Pinguet (Québec)

hameau de Saint-Damase-de-L'Islet, Québec (Canada)

Pinguet est un hameau compris dans le territoire de Saint-Damase-de-L'Islet, au Québec (Canada).

Pinguet
Église unie de Pinguet.
Géographie
Pays
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Municipalité
Coordonnées
Fonctionnement
Statut
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Le hameau abrite une communauté protestante francophone à partir du début du xxe siècle.

Toponymie

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Le hameau reprend le nom du rang le long duquel est constitué le hameau. Le rang lui-même est nommé d'après Louis-Basile Pinguet, officier des milices lors de la guerre anglo-américaine de 1812 et premier chef de police de Québec. Pinguet est concessionnaire de lots dans le canton d'Ashford peu après sa proclamation dans les années 1820[1].

Le nom est en usage à partir du milieu du xixe siècle[1].

Géographie

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Le hameau est situé à une quinzaine de kilomètres à l'est de Saint-Jean-Port-Joli, à flanc de la montagne Pinguet[1].

Histoire

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Une chapelle de mission catholique est établie en 1880 dans le cinquième rang, dans la maison de Pierre et Damase Ouellet. Le cardinal Taschereau décrète ensuite la construction d'une église à plusieurs kilomètres à l'ouest de la chapelle, au centre du territoire de la future paroisse[2].

Une querelle éclate entre les habitants du cinquième rang et le clergé. Les habitants barrent l'accès de la maison-chapelle aux représentants de l'Église, et Taschereau les menace d'excommunication. Une chapelle est construite sur le site de l'actuel village de Saint-Damase en 1889. Le curé en résidence note qu'une dizaine de familles de la paroisse refusent de fréquenter cette nouvelle chapelle[2].

En 1902, les habitants de l'est de la paroisse font valoir au délégué apostolique d'Ottawa que l'église de Saint-Damase devrait être construite dans leur secteur, alignée avec les églises des paroisses-mères, Sainte-Louise et Saint-Roch-des-Aulnaies. Ils menacent alors d'abjurer ; la Société missionnaire franco-canadienne, une institution protestante déjà installée en Côte-du-Sud le long de la route Elgin depuis le milieu du xixe siècle, n'est pas étrangère à cette menace. Charles Chiniquy, pasteur opposé au catholicisme, possède d'ailleurs depuis 1896 une résidence d'été à Pinguet[2].

Devant le refus du délégué apostolique d'entendre leur requête, les habitants de Pinguet signifient leur abjuration au curé de Saint-Damase-de-L'Islet en 1902, appuyés par Joseph-Luther Morin, pasteur presbytérien et gendre de Chiniquy[note 1], et William Chodat, professeur à l'Institut méthodiste français de Montréal. Un cimetière est autorisé en 1903 et une église est construite en 1904, sur le sommet d'une colline, dans l'axe des églises de Sainte-Louise et Saint-Roch. L'architecture de l'église protestante, construite par Cléophas Ouellet, un charpentier du sixième rang, réplique celle de l'église de Sainte-Louise[2].

Une école protestante accueille les élèves de 1906 à 1936[2]. Un bureau de poste sera en opération de 1913 à 1939[1].

En 1922, Saint-Damase, Sainte-Louise et Sainte-Perpétue comptent une centaine de protestants, soit environ 3 % de la population. En 1940, les protestants ne sont plus qu'une quarantaine, soit environ 1 % de la population[3].

Si la communauté protestante est victime de harcèlement dans la première moitié du xxe siècle, notamment dans les écoles catholiques, le schisme s'effrite au fil du temps. Ainsi, le conseil municipal de Saint-Damase-de-L'Islet appuie financièrement la rénovation de l'église protestante en 1982[2].

Notes et références

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  1. Bien que Chiniquy n'ait pas joué de rôle déterminant dans la constitution d'une communauté protestante, la population environnante désigne tout de même les presbytériens de Saint-Damase comme « chiniquistes ». Officiellement, Chiniquy ne signe qu'un seul acte au registre de la paroisse, soit comme témoin d'une naissance (Simard 2000).

Références

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  1. a b c et d Commission de toponymie du Québec, « Fiche descriptive - Pinguet », Banque de noms de lieux du Québec, sur toponymie.gouv.qc.ca, Gouvernement du Québec, (consulté le )
  2. a b c d e et f Simard 2000.
  3. Lalonde 2005, p. 11.

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Guy Brouillet, L'histoire d'un congrégation : La mission de St-Damase de l'Église Unie du Canada, Montréal, Faculté de théologie évangélique, Université Acadia, , 16 p.
  • Adrien Caron, Les débuts de Saint-Damase-de-L'Islet, comté de L'Islet, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, La Société historique de la Côte-du-Sud,
  • Jean-Louis Lalonde, Pinguet, les cent ans de l'église (1905-2005) : Histoire d'une communauté protestante à Saint-Damase-des-Aulnaies (Québec), Unité des Ministères en français de l'église Unie du Canada, , 157 p. (lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierrette Maurais, « La Chapelle et le cimetière du rang Pinguet à Saint-Damase-de-L'Islet », Le Javelier, vol. 15, no 1,‎ , p. 5-8
  • Jean Simard, « Canadiens français quoique protestants », Les Cahiers des dix, no 54,‎ , p. 171-188 (ISSN 0575-089X et 1920-437X, DOI https://doi.org/10.7202/1012974ar, lire en ligne [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

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