Liste des plus anciens détenus de France
La liste des plus anciens détenus de France contient une quinzaine de criminels incarcérés en France pour des peines longues, entre trente et cinquante ans continus, ou bien deux peines longues séparées par un intervalle. On fait parfois référence à eux comme « oubliés » en prison[1].
Un détenu a dépassé 50 ans de détention continue (Maurice Gateaux), deux détenus ont cumulé plus de 50 ans en deux détentions distinctes (Bernard Pesquet, André Pauletto), et un détenu, Tommy Recco, a cumulé plus de 60 ans en deux détentions distinctes. La Française ayant été incarcérée pour la plus longue durée, Marie-Claire F., a cumulé 40 ans en deux condamnations séparées.
Détentions longues en France
modifierLa France dispose de détentions longues selon les modalités suivantes :
- Peines à temps, la plus longue d'entre elles étant de 30 ans. Certains détenus libérés pourraient alterner délits et emprisonnements, leur faisant accumuler une longue durée derrière les barreaux.
- Des mesures de rétention de sûreté qui permettent de maintenir un ancien détenu en milieu contrôlé à l'issue de sa peine. Cette modalité rarement appliquée ne constitue pas une peine.
- La peine d'emprisonnement à perpétuité, qui concerne 500 condamnés en France en 2012, trois fois plus qu'au début des années 1980[1], 600 personnes en 2018 dont 10 femmes[2].
- L'emprisonnement à perpétuité incompressible, qui concerne quatre hommes en 2022.
Outre les détenus de la présente liste, d'autres condamnés se trouvent à différents stades d'exécution de peines longues :
- Les condamnés à la perpétuité incompressible, n'ayant que d'infimes chances de sortir de prison. Trois d'entre eux ont été arrêtés vers 25 ans d'âge.
- Les condamnés à des peines de perpétuité avec période de sûreté entre 23 ans et 30 ans peuvent demander une libération conditionnelle à la fin de la période de sûreté, mais les demandes peuvent être refusées successivement, comme dans le cas de plusieurs détenus de la présente liste.
- Certains condamnés à la perpétuité des années 1990, par exemple ceux des Attentats de 1995 (arrêtés depuis 29 ans).
- Le tueur en série Guy Georges, arrêté le 26 mars 1998 (26 ans, 7 mois et 9 jours) et condamné à perpétuité, et qui a déclaré à son procès qu'il ne demanderait pas à sortir de prison[3].
Statistiques de la liste
modifierBien qu'il soit possible que des condamnés cumulent des peines à temps pour se retrouver avec une détention très longue, en pratique, tous les condamnés présents dans les listes ci-dessous ont reçu une condamnation à perpétuité.
Le contexte de la condamnation :
- Purgent (ou ont purgé) uniquement la peine de la première infraction les ayant conduit à la perpétuité : Serge Le Bon, Marcel Barbeault, Albert Pel, Georges Ibrahim Abdallah, Lucien Léger, Michel Cardon, Jean-Luc Rivière, Francis Heaulme, Didier Gentil, Lucien-Gilles de Vallière, Philippe Siauve et Thierry El Borgi ;
- Ont été libérés après une première condamnation avant de retourner en prison pour une seconde condamnation : Tommy Recco, Bernard Pesquet, Albert Millet, Michel Sydor (faisant partie des rares criminels à avoir été condamné deux fois différentes à la perpétuité[4]), André Pauletto, Casanova Agamemnon, Patrick Henry, Lionel Cardon, Philippe El Shennawy, Patrick Tissier, Michel Proot ;
- Ont reçu leur condamnation à perpétuité pour un crime commis pendant l'exécution d'une peine : Maurice Gateaux, André Pauletto ;
- Ont été condamnés à la perpétuité lors d'une seconde infraction : Pierre-Just Marny, Marie-Claire F..
