Pogrom de Kielce de 1918

Le pogrom de Kielce de 1918 se réfère aux événements survenus le 11 novembre 1918 dans la ville polonaise de Kielce, située dans l'actuelle voïvodie de Sainte-Croix. Selon le rapport de 1919 par Henry Morgenthau Sr., qui a dirigé la mission des États-Unis en Pologne, pendant la lutte de la Pologne pour l'indépendance vers la fin de la Première Guerre mondiale, peu après l'évacuation des troupes austro-hongroises de Kielce par leur commandement militaire, les autorités de la ville ont permis à la communauté juive locale de tenir un rassemblement au Théâtre Polonais. Les participants ont soutenu la demande juive pour une autonomie politique et culturelle[1]. Selon une source américaine, pendant le rassemblement, des discours anti-polonais auraient également été prononcés. Un avocat respecté, M. Frajzyngier, qui a tenté de prononcer une allocution publique en polonais, a été hué. Le public en colère a crié : « Pas de langue polonaise ici ! » Selon Stanisław Białek de la Société Jan Karski, les voix de protestation ont déclenché une rumeur sur le caractère anti-polonais de la réunion[2]. Alors que la réunion se poursuivait, une foule de spectateurs polonais s'est rassemblée devant le théâtre[1].

Kielce dans les années 1920,rue Sienkiewicza (en) où se trouvait le Théâtre Polonais

À 18h30, la réunion a commencé à se dissoudre, a écrit Morgenthau. Il ne restait plus qu'environ 300 personnes dans l'auditorium. Bientôt, un groupe de soldats est entré dans le théâtre et a commencé à rechercher des armes, forçant les Juifs vers les escaliers, où une double ligne d'extrémistes, certains armés de bâtons et de baïonnettes, ont battu les Juifs alors qu'ils quittaient le bâtiment, selon Morgenthau. À l'extérieur du théâtre, les Juifs ont de nouveau été agressés par la foule. Les maisons et magasins juifs ont été endommagés. Pendant le pogrom, quatre Juifs ont été tués et un grand nombre ont été blessés, a écrit Morgenthau[1],[3]. « Un certain nombre de civils ont été inculpés pour leur participation à cet excès », mais n'avaient pas été traduits en justice au moment de la rédaction de son rapport[1],[4].

Voir aussi

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Références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kielce pogrom (1918) » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d Mission of The United States to Poland, Henry Morgenthau, Sr. Report
  2. Stanisław Białek, « Historia kieleckich Żydów » [« History of the Kielce Jews »], Stowarzyszenie im. Jana Karskiego,  : « Z sali padły okrzyki: My nie chcemy po polsku! », First published in Słowo Żydowskie magazine (07/2011) by Towarzystwo Społeczno-Kulturalne Żydów w Polsce
  3. A RECORD OF POGROMS IN POLAND, , 1–3 p., PDF (lire en ligne) based on information provided by a Russian writer M.J. Olgin, a Jewish Communist representing Bolshevik interests in Poland which ultimately led to the Polish–Soviet War of 1919. Olgin escaped to USA in 1915 and began to advocate that the affairs of Poland need to be taken over by an external force.
  4. Województwo Świętokrzyskie – Kielce (including Kielce Synagogue/Synagoga w Kielcach).