque et le clergé d'Auxerre pourraient faire[7].
Évêché de Bayeux
modifierLa même année de son installation à Auxerre[2], Pierre sollicite en 1347 sa translation à l'évêché de Bayeux, qui lui est accordée.
En 1355 Pierre approuve la fondation de l'église collégiale de Croissanville (Calvados actuel).
Bayeux ayant été assiégé en 1356 par les troupes anglo-navarraises, il peut se retirer dans son château de Neuilly[8], où il apprend l'incendie et le pillage de Bayeux sa ville épiscopale[5].
Après sa mort, le corps de Pierre de Vilaines demeure pendant 80 ans dans la chapelle de Neuilly sans être inhumé, à cause des censures papales qu'il avait encourues pour n'avoir point payé les annates[5].
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Abbayes en Donziais - Châtellenie de Cosne - Villechaud (Cosne-Cours-sur-Loire) », sur terres-et-seigneurs-en-donziais.fr (consulté le ).
Bibliographie
modifier- Abbé Jean Lebeuf, Mémoire concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre, vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (présentation en ligne). Vie de Pierre de Villaines : pp. 454-456.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Numéro du rang de succession des évêques d'Auxerre :
Dans sa liste des évêques d'Auxerre, Jean Lebeuf mentionne Quintilien et Chillien, Cillien ou Quilien comme 26e et 27e évêques d'Auxerre respectivement, tout en argumentant que Chillien, Cillien ou Quilien désignent la même personne que Quintilien, 26e évêque d'Auxerre (voir son argumentation à Lebeuf 1743, p. 162-163). Si ces noms désignent la même personne, Pierre de Villaines est le 71e évêque d'Auxerre ; si Cillien ou Chillien est une personne différente de Quintilien, Pierre de Villaines est le 72e évêque d'Auxerre.
La numérotation de rang indiquée ici reprend l'hypothèse de Lebeuf que Chillien, Cillien et Quilien sont des variantes orthographiques de la même personne nommée Quintilien.
Références
modifier- Lebeuf 1743, p. 454, vol. 1.
- Lebeuf 1743, p. 455, vol. 1.
- Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique, vol. 3, Paris, R. Pornin (Tours), Suireau (Nantes), , 924 p. (lire en ligne), p. 373.
- Lebeuf 1743, p. 457, vol. 1.
- Villechaud, p. 3.
- Sur le concile de Paris de 1347, voir Louis de Maslatrie, Chronologie historique des papes, des conciles généraux et des conciles des Gaules et de France..., Paris, J. Angé, , 467 p. (lire en ligne), p. 440.
- Lebeuf 1743, p. 456, vol. 1.
- Le patrimoine des communes du Calvados, Flohic Éditions, 2001 (ISBN 2-84234-111-2), p. 980