Contextes particuliers :
- Deux d'entre ont purgé une peine de prison à perpétuité ayant échappé à la peine de mort suivant son abolition en France en 1981 : André Pauletto, Jean-Luc Rivière.
- Deux condamnés à perpétuité ont obtenu une grâce présidentielle en raison de leur âge ou de la durée de la peine déjà purgée : Philippe El Shennawy, Marie-Claire F.
Caractères des crimes ayant donné lieu à leurs condamnations :
- Treize ont causé la mort d'un jeune enfant : Tommy Recco, André Pauletto, Pierre-Just Marny, Lucien Léger, Michel Sydor, Patrick Henry, Jean-Luc Rivière, Francis Heaulme, Didier Gentil, Lucien-Gilles de Vallière, Patrick Tissier, Philippe Siauve et Thierry El Borgi ;
- Neuf ont tué un membre de leur famille proche : Tommy Recco (parrain), Serge Le Bon (père), Casanova Agamemnon (frère), Bernard Pesquet (épouse), Michel Proot (épouse), André Pauletto (épouse, fille) Albert Millet (épouse), Michel Sydor (épouse) et Albert Pel (mère, père, épouses) ;
- Cinq ont tué un membre des autorités : Tommy Recco (garde pêche), Philippe Siauve et Thierry El Borgi (garde chasse), Maurice Gateaux (gardien de prison), Lionel Cardon (policier), un a été reconnu complice Georges Ibrahim Abdallah (agents de renseignement étrangers de la CIA et du Mossad) ;
- Treize sont des tueurs en série ou des tueurs multirécidivistes : Marcel Barbeault, Tommy Recco, Bernard Pesquet, Albert Pel, Albert Millet, Michel Sydor, Maurice Gateaux, André Pauletto, Michel Proot, Francis Heaulme, Patrick Tissier, Philippe Siauve et Thierry El Borgi ;
- Enfin, l'un est un bandit auteur d'un casse avec otages et rançon « terminé sans effusion de sang »[5] : Philippe El Shennawy.
Détention en cours
modifierÀ défaut de liste officielle, et en raison des différentes manières de compter la durée, cette liste se limite à présenter les cas notables de détenus de très longue durée en France rapportés par la presse[6],[7],[8],[9].
Personnes rapportées comme « plus ancien condamné de France » | |||||
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Criminel | Détention[α] | Résumé | Prison | ||
Tommy Recco (90 ans) | - (16 ans, 11 mois et 8 jours); - en cours (44 ans, 9 mois et 16 jours) | Le , Tommy Recco tue son parrain, garde de pêche, pour éviter une amende pour braconnage à Propriano. Condamné à perpétuité, il est en libération conditionnelle en 1977 pour bonne conduite. Il s'installe à Marseille. En 1979 un braquage sanglant se produit mais sans témoin. Le , un triple meurtre dont une petite fille de 11 ans se produit. Il nie son implication mais est condamné à perpétuité avec sûreté de 18 ans. Ses demandes de libération sont refusées (la 22e, le 1er février 2022). | Centre pénitentiaire de Borgo | ||
Marcel Barbeault (83 ans) | - en cours (47 ans, 10 mois et 21 jours) | Arrêté en décembre 1976 pour 8 meurtres dont 7 de femmes commis à partir de 1969. Il est dénoncé par un appel anonyme, dont le commissaire pense qu'il s'agit d'une auto dénonciation. Il est condamné à la perpétuité. Il n'a bénéficié d'aucun aménagement de peine. | Maison centrale de Saint-Maur | ||
Lionel Cardon (66 ans) | - (6 ans, 2 mois et 12 jours) ; - (29 ans, 10 mois et 10 jours) ; - en cours (9 ans et 13 jours) | Auteur d'une série de braquages entre janvier et mars 1977, accompagné de tentative de meurtre pour l'un d'entre eux. Condamné à 10 ans de réclusion criminelle, il est libéré le 30 mai 1983. Cardon tue un couple de médecins de Pessac, dans la nuit du 10 au 11 octobre 1983. Après avoir été démasqué, en téléphonant dans une cabine, il entame une cavale dans laquelle il tue un policier, dans la nuit 21 au 22 novembre. Il est arrêté le 24 novembre 1983 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 18 ans. Placé en semi-liberté, en octobre 2012, il est libéré en octobre 2013, après 30 ans de détention. Il commet deux autres braquages, les 2 et 21 août 2015, avant d'être arrêté le 22 octobre de la même année. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle, sa peine est réduite à 18 ans en appel ; ce qui réactive sa condamnation à perpétuité[10],[11]. | Maison d'arrêt de Fresnes, Maison centrale de Saint-Maur, Maison centrale d'Arles, Centre pénitentiaire de Lannemezan[10],[11],[12],[13]. | ||
Georges Ibrahim Abdallah (73 ans) | - en cours (40 ans et 11 jours) | Membre du Front populaire de libération de la Palestine et d'autres organisations libanaises et syriennes, il est reconnu complice de l'assassinat de deux agents de renseignement américains et un israélien en 1982. Condamné à la perpétuité, il continue son engagement militant révolutionnaire en prison. Il dépose au moins 9 demandes de libération. | Centre pénitentiaire de Lannemezan[14]. | ||
Didier Gentil
(60 ans) |
- en cours (36 ans, 3 mois et 8 jours) | Auteur du viol et du meurtre de Céline Jourdan, 6 ans et demi, le 26 juillet 1988. Arrêté le lendemain des faits, il reconnaît les faits de viol, mais accuse Richard Roman du meurtre. Après quatre ans de détention, Roman est acquitté, le 17 décembre 1992, tandis que Gentil est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 28 ans. En avril 1997, Gentil comparaît avec Francis Heaulme pour le meurtre de Laurent Bureau, en mai 1986, mais tous deux sont acquittés[15],[16]. | Maison d'arrêt de Grenoble-Varces, Centre pénitentiaire de Marseille[17],[18]. | ||
Thierry El Borgi | - en cours (35 ans, 3 mois et 17 jours) | Déserteurs de la Base aérienne 101 Toulouse-Francazal, ils violent puis tuent Isabelle Rabou, 23 ans, le 30 mai 1989. Le 13 juillet 1989, prennent en stop Noria Boussedra, 17 ans, et Luisa De Azevedo, 12 ans, à la sortie de Muret. Violent Luisa, puis étranglent et poignardent les deux filles. Abattent un garde-chasse dans l'Isère. À leur procès, ils sont défendus par Éric Dupond-Moretti. Ils sont condamnés à perpétuité avec 30 ans de sûreté. | Prison Saint-Michel (Toulouse) (1989)[19]. | ||
Philippe Siauve | |||||
Lucien-Gilles de Vallière
(57 ans) |
- en cours (33 ans, 7 mois et 10 jours) | Le , Lucien-Gilles de Vallière, 18 ans, s'introduit dans l'appartement de Sophie Bouvier, 10 ans, et la tue par noyade alors qu'elle s'y trouve seule. Il quitte les lieux en croisant le frère de la victime, qui dressera un portrait-robot. Un rapprochement est fait avec une agression sexuelle et une tentative de meurtre commises dans les parages. Après huit autres attaques, Vallière est arrêté par hasard, le , alors qu'il se rôdait dans les rues. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans, celle-ci est ramenée à 22 ans après recours en cassation[20]. | Centre de détention de Melun[21]. | ||
Francis Heaulme (65 ans) | - en cours (32 ans, 9 mois et 28 jours) | Marginal, alcoolique et affabulateur, il mène une vie vagabonde trouvant parfois un petit emploi de maçon. Tueur actif de 1984 à son arrestation en 1992, on lui connait 11 victimes, hommes, femmes et enfants de tous âges, dont le seul point commun est d'avoir croisé Heaulme le mauvais jour. L'enquête est difficile car Heaulme est sans domicile fixe et a sillonné la France à pied pendant plusieurs années, embrouille les enquêteurs en ne donnant ses informations que par bribes mélangeant les affaires. Arrêté grâce au travail du gendarme Jean-François Abgrall, successivement suspecté et jugé entre 1994 et 2020 dans une enquête-fleuve, il est condamné trois fois à la perpétuité dans des affaires différentes, trois fois à trente ans de prison, une fois à vingt ans, une fois à quinze ans. | Maison centrale d'Ensisheim | ||
Patrick Tissier (72 ans) | - (11 ans, 7 mois et 12 jours); - (8 ans et 9 mois); 21 septembre 1993 - en cours (31 ans, 1 mois et 14 jours) | Le , Patrick Tissier viole et tue sa compagne de l'époque Marie-François Pinson, âgée de 16 ans[22]. Il est condamné en 1972 à 20 ans de réclusion criminelle pour cet acte. Durant sa détention, il s'évade de 1982 à 1983, période durant laquelle il commet un viol et une tentative de viol, et est condamné à dix ans d'emprisonnement pour ces faits[22]. Il est libéré en 1992. Entre août et septembre 1993, Tissier, installé désormais à Perpignan, tue sa voisine Concetta Lema et viole son amie Marie-Josée Gauze[22]. Le 13 septembre de la même année, il enlève, viole puis tue Karine Volckaert, âgée de 8 ans[22]. Arrêté huit jours plus tard, il est condamné en 1998 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de trente ans. Il est libérable depuis septembre 2023[22]. | Maison centrale d'Ensisheim[23] | ||
Michel Proot (71 ans) | - (8 ans, 2 mois et 17 jours); - en cours (30 ans, 8 mois et 15 jours); | Le 14 août 1980, Michel Proot tue Paul Bail, 64 ans, en étranglant à l'aide d'un lacet. Le corps est retrouvé trois jours plus tard. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle, en Belgique, il est libéré en 1988 et déménage en France. Proot tue son épouse, en octobre 1993, avant de tuer une retraitée, le 20 février 1994, qu'il voulait faire passer pour sa femme disparue. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il est incarcéré au Centre de détention de Muret, avant d'être transféré à la Centrale de Saint-Maur, à la suite d'une tentative d'évasion, en 2007[24]. | Maison centrale de Saint-Maur[24] |
α. Intervalle entre l'interpellation ou l'arrestation (selon les données disponibles) et la levée d'écrou, éventuellement sous la forme de libération conditionnelle. Bien qu'il s'agisse d'une privation de liberté, l'internement d'office en hôpital psychiatrique n'est pas considéré dans la durée de détention de cette liste, n'étant pas lié à une condamnation judiciaire. Le cas de la rétention de sécurité ne s'est pas présenté en pratique pour cette liste en raison du caractère récent de cette mesure, qui ne s'applique qu'aux condamnations prononcées à partir de 2008.
Anciens détenus
modifierCette liste concerne les prisonniers ayant purgé de très longues peines et étant sortis de détention, ou bien étant décédés pendant l'exécution de leur peine.
Personnes rapportées comme « plus ancien condamné de France » | |||||
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Criminel | Détention | Résumé | Prison | Issue | |
Maurice Gateaux (1936-2019) | - (51 ans, 2 mois et 28 jours) | En mai 1966, Maurice Gateaux a 30 ans et est condamné à 20 ans de prison pour coups mortels et vol qualifié. Le , il tue un gardien de prison avec une paire de ciseaux, et est condamné à perpétuité. Bénéficiant d'une suspension de peine pour raisons de santé, il est transféré dans un Ehpad à quelques jours de son 80e anniversaire, après avoir effectué la plus longue incarcération ininterrompue de France. | Maison centrale de Nîmes (1966), Centre pénitentiaire de Château-Thierry (- juillet 2016) | Décédé le dans un Ehpad de Soissons | |
André Pauletto (1936-2016)[25] | - (4 ans et 4 jours); - (49 ans, 2 mois et 21 jours) | En 1960, il est condamné à 4 ans pour avoir poignardé sa compagne, une prostituée marseillaise, puis en 1967 tue sa femme Lucette Baudry et est condamné à 20 ans; au cours d'une permission de sortie, il viole et tue sa fille Yvonne de 10 ans[26]. Condamné à mort en 1981 pour le meurtre de sa fille, il échappe à l'exécution au bénéfice de la récente abolition[27]. | Centre pénitentiaire de Caen | Mort en prison le à 80 ans[28],[29],[30] | |
Pierre-Just Marny (1943-2011) | 1963- (2 ans); - (1 mois et 2 jours); - (45 ans, 9 mois et 19 jours) | Originaire de Martinique, surnommé « La Panthère noire », il est arrêté en 1963 pour vols, il est libéré deux ans plus tard. Il entreprend de se venger de ses complices qui ne lui ont pas donné sa part de son butin, et fait 3 morts dont un jeune enfant. Évadé, blessé par la police dans sa fuite, soutenu par la foule, il est discrètement exfiltré vers Paris. Il est détenu jusqu'en 2007 en métropole, puis transféré en Martinique où il est accueilli triomphalement par les détenus. Succède à Lucien Léger comme plus ancien détenu de France. | Unité psychiatrique de Sarreguemines, puis de Montfavet, puis transféré au Centre pénitentiaire de Ducos (Martinique) | Mort en prison (suicide) le | |
Serge Le Bon | 1972-2016 (44 ans) | Condamné à la perpétuité pour le meurtre de son père en 1972 à Saint-Joseph, alors qu'il a 20 ans. À son transfert à la Réunion en 2014[31], il avait effectué 42 ans d'une incarcération ininterrompue. | Centre de détention de Val-de-Reuil (1972-2014) ; Centre de détention du Port[9] (2014-2016) | Libéré en 2016[32],[33] | |
L'Homme au masque de fer | 1661 (selon Voltaire)- (42 ans) | Pour référence historique, l'Homme au masque de fer fut un prisonnier de la seconde moitié du XVIIe siècle dont l'identité n'est pas connue avec certitude. Une cinquantaine d'hypothèses impliquant des complots au plus haut niveau de la Royauté ont été avancées pour expliquer son identité et la raison de son emprisonnement. | Île Sainte-Marguerite (îles de Lérins) puis Bastille | Mort en prison le | |
Lucien Léger (1937-2008) | - (41 ans, 2 mois et 28 jours) | Le jeune garçon Luc Taron disparait le 26 mai 1964 et est retrouvé étranglé. La police reçoit 56 lettres de l'assassin surnommé « L'étrangleur » revendiquant le meurtre. Lucien Léger se présente à la police et signale la disparition de sa voiture, retrouvée par la suite maculée de sang. On retrouve à son domicile un projet de roman intitulé Journal d'un assassin. Il est condamné en 1966 à perpétuité avec peine d'épreuve de 15 ans, à l'âge de 29 ans. Certains le considèrent comme victime d'une erreur judiciaire, étant mythomane, narcissique et manipulateur, il aurait pu s'accuser du meurtre pour chercher la célébrité. | Maison d'arrêt de Versailles (1964)[34], Centre pénitentiaire de Château-Thierry (années 1970)[35], Centre de détention de Bapaume[36] | Libéré le 3 octobre 2005 à 68 ans, il habite à Landas puis à Laon et meurt à son domicile en juillet 2008. | |
Michel Cardon (1951-) | - (40 ans, 7 mois et 3 jours) | Dans la nuit du 25 au 26 octobre 1977, Michel Cardon de 26 ans et un complice commettent un cambriolage au domicile de René Roullet à Amiens, plombier retraité et invalide. La victime est battue à mort pour avoir refusé de révéler la cachette de ses économies. Les deux cambrioleurs emportent divers objets pour un butin de 200 francs. Les deux accusés sont présentés comme illettrés et alcooliques, mais sans anomalie mentale, et vivaient de la vente de vieux cartons et de ferraille. Michel Cardon risque alors la peine de mort, deux ans avant son abolition en France. Durant son emprisonnement, Michel Cardon n'aurait reçu aucune visite, et sa demande de libération conditionnelle a été effectuée par un avocat ayant entendu parler de lui dans la presse en 2016. Il a été considéré plus ancien détenu parmi ceux condamnés pour un seul fait. | Centre de détention de Bapaume | En libération conditionnelle au à 67 ans, hébergé au Centre d'hébergement et de réinsertion sociale du Val-d'Oise. | |
Albert Pel (1849-1924) | - (39 ans, 10 mois et 23 jours) | Le , Élise Boehmer disparaît, après être tombée malade dans les jours précédents. Durant la nuit, Pel masque les fenêtres avec des étoffes noires et des tapis. Par ailleurs, une odeur épouvantable vient de la cuisine, alors que Pel alimente de grands feux dans un four. Quatre autres personnes de son entourage sont mortes dans des conditions douteuses, entre 1872 et 1880. Condamné à la peine de mort, sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité après recours en cassation. Il est mort le , au Bagne de Cayenne[37]. | Bagne de Cayenne | Mort au Bagne de Cayenne, le [37]. | |
Jean-Luc Rivière
(1956-) |
- (36 ans, 8 mois et 18 jours) | Jean-Luc Rivière qui a 21 ans, est arrêté le 6 février 1978[38] pour le meurtre d'Irène Sobon, 36 ans, et sa fille Sandrine de 5 ans, à Méricourt[39]. Le butin du meurtre est le porte-monnaie de la victime avec 150 francs ainsi que quatre paquets de cigarettes. Il a déjà été condamné pour proxénétisme et est décrit comme fou. Condamné à mort, sa peine est commuée à l'abolition en prison à perpétuité avec peine de sûreté de 15 ans[40]. Devenu fou en prison, diagnostiqué psychotique et suicidaire en raison de son enfermement, il fait condamner la France à la CEDH en 2006 pour ne pas protéger sa santé mentale[41]. Il refuse un transfert au Centre pénitentiaire de Château-Thierry spécialisé en psychiatrie[41]. Marié en 1990, libérable en juillet 1991 pour bon parcours, transféré à La Réunion en mai 1992 pour son projet de réinsertion, il ne sort pas et finit par divorcer. Il est placé en régime de semi-liberté en 2013[42] puis sort de prison en 2014[43]. | Maison centrale de Riom, Centre pénitentiaire de Saint-Denis (1992-1999), Centre pénitentiaire de Fresnes (1999-2001), Centre de détention de Val-de-Reuil (2001-) | Sortie de prison rapportée par la presse datée du [44] | |
Casanova Agamemnon (1950-) | - (15 ans, 11 mois et 25 jours) ; - (33 ans, 1 mois et 13 jours) | Le , Casanova Agamemnon âgé de 19 ans poignarde son patron à Saint-Denis de la Réunion pour une dispute à propos d'un vol. Il est condamné à perpétuité le , échappant à la peine de mort étant mineur (la majorité est à 21 ans à l'époque). Il s'évade en octobre 1971 et est repris une semaine plus tard. Il est transféré dans différents quartiers de haute sécurité en métropole. Il est en libération conditionnelle en mai 1985. Le 26 février 1986, il blesse sa compagne par balle, tue son propre frère pour une dispute sur l'héritage parental, et est accusé de violer une femme. Acquitté du viol et de la tentative de meurtre (classé accident), il est condamné à 10 ans pour le meurtre de son frère, annulant ainsi sa libération conditionnelle et reprenant le cours de sa précédente condamnation à perpétuité. Il dépose 18 demandes de libération (refusées) depuis 1991, et se marie en 2017 (en prison). Il est transféré à la Réunion le même jour que Serge Le Bon en 2014. Il avait à cette date accumulé plus d'années d'incarcérations que ce dernier, mais les a effectuées en deux séjours distincts[31]. | Centre de détention de Val-de-Reuil puis Centre pénitentiaire de Saint-Denis | En libération conditionnelle au , sous bracelet électronique pendant 1 an puis sous contrôle judiciaire. | |
Marie-Claire F. (1944-) | 1973-1980 ; 1985-2018 (40 ans) | Incarcérée en Guadeloupe pendant 7 ans à partir de 1973. Cinq ans après sa sortie, elle est incarcérée pour meurtre et est transférée à Rennes, seul établissement féminin adapté aux longues peines[2]. Elle est transférée en 1997 dans l'unité psychiatrique du Centre hospitalier Guillaume-Régnier et est maintenue sous stricte surveillance en raison de son statut de prisonnière. Après des lettres sans réponse à François Hollande en 2015, son avocate décide de rendre publique une demande de grâce à Emmanuel Macron, en 2018, effectuée à l'âge de 74 ans[45]. La demande a pour objet de d'obtenir des droits équivalents aux autres internés en psychiatrie, qui ont droit à des sorties à la mer et au marché, à communiquer par téléphone, et à recevoir des soins de médecins extérieurs à l'hôpital. Emmanuel Macron pour sa première grâce présidentielle, commue la perpétuité en peine de 20 ans[46],[47]. | Guadeloupe (1973-1980) ; Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes (1985-1997) ; Centre hospitalier Guillaume-Régnier (1997-2018) | Bénéficie d'une grâce présidentielle en 2018 ; en soins psychiatriques sans consentement au Centre hospitalier Guillaume-Régnier | |
Bernard Pesquet
(1922-2009) |
- (20 ans, 1 mois et 17 jours); - (32 ans, 9 mois et 10 jours) | Le , Bernard Pesquet tue son ami, avec qui il entretient des relations homosexuelles. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, il est libéré le , après 20 ans de détention. Il commet cinq autres assassinats entre et . Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il est mort à la Maison d’arrêt de Fresnes, le [48]. | Centre pénitentiaire de Fresnes | Mort en prison, le [48]. | |
Patrick Henry (1953-2017) | - (25 ans, 2 mois et 28 jours); - (14 ans, 11 mois et 9 jours) | Le , Patrick Henry enlève le jeune Philippe Bertrand, 7 ans et réclame une rançon, et tue l'otage. La France a peur. Détenu le plus célèbre de France, son procès a été celui de la peine de mort. Condamné à perpétuité et déclarant aux jurés « vous n'aurez pas à le regretter », il purge 25 ans pendant lesquels il fait des études d'informatique. Il est libéré le et travaille dans une imprimerie. Condamné en premier à une amende pour vol à l'étalage commis le , il est arrêté le en Espagne en possession de 10 kg de cannabis, condamné à 4 ans de prison en Espagne[49] puis extradé en France où il reprend sa condamnation à perpétuité. Appelé « plus ancien détenu de France » en 2017[50]. | Centre pénitentiaire de Caen (-2001) « pendant vingt ans »[51],[52],[53] ; Centro Penitenciario de Valdemoro (Espagne, 2002) ; Maison centrale de Saint-Maur (2011) ; Centre de détention de Melun (2012-) | Transféré à l'hôpital le à 64 ans, il y meurt 78 jours plus tard[54]. | |
Philippe El Shennawy (1954-) | - (15 ans et 6 mois); - (22 ans et 2 mois) | Arrêté à l'âge de 20 ans pour le braquage d'une banque, il est condamné à perpétuité, peine réduite à 20 ans. Libéré, il est sous le coup d'une interdiction de séjour à Paris, mais s'y rend pour visiter son fils, et est condamné de nouveau à 15 ans[55]. | 26 prisons différentes | Bénéficie d'une grâce présidentielle, en liberté conditionnelle le , sous bracelet électronique pendant 2 ans[56] | |
Albert Millet
(1929-2007) |
- (19 ans, 3 mois et 6 jours); - (22 ans, 5 mois et 21 jours); - (5 ans, 5 mois et 17 jours) | Le 3 avril 1954, Albert Millet tue une femme à Hyères, après avoir tenté de tuer son amoureuse. Condamné à mort, sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité, avant d'être de nouveau commuée, à 20 ans de réclusion criminelle, en 1968. Libéré le 10 juillet 1973, il tue son épouse, dans la nuit du 12 au 13 juin 1979, alors que celle-ci souhaite le quitter. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, sa peine est réduite à 25 ans de réclusion criminelle. Libéré en décembre 2001, il agresse violement sa compagne, le 18 février 2002, à Nice. Condamné à 7 ans de prison, il est libéré en août 2007 et retourne s'installer à Hyères. Il tente de tuer sa compagne et tue un ami, au cours d'une soirée alcoolisée, avant de se suicider. | Centre pénitentiaire de Marseille | ||
Michel Sydor
(1929-2014) |
- (14 ans, 10 mois et 12 jours); - (21 ans, 3 mois et 6 jours) | Vers 1950, Sydor tue une prostituée à la suite d'un différent. Condamné à 5 ans de travaux forcés, il est libéré avant d'assassiner son épouse, en décembre 1961, alors que celle-ci souhaite le quitter. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité sa peine est réduite à 20 ans de réclusion criminelle, en 1972. Libéré en 1976, il viole et tue Jessica Blanc, 7 ans, le 25 juillet 1993, Vacheresse. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans, Sydor meurt à la Maison centrale d'Ensisheim, le 1er novembre 2014[57]. | Maison centrale d'Ensisheim[57] |
Comparaison avec d'autres pays
modifierListe détaillée (en anglais) : List of longest prison sentences served (en)
Le plus long détenu d'Australie serait Charles Foussard, détenu de 1903 à 1974 pour avoir tué un vieil homme et volé ses bottes, mort en prison après 70 ans et 303 jours de détention.
Le plus long détenu aux États-Unis serait Francis Clifford Smith, né le 1er septembre 1924, emprisonné le 7 juin 1950 pour meurtre d'un gardien de nuit, libéré en septembre 2020 après plus de 70 ans de détention[58], à l'âge de 97 ans.
En Allemagne, Hans-Georg Neumann (en) est emprisonné pour meurtre depuis 1963.
La plus longue détention du Royaume-Uni est celle du tueur en série britannique John Straffen (en), détenu pendant 55 ans pour trois meurtres (le dernier, une petite fille de 5 ans, a été commis pendant une évasion de quelques heures de l'hôpital psychiatrique où il était interné).
Notes et références
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- Les doubles condamnations à la perpétuité sont rares selon la presse : https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/jacques-rancon-le-tueur-en-serie-condamne-deux-fois-a-la-prison-a-perpetuite-7900168928 ; outre Tommy Recco, d'autres exemples de double condamnations à perpétuité sont Jacques Rançon (première condamnation pour le viol et meurtre de deux femmes en 1997/1998, seconde pour la mort de Isabelle Mesnage en 1986), Michel Fourniret (première condamnation comme violeur et tueur en série d'enfants et adolescentes ; deuxième condamnation pour le meurtre de Farida Hammiche du Gang des postiches), et un homme de Caen condamné en 1973 pour le meurtre d'un gardien de prison, et condamné en 2013 pour homicides et agression sexuelle https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/caen-condamne-deux-fois-perpetuite-il-demande-sa-remise-en-liberte-5027895, cette seconde condamnation n'étant pas définitive car ayant fait l'objet d'un appel.
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